Crime O’Clock, développé par Just For Games, m’a immédiatement fait penser au jeu de société MicroMacro : Crime City. Si vous connaissez ce jeu, vous voyez le principe : une grande carte pleine de détails où chaque élément peut devenir un indice clé pour résoudre des enquêtes. Mais là où MicroMacro reste ancré dans le statique, Crime O’Clock introduit une dimension supplémentaire : le voyage dans le temps. Et c’est là que le jeu prend tout son sens, en mêlant enquête, exploration temporelle, mini-jeux et puzzles visuels dans un univers unique.
Le gameplay : un « cherche et trouve » temporel
Au cœur de Crime O’Clock se trouve une mécanique simple mais redoutablement efficace : explorer une immense carte pour résoudre des enquêtes. Chaque carte, un peu à la manière d’un Où est Charlie, est truffée de détails. Mais là où le jeu innove, c’est en introduisant le voyage dans le temps. En naviguant à travers différentes périodes temporelles sur une même scène, vous découvrez comment les événements évoluent et se connectent.
Les énigmes vous poussent à chercher des indices, identifier des personnages ou comprendre des interactions complexes entre différents éléments de la carte. À mesure que vous progressez, vous débloquez de nouveaux fragments de l’histoire, démêlant peu à peu les mystères liés aux crimes. Ce n’est pas juste une question de trouver un objet ou une personne : il s’agit de reconstituer une chronologie et de comprendre les causes et conséquences des actions. Mais pas de panique, vous serez dirigé dans cette enquête par votre IA enquêtrice, un acolyte qui rend le jeu moins solitaire et apporte son lot d’humour tout en vous dirigeant sur la piste des malfaiteurs.
Pour rompre la répétitivité du « cherche et trouve », le jeu introduit aussi des mini-jeux qui viennent apporter un peu de fraîcheur. Ces séquences, moins axées sur la réflexion, simulent des recherches sur le réseau téléphonique, des analyses de bases de données scientifiques ou d’autres tâches techniques liées à votre rôle d’enquêteur temporel. Elles ne demandent pas beaucoup de réflexion, mais elles ont le mérite de varier les plaisirs et de renouveler le rythme.
Le jeu propose aussi un système d’aide très bien pensé. Si vous êtes bloqué, vous pouvez demander jusqu’à trois indices pour avancer. Une fonction particulièrement utile, car certaines énigmes nécessitent une attention aux détails assez pointue, et un petit coup de pouce évite la frustration.
Les graphismes : minimalisme et lisibilité
Côté visuel, Crime O’Clock adopte un style en noir et blanc, avec des cartes entièrement dessinées à la main. Ce choix artistique minimaliste donne au jeu une clarté bienvenue, surtout pour un titre où chaque détail compte. Les seuls éléments colorés sont les indices et certains éléments interactifs, ce qui permet de diriger subtilement l’attention du joueur sans trop le guider.
Mais ce qui frappe le plus, ce sont les personnages. Tous les protagonistes sont des animaux anthropomorphes : chiens, chats, rhinocéros, éléphants, et bien d’autres. Ce design enfantin apporte une légèreté au jeu, tout en rendant l’univers immédiatement amusant. Mes enfants, par exemple, ont adoré cette galerie de personnages hauts en couleur (même si le jeu reste en noir et blanc !). Cette direction artistique n’est pas juste esthétique, elle contribue à rendre le jeu accessible et amusant pour toute la famille.
Une expérience immersive, mais perfectible
Malgré ces qualités, Crime O’Clock n’est pas exempt de défauts. La répétitivité des cartes, utilisées pour plusieurs scénarios, peut parfois peser, surtout quand certains événements n’avancent pas de manière cohérente. Par exemple, une scène peut montrer un personnage ayant terminé sa journée, pendant qu’ailleurs, certains éléments semblent passer au ralenti. Ces petites incohérences n’entachent pas complètement l’expérience, mais elles rappellent que le concept aurait gagné à être encore plus abouti.
Une plongée dans le temps à partager
L’un des plaisirs de Crime O’Clock, c’est qu’on se prend rapidement au jeu de cette balade temporelle. On cherche, on fouille, on reconstruit l’histoire. Et franchement, jouer avec mes enfants a été une expérience en soi. Là où je bloquais sur certains indices, eux trouvaient tout de suite la logique : « Si cette personne était là, alors avant elle devait être par ici, non ? » Et hop, ils mettaient le doigt sur l’élément que j’avais raté.
Leur enthousiasme à suivre un personnage pour deviner ce qu’il avait fait précédemment était contagieux. Ils prenaient un malin plaisir à « m’expliquer » la suite des événements, tout en s’amusant à chercher les animaux humanisés sur la carte. Le design des personnages, en particulier, leur parlait énormément, avec ces chiens et chats bien dessinés qui semblaient tout droit sortis d’un livre jeunesse.
Et ces fameux mini-jeux ? Ils ont aussi eu leur petit effet. Mes enfants adoraient cliquer pour simuler des recherches dans des bases de données ou analyser des réseaux téléphoniques, c’est quand même souvent « bien trop » scientifique pour eux, et ils sont préssés de revenir au « Cherche et Trouve ».