En Europe, il n’y a que deux options vis-à-vis de la série Kiki Kakai, Pocky & Rocky : soit elle vous est très familière, soit elle vous est totalement inconnue. Née dans le monde de l’arcade au milieu des années 80, cette mini-saga a surtout gagné en popularité dans les années 90 sur Super Nintendo. Shoot them up multidirectionnel, son atmosphère générale de chasse au démon dans le Japon féodal était alors soutenue par une réalisation 2D léchée et une ambiance sonore de qualité. Pas moins de trente ans plus tard, la licence sort d’outre-tombe.
Play Pocky like it’s 1992
Dans les années 90, j’étais plutôt team Sega. Mais comme beaucoup de monde, j’ai fini par craquer pour les deux supports. Pocky & Rocky a définitivement fait partie de mes motivations pour basculer du côté du plombier moustachu. Cet épisode, joliment adossé d’un « Reshrined » et toujours développé par le studio Natsume, faisait donc office de test incontournable.
Mettons les pieds dans le plat, cet épisode aurait pu se nommer Pocky & Rocky 3 (ou 4, si vous intégrez l’épisode plus confidentiel sorti sur Game Boy Advance), tant il est fidèle à ses origines. La réalisation sent bon le rétrogaming 16-bit à tous points de vue, avec le bénéfice des performances du moment. Nous pourrons vous laisser en juger sur les captures d’écran de ce test, mais Pocky & Rocky Reshrined est visuellement réussi à tous points de vue.
Sur le plan sonore, c’est la même chose. On retrouve ici des mélodies proches des opus originaux, à savoir mélangeant chiptunes 16-bit et sonorités traditionnelles nipponisantes à souhait. Sur le plan technique, donc, les adeptes du (néo-)rétrogaming seront aux anges. Et ceux qui y sont allergiques pourront dès présent arrêter de lire ce test.
Un challenge démoniaque
Passons maintenant au système de jeu. Pocky & Rocky Reshrined. est un shoot them up multidirectionnel, la plupart du temps à scrolling manuel (mais pas toujours). Plateformes mobiles, pièges mécaniques, trésors cachés… Le level-design est assez varié, plus que d’habitude pour ce genre de jeu. Les deux premiers niveaux ressemblent à des versions (superbement) remaniées du premier opus sur Super Nintendo, puis le contenu est franchement plus inédit.
Tout est d’époque, y compris la difficulté. Pour le dire autrement : vous allez en baver. Il existe un mode facile, mais pas disponible dès le début. Les ennemis seront trop nombreux si vous avancez trop vite, et vaincre les boss tiendra régulièrement de l’apprentissage des patterns. Rien d’insurmontable au final, mais si les multiples essais et les réflexes d’acier hérités de l’âge d’or de l’arcade vous rebutent, alors la frustration ne sera pas loin. Si vous êtes prêt à relever le défi, il sera alors plutôt jouissif.
Au niveau des commandes et en complément du déplacement, quatre actions sont possibles. Par défaut, le tir (direct ou chargé) et ses différents types (puissant, multidirectionnel…) en fonction des items ramassés. Petit point fidèle à l’esprit d’origine mais aussi agaçant : il est impossible de verrouiller le tir dans une direction, et de se déplacer dans une autre. Vous bougez à droite, vous vous mettez à tirer vers la droite, et ainsi de suite…
Bâton magique allonge-toi !
Les autres actions possibles sont la roulade-esquive, le coup spécial « bombe » et… Agiter le bâton magique. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, cette dernière action joue un rôle critique dans le jeu. Elle constitue une défense solide au corps à corps, par exemple lorsque vous vous retrouvez soudainement assailli d’ennemis. Le bâton permet également de renvoyer les projectiles ennemis, et constitue même pour certains adversaires l’unique moyen de les tuer. Enfin, il est également à utiliser pour déverrouiller certains secrets.
Le parcours du jeu de base se joue avec cinq personnages différents (Pocky la sorcière, Rocky le tanuki, et trois autres spécifiques à cet épisode), mais de manière imposée par niveau. Terminer le jeu de base une première fois débloque le mode « libre », où vous pouvez choisir n’importe quel personnage pour n’importe quel niveau. Et surtout, le titre devient alors jouable à deux, en coop local (mais pas en ligne). Il vous faudra terminer le mode histoire une seconde fois pour débloquer la totalité des personnages jouables.
Comme tous les jeux du genre, la durée de vie pour parcourir Pocky & Rocky Reshrined est plutôt courte. En prenant en compte la difficulté importante du titre et les quelques modes annexes, disons trois à quatre heures. Pour autant, le plaisir de la rejouabilité est de mise, surtout à deux. Les combats de boss, par exemple, sont aussi agréables que mémorables.
