Il y a plus de dix ans sortait le tout premier Dead Island, FPS à composantes RPG axé sur le démembrement de zombies divers et avariés sur la petite île paradisiaque de Banoi. Dépaysement assuré pour ceux qui considéraient le genre comme sombre et sérieux ! Fans de la première heure, réjouissez-vous, puisque Dead Island 2 n’a rien perdu du charme de son grand frère !
Destination : HELL-A
Cette fois, le second opus nous embarque à Los Angeles, rebaptisé « HELL-A » pour l’occasion. La ville est bouclée et le level-design s’en ressent comme fragmenté. Exit les grandes zones bien ouvertes du premier jeu, bonjour rues bloquées, nombreuses barrières et petit air de confinement. Si des véhicules parsèment la chaussée, pas question de les conduire. Ces derniers sont relayés au rang d’appeau à zombie pour peu que vous les cognez un peu fort. Pour autant, ces changements permettent une direction artistique et une cohésion de l’environnement au top ! En réduisant la taille des niveaux, Dead Island 2 s’enlève une grosse épine du pied. Le jeu peut ainsi se concentrer sur la qualité des diverses zones. Le rendu est magnifique, même sur PS4. Dead Island 2 préfère s’encombrer de quelques longs temps de chargement plutôt que d’impacter les performances et graphismes. Des choix cohérents en somme !
Très fidèle à la vraie Los Angeles, HELL-A fourmille de détails et resplendit sous le soleil. Même de nuit, c’est un plaisir de décimer des hordes de zombies dans des décors inspirés des plus funky films de série B. Chaque district est pourvu de son ambiance propre et reste dans la mémoire. Le souci du détail va jusqu’à leur octroyer des apparences de carte différentes depuis le menu du jeu.
Des premiers rôles sensas’ !
Le jeu permet de choisir entre six personnages au caractère bien marqué. Tous ont des répliques différentes face aux évènements. Leur design est soigné. Il y en a pour les goûts en terme d’apparence et de gameplay. Chacun dispose de ses propres statistiques et capacités. Toutefois, choisir un personnage moins résistant n’empêchera en rien le joueur d’éclater joyeusement des têtes. Pour cause, Dead Island 2 adopte un système de « cartes de tarot » qui s’obtiennent en récompense de quêtes, de défis, ou en explorant l’environnement. Interchangeables à tout moment, ces dernières étoffent peu à peu le panel d’actions du personnage ou peuvent lui octroyer des bonus fort sympathiques. Le jeu est doté d’un arsenal fourni et d’améliorations permettant de personnaliser les armes. De ce fait, et au fil de sa progression, le joueur s’approprie de plus en plus l’art de massacrer des hordes de zombies.
Silence, ça tourne !
Dead Island 2 choisit une approche bien plus scénarisée que son grand frère. Les scènes cinématiques ont des aspects filmiques. Les personnages principaux sont clichés, mais dans le bon sens du terme. Ils font des erreurs classiques, partent parfois trop dans l’émotion, semblent vivants en soit. Seul bémol, le joueur peut parfois se sentir un peu dans l’ombre de certains protagonistes, vu qu’ils donnent le rythme de la quête principale. Cette dernière est initialement un peu longue, puis s’ouvre pour devenir plus intéressante. Si il est possible de la terminer en une quinzaine d’heures, il serait dommage de ne s’arrêter qu’à elle ! Les missions secondaires sont de qualité variable, mais certaines valent vraiment le coup. Le jeu est même doté de missions « d’enquête » qui nous proposent de retrouver quelque chose ou quelqu’un, sans plus d’indications que quelques journaux aux informations précieuses.
Action !
Démembrer des zombies a rarement été aussi jouissif ! Dead Island 2 se pare d’un système baptisé « Flesh », qui permet de visualiser directement l’impact de nos coups sur le corps des cadavres ambulants. Crânes qui volent en miettes, mâchoires déboîtées et membres qui s’envolent sont monnaie courante lors des altercations. Si la prise en main des armes à feu est plus que correcte, le jeu brille par le corps à corps. Chaque type d’arme possède une prise en main et un éventail de mouvements différents. Les QTE déclenchés par les contres ou esquives sont diversifiés et grisants. Amélioré, l’arsenal se dote d’une ribambelle d’effets comme la brûlure, la corrosion ou encore l’électricité. S’il peut sembler abrupt ou limité au début du jeu, le système de combat devient de plus en plus fun en utilisant les cartes de tarot. Ici, on extermine des morts-vivants du début à la fin, mais on le fait bien !
Coupez !
Il y a quelques phases de jeu différentes, comme la résolution de puzzles simples mais aussi de la recherche d’indices. Même si cette dernière permet au joueur de mieux comprendre le scénario, elle n’est pas toujours bien amenée et coupe le rythme. Avec une difficulté en dents de scie, le jeu rappelle une course à l’armement. Il est ainsi conseillé au joueur d’améliorer régulièrement ses équipements. Les créatures se renforcent à chaque montée de niveau, deviennent de plus en plus nombreuses et dangereuses. Le bestiaire comporte de mortels zombies « Apex » qui demandent des approches spécifiques pour limiter la casse. Cette catégorie inclut des archétypes déjà visité dans le jeu originel (cracheurs de bile, hurleurs qui enragent la foule…) mais aussi quelques nouveautés. Cela dit, il ne faut pas négliger les zombies communs. Par exemple, un pompier infecté sera immunisé contre les dégâts de feu. ou un ancien militaire peut porter une ceinture d’explosifs. Même contre le menu fretin il faut savoir adapter sa stratégie !
Un bon défouloir cinématographique
Déjà fun en solo, il est possible d’embarquer jusque 2 amis pour explorer HELL-A en coop et partager votre progression respective. Néanmoins, le jeu n’est pas cross-play. Un joueur PS4 peut rejoindre une partie sur PS5 mais pas sur Xbox ou PC. Si la fin de l’histoire laisse présager de futurs DLCs le jeu est bon et pratiquement exempt de bugs sur PS4. Dead Island 2 sent bon le sable et le sang chaud, il réussit le pari de transposer l’âme du premier opus dans un contexte nouveau et d’en moderniser certains aspects. L’attente en valait la peine, mais même ceux qui n’ont pas touché à l’original peuvent largement se laisser tenter !