Désormais âgée de plus de vingt-cinq ans, la saga Harry Potter n’en finit pas de déchaîner les passions et… Les produits dérivés. Aujourd’hui, Stupéfix ! entend se faire une place au milieu des étagères déjà bien remplies. Voyons si le jeu de société conçu par Ludovic Maublanc et édité chez Repos Production va réussir à conquérir le cœur de Potterheads.
Baguette de sureau ou acajou ?
La première chose qui étonne à l’ouverture de la boîte, c’est la qualité du matériel fourni. Huit baguettes, qu’on a directement envie de saisir. Un jeu de cartes conséquent. Et surtout un environnement de jeu très bien pensé, la boîte faisant elle-même office de support pour représenter les quatre écoles et stocker les récompenses saisies au fil du jeu.
Stupéfix ! se pratique de deux à quatre joueurs, pour une durée moyenne de trente minutes. A l’installation, chaque joueur est associé à une école. Puis il se voit affublé d’une baguette, de trois cartes « Stupéfix » et de cinq cartes « Sort raté ». On dispose neuf cartes au centre de la table, qui constituent « le butin ». Et on désigne « le Chouchou », c’est-à-dire le joueur qui va animer la prochaine manche et surtout commencer à choisir ses cartes lors de la récolte du butin.
20 points pour Gryffondor
Les parties de Stupéfix ! durent huit tours limités, eux-mêmes divisés en deux phases. Dans la première, chaque joueur choisit secrètement un sort : Stupéfix ou sort raté (un leurre). Ensuite, il pointe l’adversaire qu’il compte (réellement ou pas vraiment) attaquer. Chaque joueur choisit ensuite d’envoyer le vrai ou faux sort, ou de se protéger contre toute attaque via le sort Protégo.
Dans la deuxième phase, les joueurs « stupéfixés » (c’est-à-dire paralysés) prennent un malus par sort reçu. Les autres se partagent le butin, c’est-à-dire les neuf cartes présentes sur la table. La carte Chouchou est là en permanence, et désignera le premier joueur du tour suivant.
Parmi le reste du butin, on trouve des cartes contenant directement des points. D’autres vous permettront d’éventuellement devenir le « maître des potions », ou d’obtenir le support direct des professeurs. Tout ceci améliorera votre score en fin de partie. Des dernières cartes enfin vous permettront d’augmenter le nombre de sorts « Stupéfix » disponibles, en échangeant vos cartes « Sort raté ».
Surprotego vulnerabilis
Respect de l’univers originel, réalisation sympathique et immersive, système de jeu à la fois dynamique et accessible dès le plus jeune âge, avec juste ce qu’il faut de bluff et de stratégie… Stupéfix ! est donc une réussite à presque tous les niveaux. Presque, car sa mécanique de jeu a une faille pas anodine. Chacun des joueurs peut, à chaque tour et à l’infini, se protéger avec l’option Protégo.
Dans ce cas de figure et si tout le monde joue en permanence la carte de la prudence, les parties se limitent à vouloir chopper le Chouchou à chaque tour afin de pouvoir piquer le meilleur butin. Limiter le nombre d’utilisations de cette esquive aurait peut-être été bienvenu. Le bon déroulé des parties dépendra donc, comme souvent, du bon esprit des joueurs autour de la table.