Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, les premiers aperçus d’Atomic Heart avaient littéralement fait l’effet d’une bombe au sein de la rédaction. Uchronie de l’empire soviétique, direction artistique de dingue, savoureux mélange entre Red Alert, Bioshock et Duke Nukem… Le titre avait tout pour attirer nos regards aussi friands de bons jeux que de provocation. Le challenge est-il relevé, camarade ?
Une Russie de toute beauté
Atomic Heart est donc un FPS qui se revendique aussi du genre Action-RPG, développé et édité par le studio Mundfish. Le jeu réécrit l’histoire. Ici, il est question d’une URSS glorieuse et à la pointe de la technologie. A un tel point que les robots créés par Dmitry Sechenov, un scientifique de renom, sont partout et au service de tout le monde. Sauf qu’un jour, les machines se révoltent et attaquent l’humanité.
Sur le papier, tout ceci ne semble probablement pas très original, avec du Skynet dans l’air. Néanmoins, l’équipe de Mundfish a clairement joué à la carte de l’originalité sur l’ambiance – Mais seulement sur ce point, nous y reviendrons. La découverte du jeu prend clairement des allures de Bioshock soviétique, dans une ambiance survoltée et steampunk à souhait.
Comme évoqué en introduction, la réalisation d’Atomic Heart est flamboyante. Décors époustouflants, en particulier en extérieur. Musiques épiques ou plus traditionnelles, toujours dans une ambiance FPS-esque et slave. Doublage intégral en Français s’il-vous-plait – Ce qui est tant mieux, au regard des sous-titres ridiculement petits. Direction artistique très typée et framerate qui suit le mouvement. Tout y est.
Ha, tu l’as vu ?
Côté gameplay, on commence à trouver du plus classique. Tant dans l’action que l’exploration, Atomic Heart propose des phases de shoot avec des armes améliorables mais somme toute assez classiques. Le « gant en polymère » promettait un peu d’originalité. Au final, il fait surtout office d’assistant bavard et de pouvoirs customisés supplémentaires (foudre, gel, scan façon Assassin’s creed, bouclier…). Certains casses-têtes surviennent ça-et-là, principalement pour débloquer le passage et amener un peu de variété.
Seul premier bémol possible, le jeu joue explicitement la carte du sexisme caricatural et de la provocation. Vues subjectives, dialogues explicites (avec la déjà célèbre Nora, frigo de crafting nymphomane) ou politiques (« les gens ont l’air heureux ici, on dirait la Chine. »), robots sexy, corps suspendus, défunts qui parlent grâce à leur mémoire polymère… Certains vont adorer, d’autres seront plus choqués.
Kalashnikov et pétard mouillé
Mais le vrai souci d’Atomic Heart est plus profond (haha). Le titre entend croiser une ambiance uchronique soviétique à la Red Alert, une atmosphère à la Bioshock et de la provocation sauce Duke Nukem. Il combine un peu tout, mais n’aboutit vraiment rien. Tout est sympa mais aussi linéaire. Rien n’est jamais excellent. L’aspect RPG / open world revendiqué se traduit surtout par quelques chemins et quêtes annexes ci-et-là, mais rien de bien poussé.
Les dialogues graveleux sont amusants sur les premières heures de jeu, mais ne sont jamais subtiles et deviennent vite agaçants. Les phases de collecte d’éléments de crafting sont interminables et laborieuses. La phase d’introduction, plutôt molle, ne prend pas moins du tiers du jeu. Pour donner suite à certes plus d’action, mais aussi à un scénario finalement assez peu fourni et parfois inexistant.
Au final, Atomic Heart est un titre sympathique, donc. Un FPS classique sur le fond et imposant son ambiance sur la forme. Mais qui souffre du pire mal pouvant toucher un jeu vidéo : l’ennui. Elément d’autant plus problématique qu’il survient assez tôt dans l’expérience, qui prendra environ une quinzaine d’heures. Comme disent les jeunes, « c’est pas fou ». Pas un crash, mais tout de même une petite déception. S’il était encore nécessaire de le prouver, une direction artistique de dingue ne fait pas tout.