Publiée chez 404 Editions, Automnal est une bande dessinée qui se distingue par son approche subtile du genre horrifique. Écrite par Daniel Kraus (co-auteur de La Forme de l’eau) et illustrée par Chris Shehan (contribution couleur de Jason Wordie), elle nous invite dans une petite ville à l’apparence idyllique où les secrets enfouis refont surface à mesure que les feuilles tombent. Avec ses influences empruntées au folk horror et son ambiance automnale oppressante, ce récit promet une expérience troublante et mémorable. Mais tient-elle toutes ses promesses ?
Une œuvre singulière entre mystère et horreur
Automnal explore avec subtilité l’horreur ancrée dans le quotidien. L’histoire s’articule autour de Kat, une jeune mère célibataire, et sa fille Sybil, qui emménagent à Comfort Notch après avoir hérité d’une maison. Si la ville semble idyllique au premier regard, des secrets enfouis viennent rapidement troubler ce tableau parfait. Les souvenirs familiaux refont surface, plongeant Kat dans une quête autant personnelle que terrifiante.
Un récit psychologique et émotionnellement dense
Le véritable cœur de Automnal réside dans l’exploration des relations humaines, notamment les tensions intergénérationnelles entre Kat et sa défunte mère. Ces dynamiques, ajoutées à la découverte progressive d’une vérité inquiétante, tissent une trame où le deuil et les traumatismes prennent autant de place que l’horreur.
Une esthétique immersive
Le travail graphique de Chris Shehan se distingue par sa capacité à retranscrire la beauté des paysages automnaux tout en instillant une inquiétude grandissante. Les couleurs chaudes de Jason Wordie contrastent habilement avec les moments sombres, intensifiant le caractère ambigu de la ville. Cette approche artistique renforce l’immersion, même si certaines scènes dynamiques peuvent désorienter le lecteur.
Une revisite du folk horror
Dans Automnal, Daniel Kraus revisite les codes du folk horror avec une intrigue qui, bien qu’ancrée dans un cadre classique, réussit à capturer l’essence de ce sous-genre. La tension monte progressivement, et bien que certains rebondissements puissent être attendus, l’atmosphère oppressante et les personnages bien développés maintiennent l’intérêt jusqu’à la dernière page.
Une conclusion ouverte et percutante
Sans révéler la fin, il est clair que le dénouement ne cherche pas à répondre à toutes les questions. Ce choix narratif laisse au lecteur la liberté de réfléchir et de tirer ses propres conclusions, une approche audacieuse qui peut diviser mais ne laisse pas indifférent.