Les vacances approchent, et normalement, je mets les jeux en pause. Pourtant, ma femme m’annonce que de nouveaux titres sont disponibles sur le PSN+. Ni une ni deux, elle télécharge tout, dont Jusant. Je n’en sais rien, sauf qu’il paraît onirique. Alors, puisque c’est gratuit (pour l’instant), découvrons ce jeu ensemble.
Un monde désertique et dépeuplé
Jusant est un jeu d’escalade contemplatif où l’on incarne un personnage muet, perdu dans un monde désertique et silencieux. Dès le début, une seule direction s’impose : grimper une tour monumentale, équipé d’un simple baudrier. Rapidement, on découvre qu’il transporte un petit être bleu aux pouvoirs mystérieux, capable de faire renaître la faune environnante pour faciliter l’ascension. Au fil de la montée, le joueur explore les vestiges d’une ancienne civilisation, autrefois prospère grâce à l’eau, aujourd’hui disparue. Des lettres et journaux disséminés dans les ruines esquissent un monde abandonné, sans en livrer tous les secrets. Le message écologique est présent, mais volontairement flou, presque onirique. À la fin, la créature retrouve les siens, apportant une conclusion poétique mais énigmatique à cette ascension solitaire. Un jeu lent, sensoriel, qui préfère la sensation à l’explication.
Plus haut que tous les soleils
Le gameplay de Jusant repose entièrement sur l’escalade. Pas de vraies phases de plate forme, ni de véritables énigmes : ici, on monte, encore et toujours. Le joueur gère mousqueton, corde et trois points d’ancrage librement, avec une précision quasi scolaire. Chaque main est contrôlée avec L2 et R2, la touche carré bloque la prise, et L3 permet de reposer les bras. La corde, réglable, permet aussi de se balancer dans le vide pour atteindre d’autres prises. Par moments, le petit compagnon bleu active des plantes ou bloque des insectes, facilitant la progression. Ces mécaniques ajoutent un peu de variété, sans révolutionner l’expérience. L’ensemble rappelle les derniers Tomb Raider, version zen, en moins bien et toujours verticale. Toutefois, la boucle escalade-repos-montée finit par devenir redondante sur la durée comme un épisode de la série Extrême limite…
Un monde poétique
La direction artistique de Jusant est une vraie réussite visuelle, digne d’un Rime en version 4K. Le design du personnage et les environnements, entre villages berbères abandonnés, montagnes verdoyantes et zones désertiques, sont superbes. Chaque lieu raconte une histoire, notamment autour de l’eau, ressource jadis centrale de la civilisation disparue. On passe avec fluidité d’un décor écrasé par la chaleur à des zones sombres remplies de coquillages, jusqu’à des sommets balayés par le vent. Graphiquement, c’est soigné, cohérent, et très immersif. Les cinématiques, intégrées au moteur du jeu, sont réussies, surtout vers la fin. En revanche, la bande-son est étonnamment absente ou trop discrète. Aucune trace de musique épique pour accompagner la montée ou renforcer l’émotion façon Shadow of the colossus. Ce silence, pesant, renforce l’isolement… parfois au point d’en devenir chiant.
Une ascension brève, sans retour
À chaque pas, chaque mouvement, Jusant donne l’impression d’avancer sans véritable direction. On grimpe, on observe, mais on doute parfois : suis-je sur le bon chemin ? On se dit qu’on pourrait prendre d’autres chemins. Pourtant, dès qu’on en voit le bout, on se dit qu’on aura pas vocation à chercher des routes alternatives. La durée de vie oscille entre cinq et sept heures, selon le rythme du joueur, sans jamais devenir insurmontable.
Le jeu se divise en quatre grands chapitres, assez équilibrés en termes de longueur. Une fois l’aventure terminée, on a la possibilité de revenir pour chercher les éléments manquants : lettres oubliées, inscriptions murales, ou même cette dernière pierre à poser sur une pile symbolique. Cependant, malgré cette option de complétion, la rejouabilité reste limitée. Le cœur du gameplay repose sur l’escalade, et une fois le chemin parcouru, il n’y a plus vraiment de surprise à espérer. Sauf si l’on aime profondément crapahuter dans le vide, difficile d’y revenir plusieurs fois. Le voyage est beau, certes, mais il n’invite pas à être refait.
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