Le shoot’em up qui a créé un genre à lui tout seul revient, enfin, sur PSP sous la forme d’un… wargame. L’Europe, peut accoutumée aux spin offs décalés (qui sont pourtant légion au Japon), a vu arriver ces derniers temps un certain nombre de ces produits hautement improbables. On a droit donc, ici, à un vrai wargame galactique à l’ancienne tel que l’on pouvait en trouver en leur temps dans de vieux classiques comme Star General (une version du moteur de Panzer General dans les étoiles sortie fin 1996 sur PC). On est ici bien loin de la logique du casual game avec un titre clairement destiné aux hardcore gamers. Et on ne va pas s’en plaindre.
Le scénario de ce R-Type Tactics n’est pas exceptionnel, mais tient correctement la route : un vieil officier à la retraite est bombardé amiral. Il doit, avec un équipage restreint, contre-attaquer une agression extra-terrestre, menée par les Bydos. Ces créatures demeurent assez mystérieuses, malgré la longue guerre qui les oppose à une humanité exsangue… On a le droit à quelques lignes du carnet de bord de l’officier qui sert de transition entre différentes missions.
C’est surtout au niveau des unités ennemies ou alliées que sert véritablement la licence R-Type : les différents fighters R9, les multiples Forces (vous vous souvenez, ces fameux modules annexes qui viennent se greffer aux vaisseaux ?), mais aussi des cuirassés, croiseurs, vaisseaux de ravitaillement, etc. Et bien sûr les boss de fin de niveaux qui, pour certains, sont directement inspirés de la série (le premier auquel on est confronter et d’ailleurs le Krell du premier stage de R-Type).
Un vrai wargame pur et dur
Comme mentionné au début de cette article, nous somme dans un vrai wargame, avec du tour par tour, des cases hexagonales (celles ci étant masquées selon la visibilité des vaisseaux), la gestion des points de déplacements/carburants/armements, etc. Autant d’éléments qui nous rappellent les heures de gloire du genre sur PC dans les années 1990. Les possibilités stratégiques du titre sont intéressantes, mais un peu handicapées par la petite taille des cartes, où l’affrontement tourne parfois à l’embouteillage.
Eh oui : cette volonté de proposer un jeu d’un genre tout de même marginal aujourd’hui, et ce pour la premiers fois chez Irem, ne c’est pas faite sans quelques ratés ! En effet, l’intelligence artificielle est le gros point noir du jeu. Elle reste assez limitée, avec par exemple des vaisseaux ennemis qui n’hésitent pas à tirer à travers leurs propres unités plutôt que de se décaler d’une case).
Paradoxalement, la difficulté du jeu atteint des sommets très rapidement, notamment à partir de la fin du chapitre II, en raison du nombre et de la puissance des ennemis. Probablement conscients de cette difficulté, les développeurs ont permis de retrouver ses vaisseaux détruits au niveau suivant, ce qui nuit beaucoup à la cohérence du déroulement des opérations. De plus, la gestion des déplacements n’est pas exempte de défauts puisque qu’il est parfois assez difficile de réaliser celui initialement souhaité, le soft proposant, de temps à autres, des trajectoires malvenues en ne prenant compte qu’un point de départ A et un point d’arrivée B. Enfin, toujours du côté des petites choses crispantes, notons que les temps de chargement des animations de vaisseaux pendant les combats font que l’on fini par désactiver ces dernières (remarque : c’est un peu valable pour tous les jeux du genre, on fini toujours par les couper…). Ou bien encore la traduction un peu étrange avec, par exemple, des bouts d’espagnol lorsque l’on remporte une mission.
J’achète, je n’achète pas ?
Il y a du bon aussi bien sûr, avec un excellent game design des vaisseaux et des décors superbes et variés, pour ce qui est du premier chapitre tout du moins. Dans le second, c’est un peu plus mitigé, avec plus de vide (en même temps, c’est l’espace, me direz-vous…). Les challenges proposés y demeurent intéressants. Du challenge, vous pourrez également en trouver en mode multi-joueurs, à deux en Ad-Hoc.
Après toutes les remarques sur les nombreuses imperfections du jeu, on peut se demander si celui-ci tient encore la route.
