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Jeu

Warhammer Quest, le test sur iOS

On a tous au moins une fois entendu parler des jeux de rôle. Dans les années 90 d’ailleurs, ils étaient le mal incarné, « fabricants officiels » de jeunes décérébrés ne sachant plus faire la différence entre le monde réel et imaginaire. C’est à ce moment que Games Workshop et bien d’autres sociétés ont décidé de rendre ce style de jeu plus « casual » et surtout, de le rendre disponible dans la grande distribution. Pour cela, ils retranscrirent leurs meilleures licences sous forme de jeux de société. Sont ainsi nés Talisman, Hero Quest et Warhammer Quest. C’est ce dernier qui débarque aujourd’hui sur iPhone et iPad. Quelles chaudes retrouvailles, d’autant plus que celui-ci n’a jamais été rééditée, forçant ainsi les fans à se l’arracher sur les sites de vente en ligne pour plusieurs centaines d’euros. Mais pour seulement 4,49 €, a-t-on le droit à une « appellation d’origine contrôlée » ou une contrefaçon ?

Pour bien cerner les différences que peut avoir cette version iOS, parlons de celle d’origine. Sorti en 1995, Warhammer Quest était un jeu de société inspiré du jeu de rôle et de plateau Warhammer de Games Workshop. Il lorgnait clairement du côté d’autres jeux de plateau comme l’Oeil Noir ou le Sorcier de la Montagne de Feu. Le but de Games Workshop était de faire connaitre sa licence au grand public et surfer sur la vague de ses prédécesseurs. Mais le point qui différencia ses jeux de bon nombre d’éditeurs, c’est d’oser effacer la frontière entre le jeu de société et le jeu de rôle. Ainsi, dans la boite de Warhammer Quest, vous trouviez un manuel supplémentaire de règles avancées. Ce manuel, d’une bonne centaine de pages, décrivait le monde, ses village, ses monstres légendaires, les feuilles de personnages et il vous proposait une campagne complète à diriger obligatoirement par un Maître du Jeu, terme employé à l’époque unique dans les jeux de rôle. Une riche idée !

Cependant, sans ce manuel et sans Maître du Jeu, Warhammer Quest demeurait parfaitement jouable. En contrepartie, votre histoire s’écrivait au hasard des rencontres déterminées par des cartes tirées par les joueurs. Le plateau était segmenté en tronçons, qui s’associaient pour former le donjon un peu comme un puzzle. A chaque nouvelle salle découverte, vous deviez y affronter les événements associés : montres, pièges et trésors. Le but de votre équipe était bien entendu de devenir les héros les plus riches de l’Ancien Monde. Le jeu sur iPhone/iPad reprend complètement ces bases, puisque vous y dirigerez une équipe d’aventuriers composée en standard d’un barbare, d’un nain, d’un elfe et d’un magicien (attention, la traduction n’est absolument pas au standard Game Workshop). Pour quelques euros de plus, vous pourrez jouer le célèbre tueur de troll, un prêtre guerrier ou un archimage. Tous sont plus puissants que les guerriers disponibles à l’achat du jeu, puisque possédant dès le départ un objet unique et légendaire que vous ne pourrez obtenir sans… un mauvais présage pour la suite.

S’en suivra, une fois l’équipe créée, de longues balades dans des donjons fabriqués aléatoirement, le jeu se déroulant au tour par tour. N’attendez rien nécessitant des réflexes dans ce jeu. Vous passerez votre temps à vous promener de zone en zone et de quête en quête, pour y exterminer les monstres alentours (dans la version de base : de l’orc, du gobelin ou des trolls). Vous pourrez cependant varier votre plaisir en ajoutant, pour 4,49 € supplémentaires, les Skavens (homme-rat) dans votre partie. De même que pour les personnages supplémentaires, on sent une certaine influence sur la difficulté puisque les Skavens vous apporteront plus d’expérience. A chaque fin de quête, vous obtiendrez de l’or ou un trésor. Les trésors sont des objets à revendre une fois en ville ou bien une pièce d’équipement qui peut être plus ou moins rare (trois niveaux : légendaire, rare ou commun). D’ailleurs, à ce sujet, petite chose amusante mais complètement aberrante : vous ne pourrez jamais équiper votre personnage de plus de quatre objets d’un même niveau de rareté.

Nous vous parlions des passages en ville. En effet, après chaque quête vous pourrez revenir dans les différentes villes de l’Ancien Monde. Elles sont au nombre de huit pour le jeu standard et se résument toutes en un simple écran vous proposant d’aller au marché, dans les guildes, au terrain d’entrainement, au temple ou bien de repartir à l’aventure. Leur seule différence se situera dans le contenu du marché. La guilde ne servant à rien – un comble dans Warhammer -, le terrain d’entrainement sera le passage obligé pour faire monter en niveau votre guerrier. Quant au temple, il vous attribuera aléatoirement un malus ou bonus pour le prochain donjon. Les connaisseurs remarqueront que ces points sont les « plus » de la version iOS

La charte graphique du monde de Warhammer est totalement respectée, licence Games Workshop oblige : les gobelins affichent les couleurs de leur tribu par exemple. On a donc un jeu graphiquement très correcte, la caméra permettant de zoomer/tourner autour de l’action. Les héros se dirigent aux doigts et à l’œil, le jeu vous indiquant à chaque fois les différentes possibilités (frappe au corps à corps, décocher une flèche, lancer un sort). Ici, point de recherche, de salle secrète ou de découverte de piège. Vos seuls choix seront l’ordre d’occire vos ennemis ou d’évoluer dans les événements textuels aléatoires. Ces événements n’auront que peu d’influence sur vos héros et c’est bien dommage. Même les zones vous proposant deux chemins ne sont qu’un subterfuge pour vous faire croire à un choix. Car, une fois un chemin emprunté, vous ne pourrez revenir sur vos pas pour visiter le second. Un gros point noir à souligner : la partie sonore est d’une pauvreté rarement égalée dans une production iOS

Warhammer Quest sur iPhone/iPad, c’est un peu la désillusion. Produire une adaptation vidéoludique d’un jeu qui, même après tant d’années, dispose encore d’une aussi grande base de fans, de nouveaux contenus (allez consulter les sites dédiés !) et d’une très grande aura, était un (trop ?) grand défi. Dommage car, au lieu de devenir une référence du jeu de société sur iOS, Warhammer Quest ne constitue finalement qu’un gros « hack’n slash » au tour par tour. Mais il n’a absolument pas la carrure d’un Diablo avec ses milliers d’objets et sa frénésie. Ici, on se contentera du minimum syndical – en plus d’une traduction assez abominable – tout en vous faisant payer assez cher pour en avoir un tout petit peu plus. Au secours !

 

Mis à disposition par l’éditeur : Non
Image de Manoloben

Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

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Pas d'anecdote

Avis sur
Warhammer Quest

Plaisant

Il devrait y avoir une conclusion ici... bizarre