Il y a quelques temps, nous nous étions improvisés critiques littéraires à propos d’un ouvrage dédié à Spiderman et plutôt réussi. Puis, la pandémie mondiale est passée par là, semant le chaos un peu partout, mais ayant au moins le mérite de nous inviter à renouveler l’exercice . Aujourd’hui, dans un genre similaire mais pour un sujet d’un univers assez différent, nous allons donc vous livrer notre critique de l’ouvrage « Le choc Akira, une [R]évolution du manga« , écrit par Rémi Lopez et édité par Third Editions.
Le choc Akira, un beau livre
Tout d’abord, l’aspect esthétique est du même acabit que la plupart des ouvrages édités par Third Edition. C’est-à-dire doté d’une couverture rigide et d’une illustration magnifique. A ce propos, l’œuvre de Guillaume Singelin est d’ailleurs l’une des plus belles couvertures à tendance geek dont nous ayons pu disposer à ce jour. Une très belle introduction aux 192 pages qui constituent cet ouvrage courageux. Tant l’œuvre de Katsuhiro Otomo est entourée d’une aura mythique. Aussi bien chez les amateurs de culture geeko-japonaise que de manga ou de cinéma en général.
Un contenue riche
La première moitié de « Le choc Akira » opte pour un angle d’attaque très large. En établissant les liens entre Akira et les thématiques socio-culturelles, économiques et plus largement historique de l’époque de sa genèse. Tels que, par exemple, l’héritage psychologique de la bombe A et d’Hiroshma ou encore la perception des créatures fantastiques (ni amies, ni ennemies) sur l’Archipel Nippon. Sans surprise, une part importante du livre est dédiée à l’adaptation du manga en film d’animation.
On appréciera également la fourniture régulière d’anecdotes surprenantes et croustillantes, telles que les premiers pas d’Otomo via l’adaptation de contes pour enfants, ou la participation préalable des membres de l’équipe d’animation à d’autres œuvres légendaires (Kiki la petite sorcière, Ghost in the shell et Galaxy Express 999, pour ne citer qu’elles).
Certains aspects techniques étonnants captent également l’attention du lecteur. Par exemple, le fait que les aspects sonores aient tous été enregistrés avant l’animation. Obligeant les animateurs à ensuite caler les dessins sur des dialogues déjà enregistrés. Ou encore la suppression d’un arc narratif majeur (un second cataclysme causé par Akira) pour tenir un format film de 2 heures.
Des thématiques pointues
La seconde partie de l’ouvrage est une suite de zooms sur les thématiques précédemment évoqués. L’évolution de Tetsuo à tous niveaux (physique, psychologique et sociétale) y est largement abordée. Nous avons également beaucoup apprécié le chapitre dédié aux gangs de jeunes à moto (bosozoku). Nous permettant de plonger dans une atmosphère Tokyoïte d’une autre époque. Même si le respect de la structure du livre est des plus agréables. Cette seconde moitié peut donc se parcourir au gré des envies et des sujets de prédilection. Et l’ensemble nous rappelle dans tous les cas, qu’au final et dans le monde du manga, il y a eu un avant et un après Akira.