Jeu

Dark Nights with Poe and Munro, le test sur Xbox Series X

Comme vous le savez, je suis assez fan de ce que fait D’Avekki Studios : Dekker, ShapeShifting etc. De fait, je ne suis pas vraiment objectif quand je parle de leurs jeux/films/FMV. En effet, il y a une part de moi heureuse rien qu’à l’idée de revenir dans leur monde, découvrir un peu plus sur leurs personnages et leurs influences Cthulhuesque. Ça a été exactement la même chose pour Dark Nights with Poe and Munro que j’ai dévoré tel un grand ancien en une soirée. Mais, est-ce que j’ai joué?

Jeu ou Film?

Grande question, qui se pose toujours quand on lance un titre en FMV, le format étant tellement proche du film. Bandersnatch sur Netflix vous forcer à tout voir, Late Shift était plus un film qu’un jeu avec un « One Pass True » frustrant, Death Come True trollait le joueur. Mais les jeux D’Avekki Studios eux proposaient des enquêtes, des choix, des conséquences. D’ailleurs ils étaient montés comme des jeux puisque le tueur était déterminé aléatoirement en début de partie. Mais pour Dark Nights with Poe and Munro ce n’est pas du tout la même façon de fonctionner. Le titre n’est pas du tout monté de cette façon, il déroule son histoire et vous êtes partie prenante au travers de choix en temps limité. Pas de long monologue, pas de choix de discussion. Ici, on est dans le feeling, les choix sont proposés sous forme de bouton apposé à des éléments du film (ce n’est d’ailleurs pas toujours très clair). Et j’ai bien dit du film qui lui continue à tourner. Résultat, vous pourriez même choisir en fonction des réactions des protagonistes (je pense à Violet qui vous confirmera de quoi elle parle lors du choix).

Poe and Munro vos marionettes

Le problème de ces choix pour Poe and Munro, c’est que vous n’êtes plus un personnage du film comme dans The ShapeShifting Detective ou The Infectuous Madness of Dr. Dekker. Vous êtes juste le marionnettiste de Poe & Munro. L’intégration et le ressenti des choses en prendront un coup. Vous êtes spectateur de bout en bout.

« Dans cette vision du jeu vidéo, on passe du statut d’acteur à spectateur »

Manoloben

Ça ne veut pas dire que c’est mal, ou bien. Loin de moi l’idée de critiquer la vision des designers, juste on ne s’attend pas à ça sur console et encore moins quand on connait leur passé. Le titre se serait vraiment bien marié à une plateforme de Streaming. D’ailleurs, j’espère que ça leur ouvrira des portes, car c’est très bien fait.

Film ou Minisérie?

Dark Nights with Poe and Munro propose en effet sous forme d’une minisérie de 6 épisodes de vivre les expériences surnaturelles de nos protagonistes. Chaque épisode peut être consommé séparément, ils n’ont aucun impact les uns sur les autres puisqu’ils finiront sur une sorte de statu quo qui permet de démarrer le suivant sans surprises. C’est aussi un point noir selon moi (mais ce n’est que mon avis). Ça permet certes plus de liberté d’écriture pour les épisodes suivants, mais ça retire la sensation d’avoir pu faire un choix désagréable. Résultat, les scénarios restent toujours dans ce mode « Petite Ourse » que je décrivais dans She Sees Red. Un grand choix qui modifiera de manière conséquente le film, des petits choix qui n’auront des conséquences que sur quelques scènes, puis retour au statu quo. À la différence de She Sees Red, ici, pour le prix on vous propose non pas une histoire, mais 6. C’est bien plus rentable!

Réalisation ++

Pour ce qui est de la réalisation de Dark Nights with Poe and Munro, elle est comme toujours très propre, sans effets spéciaux excessifs, beaucoup de portrait, mais assez dynamique. On sent qu’il y a eu une évolution depuis les précédents FMV qui restaient une discussion en 1to1 bien souvent. L’ambiance est sombre à souhait, par les décors souvent nocturnes, mais le choix de la colorimétrie aussi, qui va varier volontairement du chaud au froid selon les moments. Nos acteurs déjà en partie connus des joueurs des précédents jeux reviennent dans leur rôle (Munro et Violet). Ce qui situe ce titre avant The ShapeShifting Detective pour ma part. On est toujours dans cette bonne vieille ville d’August, la même que pour ShapeShifting. D’ailleurs, merci la traduction automatique de la VOST qui renomme ça en aout…

Le jeu d’acteur est toujours superbe, il faut avoir de vrais talents dans ce genre de contexte, car rien n’est caché par les effets spéciaux. Ici, on passe notre temps à discuter avec les gens, si l’on ne les croit pas deux minutes, le charme disparait. Or ce n’est pas le cas. Clairement, chacun fait le job, peut-être un ou deux sont un peu trop extravagant ou effacé, mais rien de grave tant que Poe and Munro sont à l’écran. Ils effacent les autres défauts. En plus, notre réalisateur/scénariste prend un malin plaisir à les faire jouer de sous-entendu pour que l’on comprenne certaines choses au fur et à mesure. Vraiment là dessus rien à dire, c’est très bien!

Trop d’attente

Ce qui m’a un peu refroidi dans Dark Nights with Poe and Munro et qui ne me fait pas mettre une note parfaite à ce titre D’Avekki Studios, c’est le manque d’ambition. Les histoires ne sont pas toujours développées, ça reste souvent assez flou soit parce que l’on aurait fait les mauvais choix, soit en raison du format qui veut rester sur 30 minutes par épisode. En gros, ne prévoyiez pas de monter en puissance de l’aspect horrifique, on n’a pas le temps pour ça. Résultat, on effleure des moments qui auraient pu être magistraux, mais qui restent juste bien.

PS : il existe peut être une seconde lecture à la série, enfin c’est le ressenti que j’ai.

Mis à disposition par l’éditeur : Oui
Image de Manoloben

Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

Disponibilité

Age conseillé

Thèmes

Format

Editeurs/Auteurs

Pas d'anecdote

Avis sur
Dark Nights with Poe and Munro

Amusant

Je reste convaincu que Poe & Munro mérite l'attention des joueurs ont aimé les précédents titres. Il y a du fan service, il y a des "mystère" bien mystérieux, même si j'aurai apprécié quelque chose de moins "mignon" peut être plus sombre. Nos deux amis flirtent avec des entités démoniaques (ou affiliées) et pourtant on ne ressent jamais de peur. Alors que ça aurait dû être ça le fond du sujet. On reste trop consensuel.