L’histoire de Unmetal commence dans une base militaire secrète. Jesse Fox est emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis. Du fond de sa cellule, il échafaude un plan pour sortir de ce trou à rat et retrouver sa liberté. L’aventure est narrée au passé à travers un interrogatoire musclé, mené par un lieutenant. Ce dernier scrute les moindres détails de l’évasion de notre héros et vous êtes amené à établir un rapport détaillé des faits. Lieux, actions, discussions, l’agent libre Fox saura nous expliquer avec brio son épopée digne d’un épisode de Mac Gyver.
Unmetal Gear : solid Fox
Tout d’abord, la première pensée qui apparaitra à la découverte du soft, c’est sa parenté lointaine aux œuvres de Hideo Kojima : Metal Gear sur Msx ou Metal Gear ghost babel sur Game boy. En effet, Unmetal est un jeu d’action/aventure en 2D au style pixelart quasiment parfait. Le développeur, Francisco Téllez de Meneses, a clairement clamé son amour pour la série ainsi que les films d’action des années 80 par la création de cette oeuvre. Nous ne pouvons qu’être admiratif devant la variété des graphismes, musiques. Il rend parfaitement hommage aux classiques du genre avec des ambiances et des choix de couleurs parfaitement maitrisés.
Il est à noter que le jeu ne dispose pas de « cinématiques ». Comme je l’évoquais précédemment, Jesse Fox nous racontera son histoire lors de sessions d’interrogatoires parfaitement retranscrites. Nous retrouverons également les sessions de Codec avec différents personnages. Bref, les amoureux de la série de Kojima en auront pour leur argent.
Bons baisers de Russie
Ce jeu a tous les attraits d’un bon film hollywoodien. Vous serez en lien avec un colonel emprisonné et devrez faire face aux troupes de l’infâme General X. Pour se faire, il faudra vous frayer un chemin le plus discrètement possible, tout en étoffant un arsenal initialement bien maigre. En effet, notre héros devra souvent improviser pour fabriquer ses armes. Par exemple, une vieille pizza et un extincteur formeront un excellent appât face à un garde peu regardant sur la nourriture. Autre idée, un morceau de bois ainsi qu’un cache œil volé à un soldat deviendra un parfait lance pierre pour éliminer silencieusement un ennemi.
Ainsi, détrousser les ennemis et frapper les caisses en bois, vous permet, sur la durée, d’acquérir d’une pléthore de munitions, armes, kits de survies, facilitant ainsi votre progression. Ces situations atypiques et parfois alogiques donnent un coté « la grande évasion » façon Louis de Funès cassant délibérément les codes du jeu d’action/infiltration pour notre plaisir.
John Rambo
Dans cette continuité et sans trop évoquer le scénario en profondeur, nous partons sur un postulat de base typique d’un film américain. Des mercenaires mènent une opération militaire et ont dérobé un arsenal nucléaire aux russes. C’est ainsi que d’un scénario basique, le joueur sera pris par la main et totalement déboussolé par moulte rebondissements ou extraits à l’humour douteux dignes de la série de film Hot shots!
Le soft perturbe constamment le joueur dans ses habitudes de jeux que ce soit en terme de scénario ou gameplay. Cela se matérialise également par la possibilité durant une partie d’avoir une proposition à choix multiples influant nettement sur le jeu, le rendant tantôt facile ou plus dur, parfois délirant voir entrainant le décès de notre héros.
Tuer n’est pas jouer
Autre point notable, le jeu comporte clairement des notions de RPG. Dans tout jeu d’infiltration, il est possible de se la jouer bourrin et de tirer à vue. Il n’en est rien dans Unmetal.
Vous avez deux options possibles. D’une part, notre soldat peut tirer au pistolet sur un ennemi. Ceci aura pour effet immédiat de mettre de dernier dans un coma provisoire. Le soldat qui vient à décéder entraîne de facto un game over. Ceci n’est clairement pas dans les codes du jeu d’action…D’autre part, Fox pourra éliminer furtivement ses adversaires et c’est la que le jeu tire toute sa quintessence.
En effet, en maintenant la touche ZR discretement près d’un ennemi, vous pourrez l’étourdir permettant tout d’abord de récupérer des éléments sur le soldat au sol (items, munitions, etc…). Chaque garde éliminé ainsi vous rapportera des points augmentant votre expérience. Chaque niveau d’expérience vous rapportera ainsi des compétences supplémentaires entre deux choix possibles faisant ainsi varier votre approche du jeu. Par exemple, vous pourrez améliorer votre camouflage ou améliorer votre santé.
A l’inverse, face à des robots ou des cameras de surveillance, vous aurez tout intérêt à utiliser vos grenades pour contrer les alarmes quitte à utiliser votre pistolet ou vos poings.
Mourir peut attendre
Ce gameplay et ce scénario totalement ciselé prendra place durant neuf chapitres. Tout comme Metal Gear, le joueur rencontre de multiples boss aux patterns totalement différents. Mention spéciale au pastiche du sergent-instructeur Hartman dans le film Full Metal Jacket ou il ne sera pas question de vous battre avec vos poings mais plutôt avec votre verve.
Au delà de l’aspect action, notre agent libre aura l’occasion de réaliser quelques missions à bord d’un bateau, d’un hélicoptère ou encore d’un sous marin. Les missions se déroulent alors non stop et de façon totalement dingue.
Jesse Fox, l’as des as
En terme de durée de vie, il faut compter moins de dix heures de jeux sachant que Unmetal dispose de trois modes de difficultés. Le joueur est parfois bloqué mais la solution est souvent sous nos yeux. Certes, elle est parfois délirante à la manière d’un Day of the tentacle mais reste à la portée de tous. Autre point utile, les sauvegardes sont multiples et sont représentées par des toilettes. Cela permet de faire des sessions courtes ou longues selon si votre envie est présente.
Enfin, chaque chapitre dispose d’objets cachés à trouver sachant que la plupart ne seront pas facile à débusquer à la première partie, ce qui incite à y rejouer par la suite.
In fine, Unmetal est une pépite indépendante qui surpasse l’ainé dont il s’inspire. Doté d’un scénario magnifique aux rebondissements épiques, d’un humour gras mais excellent, il saura vous apporter votre dose nécessaire de testostérone. Les fans de retrogaming sauront également tomber sous le charme de graphismes en sprites parfaitement réalisés.