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Super Mario 3D All-Stars

Super Mario 3D All-Stars : Une plongée dans l’histoire de Mario sur Nintendo Switch

Sortie en septembre 2020, Super Mario 3D All-Stars regroupe trois piliers de la franchise Mario : Super Mario 64, Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy. Chacun de ces jeux a marqué un tournant dans l’histoire du jeu vidéo et posé les bases des aventures en 3D que la série continue d’explorer aujourd’hui.


Super Mario 64 : La révolution de la plateforme

En 1996, Nintendo bouleverse les codes du jeu de plateforme avec Super Mario 64. Jusqu’alors, Mario était associé à des mondes en 2D où l’objectif principal était simple : aller d’un point A à un point B en avançant toujours vers la droite. Avec ce premier passage en 3D, tout change.

L’une des innovations majeures de Super Mario 64 réside dans son approche ouverte des niveaux. Chaque tableau, accessible depuis le château de Peach, devient un véritable terrain de jeu où l’objectif varie selon la mission choisie. Il ne s’agit plus d’atteindre la fin du niveau, mais d’accomplir des quêtes spécifiques : récupérer une étoile cachée, battre un boss, réussir un défi de vitesse ou résoudre une énigme. Cette structure non linéaire transforme le gameplay et offre une profondeur jamais vue à l’époque.

Le joueur peut revisiter les niveaux plusieurs fois, découvrant à chaque passage une nouvelle facette ou un nouveau défi. Ce concept, proche d’un monde ouvert, jette les bases de ce que seront de nombreux Mario en 3D par la suite. La liberté d’exploration, associée à une progression dictée par les objectifs, a été acclamée à sa sortie et reste incroyablement moderne.

Sur Switch : La version incluse dans Super Mario 3D All-Stars est fidèle à l’original. Si les graphismes datent un peu, la direction artistique intemporelle de Nintendo compense largement. La caméra, bien qu’innovante pour son époque, peut frustrer, notamment lors de sections nécessitant une précision millimétrée. Malgré ces limites, Super Mario 64 reste un chef-d’œuvre fondateur.


Super Mario Sunshine : Une aventure ensoleillée et ouverte

En 2002, Super Mario Sunshine reprend l’idée des mondes ouverts introduite dans Super Mario 64 et la développe davantage. L’île Delfino devient un hub central, où chaque zone est accessible et reliée par une progression narrative. Mario, cette fois équipé du J.E.T., doit nettoyer l’île en accomplissant des missions variées : récupérer des Soleils, affronter des boss ou résoudre des énigmes environnementales.

Le gameplay repose sur une exploration encore plus poussée, avec des niveaux riches en détails et en secrets. Le J.E.T., véritable extension des capacités de Mario, apporte une dimension stratégique à l’approche des défis, qu’il s’agisse de voler, d’attaquer ou de manipuler l’environnement.

Sur Switch : L’amélioration graphique est notable, notamment grâce au format 16:9 et à la résolution en 1080p. Cependant, l’absence des gâchettes analogiques du GameCube limite la finesse des commandes du J.E.T., rendant certains défis plus délicats qu’à l’origine. Malgré ces ajustements techniques perfectibles, l’expérience reste mémorable.


Super Mario Galaxy : L’odyssée gravitationnelle

Avec Super Mario Galaxy en 2007, Nintendo opte pour une approche différente. Si la structure des mondes ouverts est toujours présente, l’accent est mis sur des mécaniques gravitationnelles et un level design innovant. Chaque planète ou astéroïde devient un petit niveau unique, offrant des défis variés et souvent éphémères.

Le gameplay de Super Mario Galaxy s’appuie sur l’utilisation des capacités de Mario dans un environnement où la gravité change constamment. Cette approche transforme les déplacements, rendant chaque saut et chaque action stratégiquement intéressants.

Sur Switch : Ce titre bénéficie des meilleures optimisations de la compilation. Le format 16:9 et la haute résolution mettent en valeur les graphismes déjà impressionnants pour l’époque. Les contrôles sont adaptés aux Joy-Con, qui reproduisent les mouvements de la Wii. En mode portable, l’écran tactile remplace ces fonctions, mais avec une précision moindre.


Un héritage qui se prolonge

La structure en monde ouvert introduite par Super Mario 64 a posé les bases des jeux Mario en 3D. Elle a influencé directement Super Mario Sunshine et, dans une moindre mesure, Super Mario Galaxy. On retrouve cet héritage encore aujourd’hui dans Super Mario Odyssey, où la quête principale et l’exploration libre coexistent à merveille. Cela souligne à quel point Super Mario 64 et ses successeurs ont marqué une rupture dans la façon de concevoir un jeu Mario. Cependant Nintendo n’a pas abandonné la vision 2D des Mario et continue de proposer des titres comme Super Mario Wonders, ou Super Mario Maker.


Conclusion : Une référence pour de bonnes… et de mauvaises raisons

Super Mario 3D All-Stars n’est pas une référence absolue parce qu’elle propose pas une représentation exhaustive de l’univers Mario en 3D, mais pour une raison bien plus spécifique : c’est l’une des premières fois où Nintendo accepte officiellement l’émulation de ses jeux en 3D.

Jusqu’ici, Nintendo avait ouvert la porte à l’émulation pour ses jeux en 2D, avec les classiques des consoles NES, Game Boy, ou Super Nintendo accessibles sur Wii, Wii U et, aujourd’hui, Switch via des services comme le Nintendo Switch Online. Mais pour les jeux en 3D, l’approche a toujours été différente : soit ces titres étaient laissés de côté, soit ils bénéficiaient de remakes complets (comme Super Mario 64 sur Nintendo DS). Cette compilation marque donc un tournant, en proposant des jeux comme Super Mario Sunshine ou Super Mario Galaxy dans une version émulée, presque inchangée par rapport à leur format original.

Et c’est là où réside sa force : voir Super Mario Sunshine débarquer sur Switch est une surprise totale. Contrairement à Super Mario Galaxy, encore accessible aux joueurs Wii U (même si cette console reste une anecdote pour beaucoup à mon grand regret), Sunshine n’avait jamais été réédité ou proposé sur une console moderne. Jusqu’ici, pour y jouer, il fallait une GameCube ou une Wii de première génération compatible avec les disques GameCube et leurs accessoires. Cela rend cette compilation incontournable pour revivre des aventures jusque-là presque oubliées. (elles ont pour certaines plus de 20 ans)

Un succès limité dans le temps : un choix discutable

Mais ce succès a été entaché par des décisions de Nintendo qui restent difficiles à défendre. La compilation a été mise en vente pour une période limitée, jusqu’au 31 mars 2021. Une fois cette date passée, impossible de la trouver dans le commerce, ni en version physique ni en version dématérialisée. Ce choix, qui pourrait être justifié par une logique marketing visant à maximiser les ventes sur une courte période, est critiquable à plusieurs niveaux.

D’abord, d’un point de vue écologique : produire des cartouches en quantité importante pour ensuite retirer le jeu du marché est un gaspillage énorme, sans compter les invendus potentiellement détruits ou stockés inutilement dans des entrepôts. Dans une industrie qui commence (timidement) à réfléchir à son impact environnemental, cette décision va à contre-courant.

Ensuite, ce choix a créé une situation où la rareté a explosé la valeur marchande du jeu. Aujourd’hui, les copies physiques de Super Mario 3D All-Stars atteignent des prix exorbitants sur le marché de l’occasion. Cela renforce le sentiment d’avoir « raté » quelque chose pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité d’acheter le jeu à temps. Une frustration largement évitable si Nintendo avait choisi de maintenir la compilation accessible sur le long terme, que ce soit en version physique ou dématérialisée.


Une compilation qui aurait pu aller plus loin

Enfin, on ne peut s’empêcher de regretter que Nintendo ait limité cette compilation à trois jeux. L’ajout de Super Mario Galaxy 2 aurait semblé logique, tant ce titre est reconnu pour avoir perfectionné les idées de son prédécesseur. De même, la branche des Super Mario 3D Land et 3D World, qui explore une hybridation entre gameplay 2D et 3D, est totalement absente. Ce sont pourtant des expériences qui mériteraient d’être revisitées dans une compilation dédiée ou dans cette célébration des Mario 3D.

Et pourquoi ne pas imaginer une deuxième compilation consacrée aux jeux 2D ? Les Super Mario Bros. de la NES, Super Mario World de la Super Nintendo, ou encore New Super Mario Bros. auraient eu leur place dans une collection équivalente. Cela aurait permis de célébrer l’histoire complète de Mario et non une seule facette.


Une célébration… ou un coup marketing ?

En fin de compte, Super Mario 3D All-Stars est à la fois une référence et une opportunité manquée. Elle s’impose comme un tournant dans l’histoire de Nintendo pour avoir introduit officiellement l’émulation de jeux 3D, et pour avoir remis sous les projecteurs des titres que l’on pensait oubliés. Mais elle est aussi entachée par des choix de sélection limités et une gestion commerciale discutable, marquée par une politique de rareté artificielle.


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Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

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Avis sur
Super Mario 3D All-Stars

★Culte★

Cette compilation aurait pu être une célébration totale et intemporelle de l’héritage de Mario. À défaut, elle reste une étape importante, mais pas forcément pour les bonnes raisons.