Ah, la Saint-Valentin ! L’amour, les p’tits cœurs, les chocolats, les bouquets de fleurs… et puis surtout, l’amour du jeu vidéo ! Parce que bon, les bisous c’est bien joli, mais est-ce qu’un bisou t’a déjà fait ressentir la montée d’adrénaline d’un virage pris à 200 km/h en dérapage contrôlé ? Hein ? Et moi, quand je pense à l’amour du jeu vidéo, y’a un truc qui me revient, c’est Ridge Racer sur PlayStation 1.
À une époque où le jeu vidéo commençait à montrer ses muscles en 3D, où les salles d’arcade sentaient encore la clope froide, Ridge Racer, c’était LA gifle. Allez, attache ta ceinture (oui c’est obligatoire maintenant), parce qu’on va replonger ensemble dans ce chef-d’œuvre.
Le choc graphique
Parlons un peu du contexte de l’époque, parce que bon, faut remettre les choses dans leur jus ! Avant Ridge Racer, les jeux de course, c’était quoi ? Des sprites en 2D qui se tortillaient sur l’écran, façon Mario Kart sur Super Nintendo. Et puis d’un coup, la 3D polygonale a débarqué, mais attention, pas n’importe où ! C’était réservé aux salles d’arcade ou sur de gros PC. Une PlayStation 1 dans le salon, le cd de Ridge Racer. Et là, une claque monumentale ! Ce n’était pas juste une évolution, c’était une révolution. Un jeu beau, rapide, fluide, bien plus que certains Forza d’aujourd’hui avec leurs mises à jour pour corriger un bug de texture. En plus, dans ce premier opus, on ne note pas de vilain clipping dégueulasse où les bâtiments apparaissent à trois mètres de la voiture, et ça c’est magnifique !
Une vue intérieure et une vue extérieure étaient proposées, mais autant dire que la vue intérieure, c’était une vraie sensation de vitesse, un pur concentré d’arcade, et surtout, on en prenait plein la tronche ! Les circuits, en plus, n’étaient pas juste des décors figés ! Selon l’avancée de la course, la lumière évoluait en temps réel, des plots en plastique pouvaient être renversés, et ils restaient par terre au tour suivant ! ça peut paraitre con mais, en 1994, c’était le turfu. Et même aujourd’hui, en 2025, le jeu tient encore la route. Un vrai bijou qui, mine de rien, prouve que la 3D bien maîtrisée, ça vieillit très bien !
De l’Eurodance au service du gameplay
Ah, et parlons maintenant d’un élément crucial de ce premier Ridge Racer : sa bande-son. Une claque sonore monumentale ! Une ambiance techno/eurodance qui tabasse les tympans, qui pulse à chaque virage et qui te met limite dans une transe. A l’époque, les écrans CRT de nos salons étaient souvent en mono mais alors, après avoir testé le jeu en stéréo, on est presque sur de l’orgasme auditif !
Des morceaux mythiques étaient proposés, et parmi eux, Rotterdam Nation, mais surtout l’incroyable Rare Hero. Et là, attention, combo ultime : vitesse, dérapages millimétrés et musique hypnotisante. À ce stade, c’est plus du jeu vidéo, c’est une expérience où l’adrénaline et la techno fusionnent pour créer un état de transe pure et il devient impossible de s’en lasser. En outre, comment ne pas mentionner le speaker qui hurlait des phrases cultes comme « 3 laps to go », « It’s a new record ! », c’est ce genre de détails renforçait l’identité arcade du jeu et le rendait encore plus mémorable. Bref, une des meilleures bandes-son de l’histoire du jeu vidéo, encore aujourd’hui inégalée dans son genre.
Drift master
Certains hurluberlus pourront dire que Ridge Racer est linéaire… Ceux qui pensent ça n’ont rien compris aux jeux vidéo. Car, derrière son apparente simplicité, ce jeu cache un gameplay d’une richesse incroyable.
Dès le départ, quatre voitures étaient proposées, et selon le choix fait, l’expérience de jeu changeait du tout au tout. Deux d’entre elles permettaient de prendre les virages plein pot, sans jamais toucher aux freins, tel un roi du grip. Mais les deux autres, les célèbres voitures bleue et jaune, allaient bien plus vite… sauf qu’avec elles, une parfaite maîtrise du dérapage devenait obligatoire. Et là, on entrait dans une approche plus technique, plus japonaise, l’art du drift poussé à son paroxysme !
Mais évidemment, comme si ça ne suffisait pas, l’IA triche sans vergogne. Elle ne se gênera pas pour vous envoyer dans le décor, vous transformant en boule de flipper rebondissant d’un rail à l’autre tel Corynne Charby. Dompter le chrono et exceller dans Ridge Racer ne se faisait pas en claquant des doigts et il vous faudra une concentration de tous les instants pour maitriser le jeu. Alors oui, les trois premiers circuits étaient relativement faciles, et être premier ne posait pas trop de problème. Le vrai challenge, c’était la course contre soi-même, contre le chrono, et surtout, contre la seconde partie du jeu, bien plus technique et exigeante.
Une durée de vie infinie
Dès son écran de chargement, un petit jeu d’arcade était proposé. De prime abord, juste pour passer le temps mais, en réalité, Il fallait détruire tous les ennemis pour débloquer des véhicules supplémentaires, qui allaient devenir des alliés précieux dans la quête du Graal : maîtriser Ridge Racer dans toute sa splendeur.
Une fois la seconde partie du jeu débloquée, attention, retournement de cerveau ! Les circuits se retrouvaient en mode miroir, et certains auraient pu penser que ça ne changeait pas grand-chose. Grave erreur ! Tous vos repères de conduite sont bouleversés, et en prime, une alternance course de jour/course de nuit venait encore rajouter au challenge. Et puis, bien sûr, l’ultime épreuve : la confrontation avec la légendaire Devil Car. Un véritable monstre de puissance, plus rapide que tout ce qui avait été affronté jusqu’ici. La battre était un exploit, mais une fois vaincue, c’était pas fini, loin de là ! Car la dompter devenait une nouvelle épreuve. Sa vitesse délirante et ses dérapages sauvages demandaient un niveau de maîtrise absolu pour enfin optimiser ses chronos et toucher à la perfection.
Et c’est là que tout le génie du jeu apparaissait : une durée de vie infinie, où le plaisir de jouer ne venait pas du simple fait de gagner, mais de maîtriser chaque virage, chaque trajectoire, au volant d’un monstre de puissance, sur une bande-son électrisante.Plus de trente ans après, et j’en retire encore du plaisir. Et ça, c’est la marque des jeux cultes !