Sorti en 2012 et développé par Sos Sosowski, McPixel est un jeu indépendant qui mêle puzzle game et point-and-click, avec une dose massive d’absurde. Dans cette aventure rétro en pixel art (résolution 320×240), vous incarnez McPixel, un héros maladroit chargé de désamorcer des situations explosives en seulement 20 secondes.
Chaque scène est un écran fixe où vous devez interagir avec des objets ou des personnages pour éviter une catastrophe imminente. Vous pouvez, par exemple, prendre un objet et l’utiliser sur un autre personnage, ou encore combiner deux éléments entre eux. Mais attention : il n’y a qu’une seule solution par scène, et celle-ci est souvent totalement farfelue. Imaginez une bombe cachée derrière une vitre. Ouvrir cette vitre ? Mauvaise idée. Par contre, si vous attrapez une araignée et la déposez derrière la vitre, la situation est miraculeusement sauvée. Voilà le type de logique – ou d’absence de logique – qui caractérise McPixel.
Un format simple mais répétitif
Le jeu se divise en 4 chapitres, chacun composé de 3 missions, elles-mêmes constituées de 6 scènes. Lorsque vous commencez un tableau de 6 scènes, vous devez toutes les réussir pour passer à la suite. Vous pouvez les réessayer autant de fois que nécessaire, mais une fois une scène réussie, elle ne revient plus.
C’est une mécanique qui pousse à l’expérimentation : vous testez, échouez, puis recommencez jusqu’à trouver la bonne solution. Cela peut être amusant au départ, mais la répétitivité s’installe vite. Même si vous pouvez accéder à des bonus stages en réussissant trois scènes d’affilée, ces phases supplémentaires ne sont pas vraiment plus originales ou mémorables. Elles prolongent un peu l’expérience, mais n’apportent pas grand-chose de nouveau.
L’humour absurde, pour le meilleur et pour le pire
L’un des points centraux de McPixel, c’est son humour. Les situations sont volontairement absurdes et souvent grotesques : faire avaler une bombe à un serpent, désamorcer un sous-marin en ouvrant les écoutilles, ou encore brûler un moine par accident. C’est volontairement grotesque, mais tout le monde n’adhérera pas.
Cependant, cet humour ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, je trouve que les gags peuvent faire sourire un moment, mais ils s’épuisent vite. Certains m’ont même mis mal à l’aise, comme cette fameuse scène avec le moine. En revanche, si vous êtes sensible à ce type d’humour pipi-caca et décalé, vous y trouverez sans doute votre compte.
Le choix de nommer la suite McPixel 3 sans qu’il n’y ait jamais eu de McPixel 2 reflète parfaitement cet esprit. L’auteur, Sos Sosowski, a expliqué qu’il trouvait amusant que les joueurs se demandent s’ils avaient raté un épisode. Cette anecdote résume bien le ton du jeu et le type d’humour qu’il propose.
Une réalisation rétro faite maison
Un détail intéressant : Sos Sosowski a réalisé lui-même les graphismes du jeu. Et, soyons honnêtes, cela se voit. Le pixel art est extrêmement minimaliste, au point où il semble presque être une blague en soi. Mais cela fait partie du charme de McPixel : tout est simpliste, du style visuel à la mécanique de jeu.
Même si ces graphismes sont très pauvres, ils restent lisibles et n’entravent pas le gameplay. Vous savez toujours quoi cliquer et quels éléments sont interactifs. On pourrait presque dire que ce minimalisme sert à mettre encore plus en avant le côté absurde des situations.
En revanche, la musique, elle, est un véritable point faible. Répétitive et agaçante, elle devient insupportable après quelques minutes. J’ai fini par jouer sans son, ce qui est dommage pour un jeu aussi axé sur le fun et la légèreté.
Un jeu conçu pour le streaming
Au fur et à mesure de ma progression, j’ai réalisé que McPixel semble conçu pour être apprécié dans un cadre social. Les situations absurdes et les réactions imprévisibles se prêtent bien aux streams sur Twitch ou YouTube, où un créateur de contenu peut partager ses fous rires avec son audience.
C’est probablement cette dimension qui a permis à McPixel 3 de connaître un certain succès auprès des influenceurs. Le format court et les réactions immédiates sont idéaux pour ce type de diffusion. Mais en solo, l’expérience devient vite répétitive, et l’humour finit par s’essouffler.
Mon verdict : une curiosité, mais pas pour tout le monde
McPixel est une expérience unique, mais qui divise. Entre ses mécaniques ultra-simples et son humour absurde, il peut séduire un public précis, mais laisse sur le carreau ceux qui cherchent un peu plus de profondeur ou de variété. Les bonus stages et les scènes farfelues apportent un peu de diversité, mais pas assez pour relancer l’intérêt sur la durée.