L’expression « l’âge d’or des jeux vidéo » désigne généralement la toute fin des années 70 et le début des années 80. A cette époque, les jeux d’arcade étaient à la fois populaires et innovants. Certains titres légendaires ont alors vu le jour, tels que Space Invaders, Pac-Man ou encore Donkey Kong. Centipede d’Atari Inc. est de ceux-là. Pour son quarantième anniversaire (ouch !), une version « Recharged » débarque aujourd’hui sur Nintendo Switch.
La légende du bug shooter
Centipede est un shoot them up. C’est le tout premier du genre à avoir initié les jeux de tir avec insectes (et animaliers). Comme tous les titres de l’époque, la maniabilité se veut intuitive et spontanée. Ici, on dirige un vaisseau à la zone de déplacement limitée au bas de l’écran. Bouger, tirer, c’est à peu près tout. Votre marge de déplacement ou vos possibilités de tir sont réduites par des champignons. Ces derniers sont soit présents dès le début du niveau, soit lâchés en chemin par les ennemis lors de leur décès.
Différents insectes arrivent, principalement par le haut de l’écran mais pas seulement. Les bestioles les plus iconiques de Centipede sont les chenilles. Si vous arrivez à viser la tête, elles sont immédiatement détruites. Mais si vous touchez une autre partie du corps, elles se divisent alors en deux ennemis distincts qui continuent leur course, à la manière d’un ver de terre. Si elles touchent un champignon toxique, elles deviennent furieuses et vous foncent directement dessus. D’autres insectes viennent alimenter ce bestiaire, tels que des scorpions ou des puces par exemple, avec pour chacun un pattern de déplacement spécifique.
L’habit ne fait pas l’insecte
La première impression que donne Centipede Recharged à son lancement n’est pas forcément bonne. L’habillage néon façon Tron est efficace mais aussi ultra-minimaliste. Les musiques manquent parfois de punch. On se rend rapidement compte que les ennemis sont peu variés, et que la jouabilité est très proche de Centipede premier du nom. Tout ceci laisse donc rapidement appréhender un reboot un peu paresseux et daté.
On remarque toutefois rapidement une évolution majeure du gameplay. Les araignées, terreurs ultra-rapides du premier épisode, sont désormais très lentes. Et pour cause, en les dégommant, il est possible de récupérer différentes options : tir multiple, fantôme qui fait fuir les ennemis, bombes, vaisseau miroir avec double tir, etc.
Un dernier défi pour la route
Au lancement de Centipede Recharged, votre réflexe naturel sera probablement de lancer le mode Arcade. Autre surprise, il est possible d’y jouer à deux. Dans ce cas et lorsque l’un des joueurs meurt, l’autre peut le ressusciter. Cela rend les parties plus (trop ?) faciles, car le moindre contact avec l’ennemi est fatal. Mais d’un autre côté, cette configuration rend le jeu beaucoup plus amusant. Car à moins d’être un fan absolu du titre originel ou de scoring, l’ennui vient rapidement.
Néanmoins, s’arrêter sur ce ressenti serait une erreur et le fun se trouve juste un peu plus loin, avec les Défis. Dans ce mode et à la façon du dernier Geometry Wars, différents tableaux prédéfinis s’enchaînent avec des objectifs particuliers. Par exemple : dégommer un certain type d’insectes, utiliser un pouvoir en particulier ou encore survivre pendant un laps de temps spécifique. Ce mode de jeu est vraiment réussi, à la fois motivant et addictif. On se surprend ici à enchaîner les tentatives, à rechercher la meilleure performance, à toujours vouloir réussir le défi suivant. Encore une fois, le plaisir est décuplé en cas de jeu à deux. Et les scorings en ligne sont présents.
Good enough
Au final et malgré certaines possibles mauvaises premières impressions, Centipede Recharged est… Pas mal du tout, et plutôt accrocheur. Les choix de la direction artistique tout comme sa jouabilité basiques mais efficaces en font un jeu agréable, et toujours lisible. Et ce, tant en mode portable que sur grand écran. Les contrôles répondent bien, même si l’on peut déplorer l’unique possibilité de diriger le vaisseau au stick et non au pad.
Derrière ce remake, il y avait probablement la possibilité de faire un grand titre. A la manière d’un Pac-Man Championship Edition, par exemple. Ce n’est pas le cas. Néanmoins, si vous le prenez pour un titre arcade propre et efficace, vous devriez y trouver votre compte. Surtout pour son prix modique de huit euros, et à deux joueurs. Les fans absolus du jeu d’origine, eux, devraient être aux anges.