La vie est dure pour les grenouilles. L’héroïne de Dojoran est née par hasard et vient de comprendre qu’elle va devoir affronter la dureté de la vie, malgré ses faibles capacités. Le parcours du jeu fera office d’épreuve, afin de savoir si elle sera à la hauteur ou pas. Et pour cela, notre grenouille ninja va devoir faire appel à des techniques ancestrales. Voilà pour le pitch de départ, franchement pauvre mais très sincèrement, qui s’en préoccupe ? Passons vite le préambule pour voir ce que l’œuvre d’un seul homme, Guilherme Martins, a vraiment dans le ventre (spoiler alert : des pommes).
Super Meat Frog
Dojoran vient remplir la liste des jeux de plateforme orientés Die & Retry, à la Super Meat Boy. Les premiers niveaux présentent une architecture assez simple, via des plateformes fixes ou mouvantes et des pics à éviter. Puis, de nouveaux éléments plus ou moins classiques viennent progressivement se cumuler : des ennemis sur lesquels vous pouvez rebondir, des boules à pic rotatives, des projectiles… D’une manière générale, le level-design est excellent : basique mais efficace et créatif. Le nombre de vies est illimité. Chaque partie est chronométrée et le nombre de décès est comptabilisé. Le jeu se destine donc avant tout aux joueurs en recherche de performance, de speedrun et de compétition.
Du côté de la réalisation, inutile de tergiverser. Avant même de lire ce test, vous avez probablement jeté un coup d’œil à un trailer ou à quelques screenshots. Vous savez donc de quoi il est question ici : tant au niveau visuel que sonore, l’ultra-oldschool est de rigueur. Soit vous adorez, soit vous n’êtes probablement pas en train de parcourir ces mots. La direction artistique 1-bit présente un avantage certain pour le genre : la lisibilité des niveaux est maximale, encore une fois au service de la précision.
Mangez des pommes
Au niveau du gameplay, les classiques du genre sont présents. On avance, on saute et on s’agrippe (fermement) au mur. La précision est de mise. Notre grenouille répond au doigt et à l’œil, renforçant le sentiment de culpabilité et de frustration en cas d’échec. Des checkpoints sont régulièrement présents dans les niveaux, à intervalles bien équilibrés entre challenge et frustration. Au-delà de tout ceci, Dojoran a réussi à intégrer sa propre originalité en terme de jouabilité. Ici, le double saut est ponctuel et permis grâce à une pomme précédemment avalée.
Concrètement, l’enchainement est donc le suivant : vous prenez une pomme, vous sautez, vous crachez la pomme et vous pouvez réaliser un deuxième saut en vous appuyant sur celle-ci. Cette mécanique semble simple, mais introduit des possibilités intéressantes. Par exemple, certains passages ne seront accessibles qu’en gardant en bouche une pomme avalée depuis un bon moment déjà. Ou encore, il faut parfois réaliser des enchaînements de gobage de pommes et de double-sauts.
Question durée de vie, parcourir Dojoran devrait vous prendre entre trois et cinq heures. Néanmoins, autant vous prévenir, ces heures seront intenses et ne vous laisseront aucun répit. Les derniers niveaux (dont certains à défilement automatique) et notamment le vingt-huitième (le boss final) mettront vos nerfs à dure épreuve. De plus et comme de nombreux titres du même style, Dojoran inclut différentes manières de boucler les niveaux : en les terminant « simplement », en collectant une pièce bonus via un chemin plus compliqué, et en ayant également atteint l’issue du niveau avec la libellule en poche.