Inmost, le test sur Steamdeck

Oui, je sais, je suis en retard. Tout le monde le disait depuis un moment Inmost est une aventure à faire. Quelque chose de court, mais qui prend aux tripes. Mais est-ce qu’on vous a dit pourquoi ? Est-ce que quelqu’un vous a parlé des mécaniques d’Inmost pour en arriver là ? C’est qu’ils sont malins chez Hidden Layer Games. Je vous explique…

Inmost le jeu que personne n’a vu venir

Déjà Hidden Layer Games est une compagnie qui n’était connue de personne. Ce n’est pas leurs titres précédents qui avaient réveillé les troupes. Entre Disease Warrior, Back to Zombieland, ou encore Back to Candy… bon OK, les gars s’entrainaient on va dire. Alors forcement quand ces mêmes devs présentent un jeu monochrome (comprendre une couleur, pas noir & blanc), avec une grosse inspiration GameBoy et du Pixel Art incroyablement travaillé. Ouais, on avait tous le droit de s’étonner.

Mieux encore, Inmost propose un puzzle-game simple, mais avec 3 variantes de gameplay que l’on jouera au travers de 3 personnages jouable très différents. Là déjà, on met la barre un peu plus haute. Ça devait être encore trop facile! Alors ils se sont dit que d’intégrer une narration cryptique (mais décrypté sur la fin du jeu), des métaphores partout et une vraie psychologie des personnages, ça permettrait de bien enfoncer le clou. Ils ont eu raison! Je ne m’attendais à rien (parce qu’honnêtement, je ne me rappelais pas avoir lu un test du titre avant!). J’ai été littéralement envahi par la vision proposée au point de le terminer quasiment d’une traite. Bon certes on parle d’un jeu qui se termine en quatre heures, mais personnellement, ça me va bien!

Revenons sur les mécaniques

Je vous le disais, Hidden Layer Games propose des mécaniques bien pensées pour intéresser le joueur. En effet, le titre aurait pu être convenu :

  • Puzzle-game simpliste, en effet tout au long du jeu les « énigmes » proposées seront minimalistes, une clé ouvre une porte, un objet débloque une partie d’un niveau (pioche, faux, etc.). On est sur un métroidvania minimaliste et assez dirigiste. On se posera la question d’où aller une fois ou deux, tout au plus. Mais le niveau principale qui sert de « hub » à l’histoire est assez petit pour être parcouru d’un bout à l’autre en quelques minutes. Dans sa construction, ça fait mini-jeu, il faut bien le dire!
  • Jeu de plateforme conforme. Inmost ne proposera jamais de changer les choses, pas de gravité, pas de difficulté avec des sauts au millimètre. Non là, on accompagne le joueur dans sa phase principale en jouant un homme d’âge mûr qui saura courir, sauter, grimper. Mais il sera par contre incapable de se défendre (on va revenir sur ce point). On frustre le joueur quand on joue la petite fille, puisque la commande de saut disparait, ce qui permet de changer un peu la partie puzzle en cherchant à exploiter les meubles alentour pour y remédier. Les séquences de petite fille sont plus narratives, donc plus lentes. (ça a son importance aussi, on y reviendra!). Et on propose de la puissance quand on joue le chevalier. Ce dernier sait se battre avec son épée, a un grappin magique comme bon nombre de jeux pour évoluer de façon plus aérienne, même si une fois encore il ne sait pas sauter.
  • Puis vient la partie graphique belle, mais monotone. Le titre va proposer du beau pixel-art pour les sprites avec de nombreuses animations. Ce qui est vraiment impressionnant sur ce point, c’est que malgré le peu de pixels qu’ils s’accordent pour dessiner un sprite on comprendra toujours l’émotion ressentie par les personnages. Incroyable. Pour le reste, c’est du beau décor « simili 2D » avec effet 3D de lumière. On jouera beaucoup sur la tonalité de l’écran (suivant les environnements) et une fois encore on y reviendra juste après, car ce petit détail apporte beaucoup à mon sens.

Bref, tout cela aurait pu donner un énième jeu Steam (Panzer Paladin coucou?) qui serait passé entre les mailles du filet, oublié de tous.

Trois ingrédients qui font mouche pour un bon jeu

Inmost est assez court, de fait, le jeu se doit de vous marquer rapidement au fer rouge, vous hameçonnez – diront les amoureux du poisson! – Pas de panique, il le fera dans les dix premières minutes, après une introduction cryptique on vous présentera le Chevalier, l’un des personnages jouables. Il semble sombre, méchant, mais vous ne jouerez pas son rôle avant plusieurs dizaines de minutes. Puis vient le tour de la Petite Fille dans sa chambre, commençant ainsi à disperser lentement les bases du gameplay « puzzle » (et sans tutoriel). Viendra ensuite le protagoniste principal (à mon sens), l’homme d’âge mûr, on voit une ombre derrière lui qui s’efface et c’est à ce moment-là qu’il se met à bouger. Coïncidence ? Non, je ne crois pas.

Dans Inmost, tout à un sens, pas forcément simple à comprendre, surtout quand vous n’avez pas la fin de l’histoire en tête. Mais même ce point est volontaire. Vous êtes un peu une page vierge qui va découvrir ce qui s’est passé (et je parle bien au passé). C’est à mon sens quelque chose qui marche quasiment à chaque fois et aussi loin que je m’en rappelle. Que ce soit pour des titres comme Flashback, ou plus récemment The Longest Five Minutes. On happe le joueur avec entre guillemets une fin d’histoire, où en tout cas un moment qui semble crucial pour l’histoire. Et après on le laisse espérer en comprendre le sens en jouant.

OK, le 1 c’est l’Histoire, le 2 c’est?

L’autre belle proposition de Inmost, c’est de faire monter votre palpitant. Vous avez l’air étonné, je n’arrête pas de parler d’un Puzzle Game et d’un coup, je vous dis « stress et paillettes ». Et bien oui, le jeu de Hidden Layer Game va vous proposer trois ou quatre phases un peu stressantes, juste pour vous réveiller. Et c’est quelque chose qui marche, puisque deux de vos personnages sont faibles, sans défense. Alors, proposer une phase « d’infiltration » (je déteste ce mot) par-ci ou de courir pour votre survit par-là, c’est déroutant, mais ça vous fait regagner un certain intérêt pour le titre – comme un défi qu’il vous lance – et pour le monde qui vous entoure.

En plus, le jeu se paye le luxe de ne pas être punitif. Donc vous stressez, mais vous n’êtes pas dégoûté de recommencer dix minutes de jeu pour revenir à ce moment « horrible ». La mort est certes quasi instantanée à chaque faux pas (une frappe d’un ennemi, éventuellement deux, et vous êtes mort). Mais vous réapparaissez bien souvent non loin de l’endroit de votre mort et les objets déplacés ou autres mécanismes activés le restent.

Et le dernier va vous étonner!

Pour moi, le dernier point qui est important dans un jeu, c’est la variété. Je vous l’ai dit plus haut, Inmost propose trois gameplay différents. Un véritable coup de maître, car ils servent tous afin d’obtenir une meilleure narration. (Voix off de la petite fille et de l’homme d’âge mûr en bonus)

Chaque gameplay est intéressant et change grandement le rythme, rendant le jeu moins répétitif. Honnêtement, on nous proposerait les trois séparément dans trois jeux différents, ça ne marcherait pas. Car ils sont bien trop simples et/ou répétitifs. Mais dispersés ainsi pendant les quatre heures de jeu : comme par exemple les quelques dizaines de minutes à jouer la Petite Fille, à suivre son périple dans la maison, et bien c’est grisant. On revit un peu notre expérience d’enfant quand on se créait des histoires sur la base d’un bruit ou d’une image.

Pour la partie Chevalier, pareil, cela va apporter du rythme et de la gravité à la narration. Le chevalier est violent, rapide, il frappe sans réfléchir. Son monde est cruel! On le ressent dans le gameplay, mais aussi dans l’image, beaucoup plus sombre.

Il y a cet entre-deux, cet Homme d’Âge mûr qui va être le lien entre les autres gameplay. Ce personnage est plus habile que la Petite Fille et le Chevalier. Il reste cependant non armé (par choix, car mince ! Il trouve une faux dans les 10 premières minutes, si ça, ce n’est pas une arme?). Cet homme va se balader dans le plus vaste des « mondes » du titre, et il est clairement la partie du jeu la plus complète. Une sorte de personnage principal autour duquel l’histoire tourne. Le ciment entre le Chevalier et la Petite Fille. Mais là encore, il en aurait fallu de peu pour que ce soit trop.

Clairement, une heure de gameplay de plus sans renouveler le contenu de cette partie aurait pu faire passer le titre de « très bon jeu » à « ennuyeux ». Ce qu’il faut saluer chez Hidden Layer Game, c’est d’avoir compris les limites de leur proposition et de faire en sorte de tenir l’histoire sur quatre petites heures.

L’aspect Technique pas si important, mais pourtant pas deçà du reste

Je vous le disais, graphiquement la partie Pixel Art est vraiment très bien travaillée. Mais il y a un autre point sur lequel j’aimerai insister tant il a été aussi très bien synchronisé et travaillé. Vous l’aurez compris, c’est la partie sonore. La musique accompagne toujours très justement l’action, sachant se faire discrète en dehors de ces phases. Elle montera dans le magistral quand cela sera nécessaire! Vous arrachant quelques larmes lors de la longue séquence de fin. (oui j’assume, j’ai larmoyé)


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Mis à disposition par l’éditeur : Non
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Air-Gamer

Née dans les années 80, ce joueur ne fait désormais plus semblant de jouer. Il veut réveiller le monde du jeu vidéo en proposant une vision moins Chiezé. Dans le milieu on dit même qu'il sera l'influenceur du futur. C'est tout le mal qu'on lui souhaite!

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Inmost est également disponible sur la console Nintendo Switch dans une version Super Rare Game.

Avis sur
Inmost

★Culte★

Inmost, c'est ma petite surprise en retard de cette fin d'année. Le titre qui ne payait pas de mine de loin, qui une fois dedans vous happe littéralement, et il vous recrache métamorphosé. Il utilise certes des mécaniques convenues, mais franchement c'est superbement bien réalisé de bout en bout! Alors je dis un GRAND OUI!