Knytt Underground est la suite de Knytt Stories, un jeu de plates-formes qui a connu un sort pour le moins inattendu. Développé à l’origine comme un « petit » projet indépendant, lancé sur PC sous Windows puis Nintendo DS (sortie non officielle et gratuite), voici que ce nouvel opus est commercialisé aujourd’hui en grandes pompes sur PS Vita et PlayStation 3 (après un passage sur PC encore une fois, sur Steam). C’est bien évidemment la première version qui nous intéresse dans ce test.
Pour la série de Knytt, le studio Niffla’s Games nous explique avoir voulu créer des jeux de plates-formes où le scénario a une place prépondérante. De fait, dans Knytt Stories, chaque niveau proposé était une petite aventure indépendante. Dans le premier niveau par exemple, le joueur devait faire face à une machine qui absorbait la vie de la planète.
Knytt Underground, quant à lui, propose une aventure moins décousue. L’histoire prend place dans un lointain futur où les humains ont disparu de la surface de la planète. Sous la terre, dans de profonds souterrains, la vie continue d’évoluer. Il s’agit d’une vie extraordinaire composée de lutins, de fées et d’autres petits être merveilleux. Ils sont curieux quant à leur origine et celle de la vie d’une manière plus générale. Pour répondre à cette grande question, ils enquêtent sur ceux qui les ont précédés – les humains donc – et qui auraient trouvé la fameuse réponse. Ou du moins le croient-ils…
Un univers poétique, élégant
Concrètement, on se retrouve à diriger un petit personnage – qui ressemble diablement à un être humain tout de même… – dans d’interminables caves représentées en 2D. Tout est microscopique. C’est un peu déroutant au départ sur l’écran de la PS Vita, on a l’impression que le titre n’a pas forcément été développé pour exploiter une telle résolution. Mais on finit par s’y faire. C’est plutôt joli même, avec de discrets effets graphiques ça et là (décors sur plusieurs plans, effets de particules, etc.). Niffla’s Games a voulu rendre le monde de Knytt Underground poétique et le résultat est assez élégant.
Le principe de jeu est simple : le monde de Knytt Underground est totalement ouvert, ou presque : certains passages sont bloqués par des personnages ou des interrupteurs. Les premiers vont vous demander de remplir des missions (retrouver un autre PNJ, rapporter une série d’objets, etc.) tandis que les seconds ne demanderont qu’à être activés ! Tout ceci est prétexte à une multitude de casse-tête finement distillés dans l’aventure. Le héros pourra, par exemple, attraper des boules de puissance qui lui confèreront un bref instant un pouvoir à utilisation unique. L’une permettra de lancer une décharge d’énergie contre les ennemis. Une autre enverra le héros dans les airs telle une fusée. Une autre encore le propulsera à l’horizontale jusqu’à rencontrer un obstacle solide… Si l’on ajoute à ces différentes possibilités la capacité du personnage à s’accrocher à toutes les parois verticales façon Spider-Man, on obtient une combinaison assez savoureuse, que les développeurs ont pris un plaisir évident à mettre en scène au travers d’écrans au level design aussi recherché que soigné. Parfois, on activera un pouvoir dans l’espoir d’atteindre telle ou telle plate-forme trois ou quatre écrans plus loin… Ou bien encore on sera amené à enchainer les pouvoirs successivement pour atteindre des plates-formes toujours plus éloignées et truffées de dangers.
Non violent mais bien corsé
Knytt Underground n’est pas un jeu violent, loin de là. Les ennemis ne sont guère nombreux et revêtent souvent l’aspect de robots. Sans doute des reliques humaines… L’ambiance qui se dégage du titre est zen, poétique. On prend du plaisir à déambuler dans d’interminables couloirs, juste à regarder la végétation se courber sur le passage des courants d’air, ou bien encore une chute d’eau s’écraser sur des rochers. L’immensité de Knytt Underground est aussi son point faible dans le sens où la carte (qui se dévoile au fur et à mesure de votre progression) est peu claire, trop petite. On défriche à peine les quelques annotations qui y sont indiquées, pourtant importantes. Là il sera précisé qu’il y a un objet à récupérer, ici qu’un personnage attend de vous quelque chose. C’est un peu dommage et renforce l’idée que Knytt Underground n’a pas forcément été développé pour la PS Vita à l’origine.
Les contrôles de Knytt Underground sont plutôt bons et précis, même si l’on sent que le personnage « accroche » un peu certains décors. Cela se joue au pixel près… Reste que ce type de jeu est clairement fait pour des contrôles physiques, y jouer serait sans doute un enfer sur iPhone par exemple. Les sauvegardes sont automatiques en passant certains checkpoints, si bien que l’on y reviendra régulièrement, pour de courtes ou longues parties. En tout, trois grands chapitres sont proposés, ils devraient vous occuper entre 7 à 10 heures, selon votre niveau.
