Bien que souvent déguisé ou redéfini par le gameplay à la manette, le genre aventure et point’n click fait bien son grand retour ces derniers temps. Développé par l’équipe d’ARTillery est édité par Blowfish Studios, Catie in MeowmeowLand nous avait franchement tapé dans l’œil lors du dernier Big Adventure Event. Malheureusement, il nous démontre aussi qu’une belle allure ne fait pas tout.

Au pays de Lewis Chat-rroll

Le jeu s’ouvre joliment mais sans fioriture. Lancement de l’aventure, quelques minutes d’introduction, et c’est parti. Catie in MeowmeowLand assume d’emblée sa première intention : propose une aventure dans une version revisitée et un peu barrée d’Alice au Pays des Merveilles. Comme le titre l’indique, la plupart des personnages auront ici des allures plutôt… Félines.

Vous y incarnez un enfant, une jeune fille attirée par quelques événements se déroulant dans le jardin. Elle tombe (ou plutôt plonge) dans un trou au pied d’un arbre. Après une longue chute, parfois au ralenti, elle arrive dans un pays magique et fantaisiste. C’est parti.

Le premier tableau de jeu s’affiche. Car, surprise, Catie in MeowmeowLand est en fait une succession d’écrans fixes. Chacun d’entre eux consiste en une série de mini-jeux, de puzzles à résoudre, pour débloquer le suivant et ainsi de suite. Seuls les trois premiers écrans fournissent des indices. Ensuite, vous êtes livré à vous-même.

Chat échaudé…

Le point de fort de Catie in MeowmeowLand réside à l’évidence dans sa réalisation, et notamment visuelle. La partie sonore est quant à elle réduite à quelques bruits et onomatopées, soit le strict minimum. La rétine, par contre, prend clairement une claque. Chaque univers a un aspect dessiné à la main et supporte une direction artistique enfantine, soignée et colorée du plus bel effet.

Jusqu’ici, Catie in MeowmeowLand semble plutôt idyllique ou tout du moins garant d’un excellent moment. La première demi-heure se déroule d’ailleurs de cette manière. Le jeu est beau, l’univers un peu fou mais attachant, et les puzzles sans queue ni tête plutôt amusants.

Sauf que le principal souci du jeu vient précisément de ce dernier point. Derrière une plastique superbe, Catie in MeowmeowLand propose une expérience de jeu assez spéciale pour ne pas dire limitée. Car les énigmes n’ont aucune logique. Attention, je ne vous parle pas d’un casse-tête un peu tiré par les cheveux ça-et-là histoire de pimenter l’aventure, à la manière d’un Lucas Arts.

…Prend la douche froide.

Ici, littéralement TOUS les puzzles sont incohérents. A moins d’être très chanceux, la seule manière de les résoudre est de démultiplier les essais-erreurs. Pire encore, certaines solutions nécessitent de « cliquer » plusieurs fois successives sur le même objet ou le même personnage, afin de générer la réaction nécessaire. Sous l’égide la poésie, le titre a sacrifié tout exercice cérébral et très rapidement, tout réel plaisir de jeu.

Au bout de plus ou moins trente minutes, la joie de la découverte commence donc à progressivement disparaître, pour laisser place à de multiples clics et tentatives de combinaisons à l’écran, afin d’accéder au suivant. La durée de vie totale est d’environ deux heures, peut-être trois en prenant votre temps et avec une re-jouabilité quasi-nulle.

Loufoque et original, Catie in MeowmeowLand n’a qu’un intérêt très faible sur le fond. Il n’est donc destiné qu’à une seule expérience de plaisir possible (et encore…). A savoir apprécier son design délirant et débloquer ses énigmes loufoques avec un jeune enfant. A condition que la lassitude ne vienne pas trop vite.