Fêtant déjà ses seize bougies (ouch !), la saga Star Ocean tient une place particulière dans le cœur des adeptes de J-RPG. Si le genre a eu un peu tendance à prendre la poussière ces dernières années, la faute à un manque de renouvellement dans le game-system, l’épisode Star Ocean: The Divine Force était très attendu. Le nouveau bébé de tri-Ace édité par Square Enix a-t-il de quoi se réconcilier avec cette série, après un cinquième épisode au goût d’inachevé ?
Des Français dans l’espace
Star Ocean: The Divine Force vous propose, au lancement, de choisir entre deux personnages principaux : la princesse Laetitia de la planète Aster IV, ou le navigateur spatial Raymond de la planète Vulgus. Ces protagonistes vont passer la majorité de l’histoire ensemble.
Ce choix va surtout conditionner le point de vue des phases cinématiques, le personnage contrôlé par défaut et quelques pans connexes du scénario (où les deux héros se séparent temporairement). On suppose également que ce choix vous est offert à des fins d’identification au héros, ou à l’héroïne.
L’histoire s’ouvre alors que Raymond vient de s’écraser sur une planète inconnue, après d’être fait attaqué. A peine sortie de sa capsule de secours, il subit une attaque de la faune locale. Laetitia et son valet Albaird (et non, pas Albert… Ne cherchez pas) passaient par là, et décident de lui venir en aide.
Le personnage principal que vous avez choisi va se retrouver rapidement affublé d’un module robotique flottant, le DUMA. Ce dernier permet des déplacements rapides par lévitation, fournit une assistance lors des combats ou de l’exploration. L’aventure peut alors commencer.
Phantasy Star remastered
Sans surprise, les destins des deux héros principaux se rencontrant par hasard s’avèreront finalement bien plus proches que prévu. Nous ne vous en dirons pas beaucoup plus, histoire de ne pas vous spoiler. Retenez surtout que la trame globale est assez classique mais reste bien écrite. Quelques rebondissements sont bienvenus, notamment en terme de personnages rejoignant régulièrement l’équipe (vous pouvez contrôler jusqu’à 4 personnages au total).
Les quêtes Fedex sont quasiment inexistantes, ce qui est heureux. Mais les quêtes « d’exploration » (par exemple : parcourir quatre zones du jeu à la chaîne pour évaluer la propagation d’une rumeur…) tout aussi peu passionnantes viennent malheureusement les remplacer.
Les combats se déroulent comme dans les titres modernes de Square Enix. Les ennemis sont visibles à l’avance, et vous pouvez décider de les défier ou pas. Ces affrontements se déroulent dans un mode mêlant action (en direct) et tactique (en pause).
C’est parfois (souvent) un peu brouillon à l’écran, mais dans l’ensemble tout se passe bien. Le seul regret ici viendra peut-être de l’utilisation d’objets et notamment soins – D’une lenteur incroyable et vous mettant systématiquement en danger.
Lunettes non fournies
Côté difficulté, Star Ocean: The Divine Force est plutôt accessible, à condition de ne pas se perdre dans les multiples menus. Car il y en a beaucoup : inventaire, gestion de l’équipe, gestion de l’équipement, arbre de compétences, capacités du module DUMA, création d’objets spéciaux…
Vous allez y passer un bon moment, Star Ocean: The Divine Force se destinant aux fans de lecture et de micro-gestion. Un aspect au final plutôt agréable à un petit bémol près : nous avons rarement vu une police de caractères aussi petite dans les menus d’un jeu, qui plus est non ajustable.
Mais le principal point faible de Star Ocean : The Divine Force vient de sa réalisation, surtout visuelle. L’option de configuration permettant de choisir entre qualité et performance constitue d’emblée un mauvais signe (doit-on vraiment choisir ?). Les graphismes semblent clairement d’une autre époque, avec soit un aliasing très présent, soit un flou excessif en HDR.
Non pas que cela soit moche, mais certaines textures sont franchement inégales. Le clipping et les bus d’affichage réguliers n’arrangent rien. A titre de comparaison, nous avons lancé Final Fantasy XV, déjà daté de 2016 tout de même. Les différences ne sont pas (du tout) flagrantes.
Des étoiles dans le casque (audio)
Côté gameplay, nous avons ici affaire à une maniabilité basique et surtout à de multiples menus parfois un peu lourds. Rien d’étonnant ni de gênant, le genre lui-même imposant ce genre de procédé. La partie sonore est indéniablement celle qui remonte la barre. Les mélodies sont dans l’ensemble réussies, qualitatives, variés et immersives. Les voix sont doublées en Japonais ou en Anglais – Pour une fois de qualité plutôt équivalente.
La durée de vue de Star Ocean: The Divine Force oscille entre trente et quarante heures en moyenne. On s’ennuie rarement, le scénario nous donne toujours envie « d’en savoir un peu plus », ce qui est bon signe. La variété du bestiaire et les interactions entre membres de l’équipe assurent également l’accroche. La deuxième partie de l’histoire est tout de même un peu en retrait, en ce point qu’elle redevient assez classique (là où la première moitié du jeu laissait supposer un peu de fraîcheur et de prise de risque).
Contrairement à ce qu’on pourrait croire au départ et même s’ils se séparent régulièrement, la fin est également identique quel que soit le personnage choisi au départ. Jouer deux parties différentes avec les deux protagonistes ne faisant « que » débloquer l’ensemble des fins de personnages annexes – Tout de même nombreux.