Sur le papier, Grand Kingdom a de quoi laisser rêveur tout fan de T-RPG qui se respecte. Avec son gameplay souple et innovant, ses modes solos et multi, son ambiance visuelle léchée et sa version Européenne contenant d’emblée les DLCs parus au Japon. Voyons ce qu’il en est vraiment.
Lancement du jeu, longues pages de tutorial qui ne représentent pourtant qu’une infime possibilité du gameplay, mais introduction très courte qui trahit la pauvreté du scénario. Les bases sont posées. Grand Kingdom vous place ainsi à la tête d’une équipe de mercenaires, plongée au milieu d’une guerre opposant quatre royaumes (Landerth, Valkyr, Magion et Fiel). L’adhésion à l’une ou l’autre ne changera finalement pas grand-chose. D’autant qu’un regroupement des forces en place pour affronter en commun un cinquième empire émergent et oublié, Uldein, ne tardera pas à s’imposer.
Le tout sur une histoire segmentée en douze chapitres linéaires et totalement clichés. Voilà pour le point qui fâche, à savoir une atmosphère générique et un scénario minimaliste, entraînant un sentiment d’implication minime. Mais la force du jeu est ailleurs, à savoir dans son système de jeu.
Grand Kingdom se présente donc comme un Tactical-RPG mêlant des phases de jeu de plateau, de combat tour par tour voire de jeu de rythme. On commence par composer une équipe de quatre mercenaires via les 17 classes disponibles, dont les caractéristiques et les capacités évolueront évidemment au fur-et-à-mesure de leur montée en niveau. Et c’est parti.
L’environnement de jeu se présente donc comme un vaste échiquier parsemé de pions, représentant les parties prenantes en place (votre équipe tout comme les factions ennemies ou encore des soigneuses) et autres élément influençant le déroulement des événements (coffres au trésor ou instruments de siège par exemple). Lors de chaque mission, la limite du nombre de tours fait sans surprise office de compte à rebours. Et au moindre choc entre deux pions, un combat se lance.
Le système de combat se déroule sur trois lignes et s’offre quelques libertés par rapport au T-RPG case par case. Ainsi, en sus de leurs classes et de leurs caractéristiques, une jauge de mouvement limite les possibilités d’action ou de déplacement de vos personnages.
Très classiquement, on retrouvera les épéistes au corps à corps et les archers à distance, pour ne citer qu’eux. Les magiciens, quant à eux, demandent un certain temps de préparation et surtout la réussite d’un mini-jeu de type rythm game avant de pouvoir lancer un sort. Petit détail croustillant, un sort raté ou un projectile à la mauvaise visée pourront entraîner des dommages collatéraux.
Car oui, Grand Kingdom ne fait pas de quartier. Et tant une action ratée qu’un mauvais positionnement des protagonistes peut aussi entraîner que vos personnages ne s’infligent des dommages entre eux.
Cette description laisse sûrement déjà apparaître les multiples possibilités et la complexité du gameplay très riche de ce titre. Et encore, vous êtes loin du compte. Citons par exemple les pièges (barricades, nuages de poison, barils explosifs…) ou encore les porte-étendards (sorte de mascottes qui viennent booster les forces ennemies) qui viennent enrichir un système de jeu déjà très fourni.
Grand Kingdom est un jeu très exigeant, qui demande de nombreuses heures de jeu et une grande concentration pour être correctement appréhendé. D’autant que la difficulté de l’ensemble n’est pas en reste. Et que l’interface du jeu (avec ses menus riches, multiples et tout en anglais) ainsi que l’impossibilité de sauvegarder au milieu d’une quête ne simplifien rien.
Mais… Mais… Tout ceci est exécuté avec maestria. Ainsi, le game system se déroule de manière limpide. Il est précis, notamment sur les trajectoires d’attaque et autres aires de jeu. Les échecs sont nombreux, mais tous ne peuvent être généralement et justement imputés qu’aux erreurs du joueur lui-même. Malgré son évidente répétitivité, l’exercice est tant maîtrisé qu’il en devient vite assez addictif.
La quête principale représente une durée de vie de 15 à 20 heures, aisément doublée par les quêtes annexes et DLCs fournis d’emblée. Elle peut également augmentée de manière exponentielle selon votre attrait pour le multi, très variable selon vos exigences. En effet, celui-ci ne propose que des combats asynchrones et comme évoqué précédemment, l’adhésion à l’une ou l’autre des factions ne donne finalement jamais l’impression d’influencer quoique ce soit.
Quelques derniers mots, enfin, au sujet de la réalisation d’ensemble. Visuellement malgré à nouveau l’aspect générique de l’ensemble, Grand Kingdom flatte indéniablement la rétine. Les musiques mélangent fanfares et mélodies épiques, réussies. Enfin, malgré des textes intégralement en anglais, le titre offre l’agréable possibilité de disposer des voix japonaises.
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