Civilization sur N-Gage est ce que l’on pourrait qualifier un véritable rescapé. A l’origine, Atari et Nokia avaient signé un contrat portant sur l’édition de plusieurs grandes licences du géant français. Les deux premiers jeux à avoir été annoncés furent Driver 3 et Civilization. Le constructeur finlandais ayant pris la décision d’annuler le premier en cours de développement, en raison de sa qualité jugée médiocre, toute l’attention s’est portée sur le hit Civilization, que nous vous présentons aujourd’hui dans nos colonnes Tests. Un vrai miracle que la commercialisation de ce jeu, en considérant la mise à mort programmée de la N-Gage et, surtout, le fait qu’entre l’annonce du jeu et sa sortie effective, Atari a revendu cette juteuse licence.
Qui ne connaît pas encore Civilization, ce hit planétaire développé par Sid’s Meier et son équipe de Microprose en 1993 ? Pour les retardataires, il s’agit d’un savant mélange de jeu de stratégie, de gestion et d’aventure. Dans la peau de Napoléon, Caesar ou encore de Lénine, vous devrez ériger une civilisation digne de ce nom. Que vous soyez un démocrate ou un despote sanguinaire dans l’âme, vous pourrez mener votre peuple comme bon vous semble à l’aide de différents outils : gestion et répartition des ressources primaires, présence de forces armées, commerce, politique… sans oublier la très importante recherche scientifique qui vous permettra non seulement d’évoluer technologiquement, mais également de prendre le large face à des adversaires aux ambitions démesurées. Et pour asseoir votre empire, rien de mieux que de construire quelques merveilles du monde qui seront reconnues et admirées universellement.
Adapter sur N-Gage un jeu de stratégie en provenance directe du monde des ordinateurs n’était pas une mince affaire. Les développeurs de Gryphondale Studios, qui se sont chargé de l’opération, ont repensé l’interface de jeu afin de palier à l’absence de souris ou de clavier. Le résultat est assez réussi, bien que le grand nombre de statistiques présentes ne s’adapte pas facilement au petit écran de la N-Gage. On est loin de la souplesse d’un clavier et d’une souris. Mais, avec un peu de persévérance, on finit par s’y retrouver, d’autant plus qu’une aide précieuse est fournie par le logiciel, ainsi qu’un mode tutorial. Six niveaux de difficulté sont proposés et lorsque vous débutez une partie, vous devrez choisir la taille de la carte que vous allez explorer ainsi que le nombre de civilisations présentes dans la partie (de 3 à 7) au maximum. Petit regret : le titre ne propose aucune fonction de jeu en ligne.
Techniquement, comme vous pouvez vous en douter avec un jeu qui date de 13 ans, cela ne casse pas des briques. La carte du jeu est sobre, les menus plutôt sombres et les animations presque inexistantes : c’est le genre du jeu qui veut cela. Sur PSP, sans doute que les joueurs auraient crié au scandale, mais sur N-Gage, cela ne choque pas plus que cela. Les bruitages sont ridicules, la musique semble avoir été oubliée. Mais, heureusement, tout l’intérêt de Civilization réside bien entendu ailleurs. Ce jeu, particulièrement accessible au grand public, cache une complexité croissante. Le principal facteur du jeu est le temps. Plus vous évoluerez, plus les nouvelles technologies demanderont de temps pour être découvertes et assimilées. Ainsi, vous déciderez sans doute rapidement et sans hésiter d’inventer la maçonnerie, mais beaucoup plus tard, entre l’arme atomique et la démocratie moderne, que choisirez-vous ? Désirez-vous un Etat fort, pouvant exercer des pressions sur ses voisins (jusqu’à les détruire) ou bien voulez-vous exercer une diplomatie poussée, favorable à un commerce fleurissant ?