Si jusqu’à présent, la PS Vita n’avait pas encore de vitrine technologique, c’est chose faite avec l’arrivée de Killzone Mercenary. Ce FPS vous en mettra plein la vue, malgré le petit écran de la machine. Rapide, maniable et fun à jouer, c’est le meilleur jeu du genre sur la console portable de Sony et certainement sur toute plate-forme mobile. Malheureusement, le studio Guerrilla n’a pas voulu changer la formule de cette série que l’on connait depuis bientôt dix ans. Du coup, on retrouve les mêmes travers… avec quelques petites frustrations à la clé.
Le scénario prend place juste après les événements du premier Killzone. Dans cet opus, le joueur contrôle Arran Danner, un mercenaire vendant ses services au plus offrant, qu’il s’agisse des humains ou des Hellgast, toujours dans l’optique de réussir des missions très dangereuses, que les soldats réguliers ne peuvent ou ne veulent pas effectuer. On peut ainsi choisir ses stratégies d’attaque et d’infiltration, ainsi que l’équipement embarqué. Bien évidemment, en cas de succès, on est récompensé avec de l’argent qui sert à renouveler son attirail. Ce système, qui plaira certainement, a aussi l’avantage de masquer l’absence d’un véritable scénario élaboré, quelque chose où l’on se sentirait investi d’une mission capitale. Dommage. Pour autant, il y a bien une mise en scène, le plus souvent spectaculaire. On n’a pas l’habitude de voir cela sur consoles portables.
Reste que les événements relatés dans ce Killzone Mercenary s’inscrivent tout juste après le premier opus de la série. Il faudra libérer Vekta ou bien encore participer à l’invasion de la planète Helghan, dans le camp des humains. Les fidèles à la série reconnaitront certains passages, et les vivront sous un angle nouveau. Quant à ceux qui rechigneraient à jouer pour les Hellgast, rassurez-vous : en cours de partie, vous vous rendrez compte à quel point les forces de l’ISA peuvent aussi être de véritables ordures. C’est la guerre… dans toute sa dimension et surtout ce qu’elle a de plus sale. Pas de doute, Killzone Mercenary est un jeu mature qui ne s’adresse pas à tous les publics.
L’aventure solo de Killzone Mercenary est divisée en neuf grosses missions, pour une durée de vie de cinq heures. C’est peu pour le genre, les développeurs ont été chiches. Mais on pourra y revenir assez facilement en ayant débloqué de nouvelles difficultés et de nouveaux types de contrats. Aussi, il y a quelques mini-jeux qui viennent rompre la monotonie de l’action : des séquences de hacking, de torture d’officiers ennemis pour obtenir des renseignements, etc. Il s’agit de bien fouiller les décors pour tout trouver et activer. Enfin, n’oublions pas le mode multi-joueurs. Huit combattants peuvent prendre part à trois variantes : Mercenaire (chacun pour sa peau), Guérilla (par équipe) et Zone de guerre (objectifs fluctuants en cours de partie). Une mention spéciale pour la demi-douzaine de maps disponible : elles ne sacrifient rien à la qualité générale du jeu en étant vastes et complexes. A noter que deux cartes gratuites sont annoncées pour le début 2014.
La réalisation technique de Killzone Mercenary impose le respect. Pour tout vous dire, nous étions un peu inquiets lorsque nous avions appris que le développement du titre n’avait pas été confié à Guerrilla, bien trop occupé à développer Killzone : Shadow Fall sur PlayStation 4, mais plutôt à Sony Cambridge. Aurions-nous affaire à un développement au rabais, comme ce fut un peu le cas pour les jeux Resistance (lire notre test) et Call of Duty sur PS Vita ? Que nenni. Tout d’abord, Sony Cambridge a déjà tâté cette série, puisqu’elle a participé activement au développement de Killzone 2 et 3. Ensuite, ses développeurs sont loin d’être des débutants. Et ils se sont appropriés le moteur 3D de Killzone 3 sur PlayStation 3 avec brio. Une version améliorée qui plus est, avec de nouveaux effets graphiques à la clé. Et la console portable de Sony s’en sort très bien, l’action reste fluide. La partie sonore reste conforme à ce à quoi la série nous avait habitués. Question contrôles, il y a quelques fonctions qui utilisent le côté tactile avant et arrière de la machine : combats au corps à corps, hacking, etc. Rien de renversant, mais le résultat est probant. Pour le reste, les deux sticks de la PS Vita font merveille. Killzone Mercenary est, à n’en pas douter un seul instant, l’un des FPS les plus maniables sur appareil mobile.