Wattam : un OVNI vidéoludique déconcertant
Quand on parle d’Annapurna Interactive, difficile de ne pas penser à des chefs-d’œuvre comme What Remains of Edith Finch, qui m’ont totalement subjugué. Alors, quand j’ai mis la main sur l’édition collector regroupant huit de leurs jeux, ma curiosité était à son comble. Parmi ces titres se trouvait Wattam. Je n’avais jamais entendu parler de ce jeu, mais c’était l’occasion parfaite pour plonger dedans. Parce que mine de rien, le titre est du créateur de Noby Noby Boy et Katamari Damacy, ça promettait! Quelle plongée… aussi absurde que déconcertante.
Un départ déroutant : bienvenue dans la folie Wattam
Tout commence simplement. Très simplement. Vous incarnez un caillou. Oui, un caillou qui devient un maire. Et ce maire a une particularité : il explose lorsqu’il soulève son chapeau. Ce n’est que le début d’une série d’événements absurdes. Très vite, vous rencontrez d’autres personnages : une fleur, une pomme, un arbre… et même une bouche, qui mange des pommes pour ensuite produire, eh bien… du caca.
C’est là l’une des mécaniques centrales du jeu : les interactions farfelues entre les personnages. Et je ne parle pas simplement de manger et digérer des pommes. Wattam vous demande, en général, de produire tout est n’importe quoi. Comment ? En associant des objets qui ont certaines caractéristiques avec des personnages. Bien sûr, le jeu propose un cycle dans la création pour éviter d’être bloqué. Mais le gros problème c’est que le jeu ne s’explique jamais vraiment, mais il vous pousse à expérimenter, parfois de façon complètement illogique.
Un monde qui s’étend dans tous les sens (et dans le non-sens)
Au départ, l’univers de Wattam est limité à un simple cube d’herbes vertes où vivent vos personnages. Petit à petit, des éléments viennent s’ajouter : une table, des toilettes (volantes, bien sûr), et même d’autres cubes à explorer. On passe ainsi d’une scène minimaliste à des zones plus vastes, mais toujours régies par une logique propre au jeu : celle du chaos.
Ces évolutions apportent de nouvelles mécaniques, mais rien ne semble véritablement structuré. Les interactions restent étranges, et les objectifs, souvent flous, laissent un goût d’incompréhension. À quel moment est-on censé s’amuser ? C’est une question qui m’a accompagné tout au long de ma partie.
Un puzzle game ? Oui, mais…
Wattam pourrait être qualifié de puzzle game. Après tout, il y a des énigmes à résoudre. Mais le vrai défi ne réside pas dans la difficulté des puzzles : il réside dans le fait de comprendre ce que le jeu attend de vous. Rien n’est explicite, tout semble aléatoire, et on se retrouve souvent à expérimenter des combinaisons absurdes pour progresser.
Le jeu mise énormément sur son originalité. Oui, jouer avec son caca, c’est original. Mais est-ce amusant ? Là, j’ai plus de mal. Wattam ne cherche pas à plaire au plus grand nombre, et il faut une sacrée dose de patience pour apprécier ses mécaniques. Si l’on peut applaudir la folie créative derrière l’univers, cela ne compense pas un gameplay souvent frustrant et un manque de direction claire.
Une expérience qui divise
Derrière son esthétique colorée et joyeusement absurde, Wattam a un objectif : célébrer la connexion et la diversité à travers un mélange chaotique d’interactions. Mais cette ambition se heurte à une exécution qui laisse perplexe. Pour chaque moment charmant – comme une table accueillant des fruits ou des toilettes vous transportant entre des cubes – il y a dix moments où vous ne comprenez tout simplement pas pourquoi vous faites ce que vous faites.
L’humour japonais, très marqué, ne plaira pas à tout le monde. Personnellement, j’ai trouvé que le jeu en faisait trop dans l’absurde sans offrir suffisamment de récompenses pour garder l’intérêt. Certains pourront y voir un message profond sur l’amitié ou la vie en communauté. Pour ma part, je n’ai pas réussi à m’y connecter.
Conclusion : à réserver aux aventuriers du nonsense
Si Wattam était une expérience gastronomique, ce serait un plat expérimental : intriguant au premier abord, mais dont les saveurs ne conviennent pas à tous les palais. Oui, le jeu est original. Oui, il a une direction artistique unique et une audace indéniable. Mais est-ce que cela suffit pour en faire une expérience agréable ? Pas pour moi.
Si vous êtes un fan d’Annapurna Interactive, vous pourriez être tenté de l’essayer par curiosité – comme je l’ai fait. Mais préparez-vous à un voyage déroutant, souvent frustrant, et parfois même inconfortable. Pour ma part, Wattam restera une curiosité parmi les autres pépites de cette maison d’édition, mais certainement pas un jeu que je revisiterai.