Time bonus ! Ouais alors voilà, c’est pas forcément la meilleure introduction d’Air-Gaming, mais j’ai cherché un gimmick sonore issu de Virtua Racing pour le commencer. Le fameux Time bonus à la voix nasillarde m’est venu en premier, en jouant des coudes avec le mystique Get goaaaaal et le plutôt directif Final Lap ! Pourquoi une intro aussi peu crédible ? Pour illustrer la déception que représente Formula Retro Racing, peut-être.
Virtua Retro Racing
Les vidéos de Formula Retro Racing auront forcément arraché une petite larme aux écumeurs de salle d’arcade des années 90. Flat-shading, formules 1, animation fluide, circuits bitumés et colorés… Tout au départ vient rappeler le titre mythique de Sega, et l’attraction fonctionne. La voiture donne un peu l’impression de flotter au-dessus de la course, la sensation de vitesse à plein régime n’est pas folle, mais ça passe et la nostalgie fait le reste…
…En tout cas le temps de lancer le jeu. Dès le départ, ça sent un peu l’esbroufe. Le logo 2D façon ordinateurs des années 80 qui vient se coller à un hommage aux courses 3D sortis dix ans plus tard, ainsi que la musique pseudo-rétro avec quelques blips blips histoire de faire plus authentique, sentent le patchwork hasardeux à plein nez.
Y’en a sous le capot
Mais lançons une course. Surprise, quatre modes sont présents. Un mode arcade, comprenant huit circuits dont trois à débloquer et à l’intérêt inégal (par exemple, l’un d’entre eux est une simple boucle façon Nascar racing). Un grand prix, avec les mêmes circuits mais surtout intéressant pour son mode multi-joueurs en écran splitté. Un mode élimination inspiré de Wipe Out mais mal exécuté, car vous permettant de chopper les premières places dès le départ. Et enfin un mode de parcours libre, dans le cas où vous n’auriez vraiment, vraiment, vraiment rien d’autre à faire.
Trois niveaux de difficulté sont présents, mais une seule voiture (avec variations de couleurs) est disponible. Formula Retro Racing comprend également les mêmes vues de caméra que Virtua Racing (arrière directe, arrière de trois-quarts et intérieure), à l’exception de la vue du dessus. Jusque-là, vous vous demanderez probablement d’où vient la négativité ambiante de ce test. J’y viens.
3, 2, 1… Go ! J’ai dit Go !
Les départs de voiture sont lancés, ce qui ne change au fond pas grand-chose. C’est tout au plus sympa. J’avoue préférer le départ fixe et à contrôler, sous peine de déraper un bon coup sur place. Une fois en course, l’animation est grisante, en tout cas sur les premières secondes. Car très vite, vous vous apercevrez que la jouabilité pose quelques problèmes.
La conduite de la voiture est tout sauf souple. Elle aura tendance à filer en ligne droite puis à braquer sèchement au moindre coup de volant un peu sec. Braquages qui vous permettront tout de même, en cas de réussite, de prendre les virages à la corde. Ce qui est malheureusement aussi risqué qu’inutile en terme de gain de vitesse et de trajectoire, le chrono étant le même après un virage pris en extérieur ou à la corde.
Formula One Takedown
Le summum de l’agacement vient probablement de l’IA, que l’on peut résumer en un mot : kamikaze. La moindre tentative de dépassement est menacée par un concurrent qui au mieux vous barre la route, au pire vous fonce dessus. Votre véhicule disposant d’une barre d’énergie, il peut finir par exploser avant de réapparaitre mais aussi de vous avoir fait perdre pas mal de places au classement.
Pire encore, lorsque qu’une voiture adverse est également ainsi détruite ou éjectée, elle réapparaitra lancée et proche de vous quelques secondes plus tard… Au risque de renouveler l’expérience suicidaire immédiatement.
Je finirai de tirer sur l’ambulance en vous précisant que les musiques sont aussi peu nombreuses qu’insupportables, la faute à des boucles de gimmick beaucoup trop courtes. Le menu options, quant à lui, ne concerne que l’audio. Vous pouvez ranger le volant.
Faux départ
Il y avait un bon potentiel derrière l’intention de Formula Retro Racing. Ambiance Virtua Racing assumée, animation fluide et nombreux circuits. Mais à la combinaison des points précédents, on obtient un titre décevant, ennuyeux et régulièrement hasardeux. Peut-être qu’il aurait fallu faire plus, en étoffant le titre et en corrigeant ses défauts. Ou peut-être un peu moins, en réduisant le nombre de circuits mais en développant une meilleure jouabilité pour un plus grand plaisir de jeu. A la manière de Virtua Racing.
Alors oui, vous me direz que le jeu a été développé par le studio Repixel8, qui ne comprend en fait qu’un seul homme. La prouesse technique est donc louable. Et oui, vous insisterez probablement sur le fait que Formula Retro Racing est vendu au prix riquiqui de six euros, soit à peine quelques litres de carburant. Mais soyons honnêtes et surtout sérieux. Le jeu vous amusera probablement quelques heures, une soirée, mais guère plus. Et le portage ultra-fidèle de Virtua Racing sur Nintendo Switch n’est pas plus cher.
