J’avoue avoir été un peu étonné qu’on puisse proposer une « histoire » de la Wii aussi rapidement. Mais après tout, pourquoi pas. Sa sortie à eu lieu en 2006 et deux nouvelles consoles de Nintendo lui ont fait suite (ou 1,5 console, si on a l’esprit chagrin…). Du fait d’un intérêt certain pour les jeux vidéo dans un temps long, je me suis donc lancé dans la lecture de « l’histoire de la Wii », écrit par Thomas Pillon et édité chez Third éditions.
Une bonne synthèse
Première remarque, l’histoire de la Wii, une révolution de palais à Kyoto, est avant tout une assez bonne synthèse du sujet. Découpés de manière essentiellement chronologique, certains chapitres intègrent des données thématiques (les jeux indépendants, Sega, les J-RPG, etc.). On apprécie la présence de citations. Certaines sources sont clairement référencées via des notes en bas de page, relatives à l’interview complète.
Un grand nombre de témoignages de cadres de Nintendo de premier plan sont utilisés pour orienter le développement de l’ouvrage, et donnent un bon aperçu des différentes évolutions internes. Par exemple, l’évocation des différentes réunions de la société à la base de la reconnaissance de mouvement (et qui essaye de vendre sa technologie aux différents constructeurs de jeux vidéo) est particulièrement savoureuse (p. 24).
Un ton de Nintendo Fan ?
L’argumentaire se veut le plus objectif possible, et l’auteur n’hésite pas à évoquer certains sujets qui fâchent, comme le Wiiware, le Wii Motion plus, ou le traitement des développeurs indépendants et tiers par Nintendo. Pourtant la rédaction et le ton restent très consensuels. Peut-être un peu trop d’ailleurs, pour un livre qui se veut justement indépendant. Le ton semble toujours assez favorable à Nintendo, alors même que ce qui est décrit est parfois assez dramatique (à nouveau et par exemple, lors du passage très intéressant sur le Wiiware et les développeurs indépendants).
De même, l’auteur s’émerveille des choix de Nintendo sans que cela appelle un développement particulier: par exemple, la fin de la course à la puissance (p. 46), alors qu’aucune analyse de fond ne vient compléter cet élément. Même constat pour le sujet de l’architecture de la console, qui n’est pas traité que par la comparaison entre les versions Gamecube et Wii du jeu Zelda Twilight Princess.
La joie des inventaires…
Au final, le livre l’histoire de la Wii, une révolution de palais à Kyoto est globalement intéressant, mais reste toujours un peu (trop) en surface. D’ailleurs, certains chapitres (le XI sur les Jrpg, le XII sur Sega…) se résument à détailler les jeux développés sur Wii. Même situation avec le chapitre XIV, à propos des tentatives de Sony et Microsoft de profiter du Motion Gaming. Ce comparatif, éminemment intéressant sur le principe, se solde finalement par une simple énumération des projets concurrents. Il manque donc cruellement d’approfondissement.
C’est d’autant plus dommage qu’on surprend l’auteur dans des digressions un peu verbeuse ou hors sujet (p. 135 sur E.T. d’Atari 2600 par exemple).