Concordia, le test Switch

Créé par Marc Gerdts, Concordia est un jeu de société qui prend place dans l’Empire Romain et âgé de bientôt dix ans déjà. A l’ambiance aussi froide que les calculs requis par son système de jeu, il s’est fait une solide réputation parmi les afficionados de gestion stratégique et de deck building. Spécialisé dans le portage de jeux de plateau au format digital, le studio Polonais Acram Digital nous en propose aujourd’hui une version Switch.

Concordia l’anti-casual

Le livre de règles de Concordia, ses subtilités ainsi que les modes de calcul des points sont conséquents. Apprendre le jeu sur table pour un néophyte se passe plutôt dans la souffrance. De ce point de vue, il faut reconnaître que l’aide apportée par cette version numérique est très appréciable. Mise en surbrillance des cités et éléments sélectionnables, assistant autorisant ou pas telle et telle action, possibilité d’annuler tout faux mouvement, calcul automatique des points en fin de partie… Tout est fait pour vous rendre la vie plus facile.

Si vous n’avez jamais touché la bête, comptez tout de même environ deux premières heures avant de l’appréhender correctement. Le temps d’un peu de lecture, du tutorial et de deux ou trois parties pour vous faire la main. Concordia se déroule par défaut dans l’Empire Romain. L’habillage graphique tout comme la musique envoutante que l’on penserait directement tirée de Gladiator vous plongent dans l’ambiance dès la première seconde.

Business à la Romaine

Essayons tout de même de vous donner un aperçu du déroulement des tours de Concordia, en quelques mots. Vous êtes ici le membre d’un Empire, en quête de pouvoir et de développement, principalement économique. Ici, pas de guerre ouverte et éclatante, ni d’affrontement direct avec les adversaires. L’essentiel du système de jeu repose sur des schémas tactiques de gestion, en particulier d’anticipation des ressources nécessaires aux développements à venir.

Lorsqu’un tour commence, vous êtes invité à choisir une carte parmi les six de base, ou parmi les personnages particuliers que vous aurez débloqués. Par exemple, vous pourrez opter pour le marchand en charge de troc, de ventes et d’achats. Le préfet, quant à lui, se charge d’activer les provinces et la production de ressources spécifiques. L’architecte permet aux colons terrestres ou marins de se déplacer, pour aller ensuite construire de nouvelles cités – moyennant ressources et finances tout de même. Au fil des tours, il s’agira donc de conquérir les emplacements les plus intéressants le premier, de gérer efficacement la production ou la dépense de ressources, ou encore de poser ses colons au bon endroit (pour accéder aux meilleures cités ou bloquer vos adversaires).

A Rome, fais comme les Romains

Concordia permet un multijoueur local et en ligne, de deux à six joueurs. Ce dernier n’est pas fonctionnel au moment où nous écrivons ces mots, mais l’équipe de développement a annoncé sa mise à disposition très prochaine via de futures mises à jour. D’ici là, le mode multi-joueurs local fait déjà très bien le travail, d’autant qu’il est secondé par des bots de bonne facture.

On ne va néanmoins pas se le cacher, Concordia est une semi-déception. Ha bien sûr, les règles du jeu de base sont respectées. Mais sans la convivialité d’une bonne tablée, elles se révèlent dans leur plus simple appareil : parfois limitées, souvent glaciales et toujours très répétitives. Seuls les adeptes de la gestion et de l’anticipation pures et dures sont susceptibles d’y trouver leur compte.

Des glitchs au Coliseum

Ensuite, bien qu’elle ne soit pas éclatante, on pourrait se dire que la réalisation du titre est suffisante pour servir son sujet. Sauf qu’elle se retrouve régulièrement parsemée de bugs, et pas des moindres. Par exemple, s’il vous prenait la malheureuse idée de consulter les très longues règles du jeu en pleine partie, vous vous retrouveriez inévitablement bloqué. Car bien que la fenêtre de lecture s’afficherait, l’ergonomie resterait celle du plateau de jeu situé « en-dessous », désormais invisible.

Un autre exemple concerne les menus et autres options de configuration, laissant parfois transparaître des variables de programmation (« LKEY_NAVIGATE ») au beau milieu des images ou du texte. Nous pourrions également évoquer les freeze intempestifs pouvant aller jusqu’à dix secondes, sans aucune raison. A l’évidence, le titre est sorti alors que la peinture était encore un peu fraîche.

Radinix et Avarix

Enfin, parlons un peu sesterces. Le jeu de société Concordia se trouve aujourd’hui à prix d’or (entre cinquante et cent euros), tout comme ses extensions (entre quinze et cinquante euros). Dans ce contexte, disposer du jeu sur support numérique pour vingt euros peut sembler être une bonne affaire. Sauf que le monde vidéoludique répond à une autre logique. Et dans celle-ci, disposer d’un jeu passablement buggé, avec une seule règle du jeu et deux plateaux pour vingt euros, c’est un peu chiche.

Car oui, par défaut, Concordia ne dispose que de deux plateaux de jeu : l’Empire Romain et l’Italie. D’autres univers ou sets de cartes seront prochainement disponibles sous la forme de DLCs (Britannia& Germania ou Venus, par exemple). Les conditions d’accès (payantes ou pas ?) ne sont pas précisées. Mais l’annonce d’un Season Pass ne laisse pas beaucoup de place au doute.


D’autres articles qui pourraient vous plaire :

Avis sur Concordia

Concordia était une belle promesse. Celle du plaisir d’un jeu de plateau et de manœuvres stratégiques, dans un univers épique et avec le confort du numérique. Sans être catastrophique, force est de constater que celle-ci n’est pas tenue. La faute à une réalisation peu soignée et à un contenu plutôt radin. Espérons que quelques mises à jour viennent améliorer la situation.

Concordia

👍Plaisant👍 !

Mis à disposition par l’éditeur : Oui

Pas d'anecdote

Trailer de Concordia

Images de Concordia