Uncharted est une série qui s’est faite une place au soleil sur PlayStation 3 en quelques années, il était donc logique de la placer comme « killer-app » au lancement de la PS Vita au même titre qu’un WipEout 2048 (lire notre test). Cependant, avec l’incapacité de Naughty Dog de s’occuper de son bébé pour la nouvelle console portable de Sony, on pouvait s’attendre au pire. En effet, Uncharted: Golden Abyss a été réalisé par SCE Bend Studio, spécialiste des Syphon Filter et contraint depuis quelques années à produire des suites sur PSP. Les développeurs américains ont-ils su s’adapter et se montrer à la hauteur de la licence ?
L’histoire d’Uncharted: Golden Abyss se place avant les événements décrits dans Drake’s Fortune. Drake est un petit chasseur de trésors, alpiniste et tireur d’élite à ses heures perdues. Il est embauché pour ses connaissances historiques et envoyé dans la jungle d’Amérique Centrale pour découvrir ce qui est arrivé à une expédition, il y a 400 ans. Durant les premières minutes de jeu, nous avons le droit à une vision du futur de Drake avec un cliffhanger digne des meilleures séries américaines.
On s’aperçoit rapidement que rien n’a changé depuis la PlayStation 3. Le jeu est divisé en chapitres et durant le premier vous avez le droit à un tutoriel. Celui-ci vous apprend à utiliser les nouvelles capacités de votre PS Vita (écrans tactile, Sixaxis, etc.). Puis vient très rapidement la démonstration des capacités graphiques avec de larges plans sur fond de coucher du soleil. On sent la volonté, avec cet Uncharted: Golden Abyss, de présenter une démonstration technique rapide aux futurs acquéreurs de la console. Et il faut bien se rendre à l’évidence : le jeu est merveilleusement beau, on est très proche du rendu des consoles de salon.
Après ces premières impressions pour le moins renversantes, le jeu vous plonge très rapidement dans l’action. Certes, les phases de plates-formes sont bien présentes, mais ce côté guérilla confère un aspect nerveux au titre, plus que le premier opus sur PlayStation 3 par exemple. On constate d’ailleurs que le jeu se sépare « globalement » en trois parties alternant action, plates-formes et résolution d’énigmes, pour assez vite revenir sur de l’action pure et dure.
Cette grosse dose d’action peut d’ailleurs être déroutante, mais la maniabilité reposant sur les deux sticks analogiques et l’écran tactile pour combattre au corps à corps aident à prendre plaisir ; très vite, on a tué par centaines de ces affreux mercenaires. De plus, la technologie Sixaxis est utilisée pour vous assister à la visée, comme si vous teniez un fusil à lunette en lieu et place de votre PS Vita, c’est surprenant, mais très pratique et intuitif. Enfin, avant certaines phases d’action, le jeu vous invite à jouer sur le côté infiltration. Selon la difficulté choisie cela pourra n’avoir aucun impact, mais il est bien vu de la part du développeur de vouloir un peu bousculer nos habitudes. Seul défaut, les Quick Time Events (QTE) sont trop souvent présents, surtout sur la fin du jeu, ce qui ne sera pas du goût de tout le monde.
Pour ce qui est de la partie énigme, fouille et plates-formes, vous ne serez pas déçus. Uncharted: Golden Abyss vous propose de nombreuses zones cachées et défis photographique (Drake possédant un appareil photo) pour trouver des centaines d’objets d’époque tel un vrai chasseur de trésor. Ceux-ci vous permettent de gagner quelques trophées, cela confère au titre une certaine rejouabilité. Vous aurez aussi le droit à quelques casse-têtes très classiques, beaucoup à base de puzzles ou de reproductions de symboles. Tous se jouent en faisant appel aux capacités tactiles ou de réalité augmentée de la console. Quant à la phase plates-formes, elle peut se jouer de manière classique ou – grande nouveauté – grâce aux écrans tactiles et au Sixaxis : une simple pression du doigt sur une crevasse et Drake s’y accroche, penchez la console et Drake se met en position de saut, mimez avec vos doigts sur l’écran tactile arrière « monter à l’échelle » et Drake se déplacera sur la liane, tracez un chemin d’escalade sur l’écran et Drake le suivra, etc. Si ces capacités sont vraiment exploitées comme il se doit, vous reviendrez très vite aux boutons classiques si vous ne voulez vous contenter de jouer à un film interactif.
Un petit mot sur l’histoire. Celle-ci vous mettra en relation avec divers personnages secondaires plus ou moins intéressant. Nous n’échapperons pas malheureusement à quelques clichés sur les révolutionnaires locaux. Mais la sauce prend vite, sûrement en raison de l’ambiance sonore digne d’un film d’aventure avec des musiques se déclenchant toujours au moment opportun. La version française est très correcte avec les voix connues des épisodes PS3. Seul petit défaut : dans certaines cinématiques, vous entendrez en bruit de fond les voix originales. En tous cas, il ne fait aucun doute que vous vous laisserez mener jusqu’au dénouement final de cette nouvelle aventure avec beaucoup de plaisir en à peu près une dizaine d’heures. Note : le DLC disponible Day One n’a strictement aucun intérêt. Il s’agit en réalité d’une carte aux trésors qui vous aidera à trouver tous les objets cachés du jeu. L’acheter, même si ce n’est pas cher (1€), c’est tricher !