On continue de taper dans le backlog et de replonger dans l’histoire du jeu vidéo. C’est dans ce cadre que je suis tombé sur Onimusha 2 dont l’image me paraissait, à l’époque, plutôt réputée. J’avais eu l’occasion de tester Ishin : Like the Dragon récemment qui nous plongeait également dans le Japon féodal et cela sera l’occasion de vérifier si les codes de l’époque sont respectés.
Je suis japonais, je suis né au Japon
Dans Onimusha 2, nous incarnons Jubei Yaguy à l’époque du Japon féodal. Le pays sombre dans le chaos ou le seigneur Nobugara (aux airs de Yoshimitsu) fait émerger des monstres mettant les villages à feu et à sang. C’est ainsi que notre héros se mettra en quête de les vaincre à la manière d’un jeu d’action de type beat them all en « 3D ».
Ce qui vous marquera de prime abord, c’est l’utilisation d’un style graphique inhérent aux jeux Capcom, mais de l’ère PlayStation 1. En effet, les différents personnages sont en 3D tandis que les paysages eux sont en 2D précalculés. L’ensemble fait très « Resident Evil« , mais avec une qualité moindre à Resident Evil 2 ou 3 ce qui fait plutôt tache pour un jeu daté de 2002.
On pourra toutefois mentionner la qualité des scènes cinématiques avec des expressions faciales de qualité pour l’époque. Autre détail réussi, le jeu propose un mode 60 Hz ce qui permet d’avoir une animation de qualité sans faiblesse malgré le nombre de personnages présents à l’écran.
Karaté bushido
Notre samurai devra utiliser différentes armes blanches pour se défaire des ennemis. Chaque ennemi vous permettra de récupérer des orbes de différentes couleurs. Certaines vous redonneront des points de vie ou de magie tandis que d’autres vous donneront des points d’expériences. Une fois cumulés, ces derniers vous permettront d’améliorer la puissance de vos armes ou vos protections. Cela permet d’apporter un petit côté action RPG, mais incite également le joueur à faire du levelling comme un cochon si on veut avoir des armes à minima efficaces face aux boss.
Au gré de vos découvertes, votre héros bénéficiera de palettes de coups qui vont évoluer, mais rien de transcendant s’agissant d’un beat them all, je le répète. Ainsi, on se retrouve à marteler sans but le bouton carré pour faire des enchaînements courts et sans intérêts. Parfois, il vous faudra utiliser votre magie, mais avec parcimonie, car celle-ci ne se régénère pas automatiquement. En outre, cette magie vous sera parfois nécessaire avec certaines armes à des moments définis pour accéder à certaines zones permettant d’avancer dans le jeu.
Pour finir, l’éditeur a tenté de développer un côté « relation » au jeu. Ainsi, vous pourrez trouver de l’or sur certaines zones. Cet or vous permettra d’acheter des produits en boutique. Il vous faudra alors offrir ces produits en guise de cadeau à certains PNJ rencontrés. Selon leurs goûts et si vos choix sont opportuns, ils viendront vous aider de temps à autre pour battre des ennemis ou des boss.
Seppuduku
Vous l’aurez donc déjà compris, l’ensemble ne révolutionnera pas le genre. Capcom a tenté de casser le genre Beat them all en ajoutant quelques nouvelles idées. Toutefois, le côté répétitif couplé à des allers-retours sans intérêts finira de vous plonger dans un ennui profond.
De plus, à l’inverse d’un Resident Evil, Onimusha 2 ne brillera pas par la qualité de ses énigmes qui restent faméliques et d’une complexité digne d’un jouet de maternelle. Si le gameplay ne vous transporte pas, il ne faudra pas compter ni sur le scénario ni sur la bande sonore du jeu. Les développeurs ont tenté de développer un lore féodale, mais qui reste trop complexe. Par exemple, vous rencontrerez certains démons de l’époque ou un samurai armé d’un fusil sans pour autant retenir leurs noms.
Pour finir, mention spéciale au doublage entièrement en anglais. Je ne sais pas comment le jeu a pu passer en phase de test sans que quelqu’un ait eu l’idée de ne pas intégrer les voix japonaises. L’absence de la langue japonaise vous fera sortir totalement de l’histoire. En somme, Onimusha 2 est un jeu plus que moyen, trop répétitif, qui ne s’en sort uniquement de par ses cinématiques de qualité. Si on ne jugeait qu’un jeu sur ce point, Final Fantasy 7 serait lui aussi un bon jeu.