Il y a des jeux qui ne cherchent pas à faire de bruit, qui n’ont ni monstres, ni points de victoire, ni sabliers stressants. Totem Junior, lui, propose autre chose : un moment de bienveillance, d’écoute et de reconnaissance. Un petit jeu tout simple, mais vraiment touchant. Et mine de rien, c’est tout sauf inutile.
Totem Junior, c’est une déclinaison pour les enfants à partir de 5 ans du jeu Totem, développé par l’équipe du même nom (Équipe Totem, donc) et distribué en France par Blackrock Games. Un jeu à jouer à deux minimum, en petits groupes, et qui se veut avant tout un outil de dialogue positif.
Un Totem, c’est quoi ?
Ici, pas de collier d’immunité ni de bâton magique. Un Totem, c’est une qualité. Une vraie. Pas celle qu’on s’invente quand on veut se faire mousser, mais une qualité vue par les autres. Chaque joueur se voit remettre un Totem par ses camarades, une sorte de petite carte-miroir dans laquelle il découvre ce qu’on apprécie chez lui. Et on le fait par le jeu, au travers de trois mini-jeux très simples, très courts, mais riches en émotions.
Trois petits jeux… et beaucoup de bienveillance
1. Le Totem choisi
C’est sans doute le plus classique, mais il fonctionne toujours aussi bien. Chaque joueur reçoit six cartes Totem, les lit (ou se les fait lire, selon l’âge), et doit en choisir une seule pour un camarade désigné, celle qui selon lui représente le mieux cette personne. Ce camarade reçoit alors plusieurs Totems, et choisit celui qu’il préfère. Un moment simple, mais où l’on entend des choses jolies, parfois inattendues. Et ça fait du bien.
2. Le Totem vécu
Ici, c’est plus introspectif. On étale cinq cartes Totem par joueur au centre de la table. Chacun choisit une carte qui représente une qualité qu’il a mise en avant cette semaine ou cette journée. Et on explique pourquoi. On prend la parole, on donne des exemples, on valorise ses efforts. L’idée, ce n’est pas de se vanter, mais de reconnaître ses progrès, ses actes positifs. Ça pousse à la discussion, à la mise en mots des ressentis. Et pour les plus jeunes, c’est déjà un petit exploit.
3. Le Totem attribué ensemble
Dans cette variante, on fait appel à un animateur (ou un adulte), qui tire une carte Totem et la lit à haute voix. Ensuite, le groupe tout entier discute pour décider à qui cette qualité correspond le plus. C’est un exercice coopératif, où on apprend à écouter les autres, à reconnaître leurs forces. Une fois que tout le monde a reçu un Totem, le jeu prend fin.
À la croisée du jeu et de l’outil pédagogique
Totem Junior, c’est presque plus un outil qu’un jeu. Mais un outil ludique, accessible, et surtout utile. Le format est léger (une boîte minuscule, facile à emporter), les parties durent de 15 à 45 minutes, et les règles tiennent en quelques lignes.
Je ne le recommanderais pas forcément pour des sessions de jeu à la maison entre deux parties de Dobble. Mais en centre de loisirs, en classe, ou même dans le cadre d’une activité hebdomadaire en primaire (voire grande section de maternelle), Totem Junior peut faire des merveilles. Il crée du lien, désamorce les tensions, valorise les comportements positifs.
Je me disais justement que la maîtresse de mon fils pourrait l’utiliser toutes les semaines pour revenir sur les bons comportements de la classe. Déterminer ensemble la valeur dominante de la semaine, distribuer les Totems, lancer la discussion… Ce serait un très bon levier pour faire grandir les enfants autrement (et ce n’est pas une critique ou remarque de ma part, son travail est exemplaire, juste, je la verrai bien avec cet outil pédagogique).
Un mot sur les autres versions
À noter que Totem ne se limite pas aux enfants. Il existe des versions pour les couples, pour les adultes, pour des animations entre amis ou en entreprise. À chaque fois, l’idée reste la même : mettre les qualités des autres en lumière, à travers le regard du groupe. Ce n’est pas révolutionnaire en soi, mais c’est rarement aussi bien exécuté.