Jeff Minter est un des grands noms des développeurs indépendants, mais aussi l’un des précurseurs du développement des jeux vidéo européen. Vous aimez les couleurs flashy, les jeux d’arcades, le tout dans des univers improbables et « barrés » ? Cette compilation est pour vous. Llamasoft : the Jeff Minter Story nous propose une rétrospective des productions des années 1980 et 1990 sur zx81, Commodore Vic 20 et 64, Atari 800, ST, Jaguar et j’en passe.
Pléthore de titres
Pour le coup, la très grande majorité des titres de Jeff Minter des années 80-90 vous sont proposés, soit dans cette compilation 42 jeux . Elle intègre une multitude de supports : deux jeux Sinclair Zx81 et quatre jeux Sinclair Spectrum, neuf jeux Commodore Vic 20 et dix-sept jeux Commodore 64, cinq jeux Atari 800, trois jeux Atari ST, un jeu Atari Jaguar. Évidemment tous ne sont pas spécialement jouables, mais on retrouve certaines merveilles notamment en ce qui me concerne :
- Gridrunner dans ses multiples versions sur divers support. Une sorte de Centypede survolté, ou votre vaisseau doit éviter deux vaisseaux latéraux qui envoient des lasers quand vous devez dézinguer des vagues d’ennemis qui apparaissent sur une grille.
La compilation propose même une version moderne : Gridrunner Remastered spécialement réalise par Jeff Minter pour cette occasion. - Llamatron 2112, est lui aussi basé sur le shoot d’Atari Robotron: 2084. Un lama tire sans discontinuer et doit éradiquer les vagues ennemis pour passer au niveau suivant. Le double stick des consoles moderne est utilisé, la jouabilité est un vrai plaisir.
- Tempest 2000 : un shoot sur rail dans une multitude de formes géométriques. Le tout dans des explosions de couleur agrémentées de musique techno electro. Un des plus grands titres de la Jaguar.
Une compilation et des manques
Alors un regret malgré tout quand on est dans une logique de rétrospectives, ce sont les manques. D’abord, Atari (qui a acheté Digital Eclipse) ne possède plus les droits de Defender. Ce qui fait que Defender II (Atari st) et Defender 2000 Jaguar ne sont pas inclus. Le problème est que ce ne sont pas les seules. La majorité des Virtual Light Machine, des expériences de création graphique en musique, ne sont pas présents (seule la version Colour Space sur Atari 8bits et Psychedelia sur Commodore 64). C’est également vrai pour Llamazp, un jeu Atari Falcon, probablement faute d’émulateur. Mais plusieurs titres Atari st manquent également à l’appel comme Hardcore et Photon Storn.
Autre point discutable, cette compilation s’arrête avec les années Jaguar et Tempest 2000, quid du travail suivant de Jeff. La production du Nuon et Tempest 3000, les versions Gridrunners sur Pocket PC, mobile, ou les jeux comme TxK (un des meilleurs shoot de la Psvita, si ce n’est LE meilleur), Space Girafe sur Xbox 360, ou même Tempest 4000… Les manques commencent à faire beaucoup. Alors oui, on se doute bien que les problèmes de droits doivent être nombreux, mais quand on est dans une rétrospective, ces absences font un peu tache.
Un « interactive documentary » d’exception
La compilation de jeu est accompagnée d’une vaste fresque interactive qui retrace l’histoire de Jeff Minster et de sa société Llamasoft. Elle est basée sur le même modèle de frise chronologique qui avait été proposé dans la compilation des 50 ans d’Atari: Atari 50 the anniversary celebration. Ce bonus est juste fantastique. Il comprend de très nombreuses notices explicatives, photos et vidéos. Tout un pan du développement anglo-saxon (et donc européen) est ici retracé. On y apprend énormément de choses : sur le début des jeux vidéo en Angleterre évidemment, les sharewares, un projet de console avorté du nom de Konix Multi System, etc. Une bonne partie des vidéos viennent d’un documentaire de Paul Docherty, du nom de Heart of Neon. On regrette presque qu’il ne soit pas inclus dans cette compilation, mais les morceaux les plus pertinents sont probablement proposés.