Arcade Paradise, le test sur Switch

Faut être honnête, on n’a plus le temps de suivre les sorties. La Gamescom que nous avons suivie cette année à deux a été encore la preuve de l’abondance de jeux qui sortent chaque mois. Arcade Paradise y était d’ailleurs présent sur le stand de Wired Production. Je ne suis pas allé le tester, déjà parce qu’il est sorti depuis le 11 aout, mais surtout je l’avais qui m’attendait patiemment dans ma Nintendo Switch. Et franchement, je n’ai pas passé autant d’heures sur un jeu depuis Fire Emblem.

Incroyable « American dream » des années 80-90

Arcade Paradise s’adresse très clairement aux vieux briscards comme votre rédacteur. Les trente/quarantenaire qui ont connu l’ambiance des salles d’arcade enfumée. Ces salles qui étaient le lieu à la mode pour découvrir les hits de demain sur console de salon en version « tronquée » : que ce soit graphiquement ou avec un gameplay un peu différent.

Dans Arcade Paradise, vous jouez le rôle d’Ashley qui a un peu raté ses études, n’est pas bien vu par son père qui est « succesful » et va devoir reprendre la laverie de quartier familiale. Mais dans la pièce du fond se cache un véritable trésor, deux bornes d’arcade. Et croyez-le ou non, elles rapportent de l’argent.

De là tout s’enchaine, la laverie, les parties de jeux vidéo, dormir, la laverie, les parties …

Puis un beau matin vous avez assez pour acheter une autre borne, puis une autre, puis avec l’aide de votre soeur, vous allez agrandir la laverie ou plutôt la salle d’arcade et acheter une autre borne encore… ainsi de suite.

Le paradis de l’arcade

Sous Arcade Paradise se cache surtout un jeu « revival ». On vous fait croire à un jeu de gestion, mais il n’en est rien. Vous aurez bien quelques menues tâches à accomplir chaque jour cependant. Afin de vous assurer que la laverie ne devienne pas un dépotoir : ramasser les déchets, les chewing-gums, vider les trémies (les caisses des machines), nettoyer les toilettes, et éventuellement faire quelques machines pour vos clients. Bien sûr tout cela vous rapportera de l’argent, allez savoir pourquoi ramasser les déchets et jeter un sac plein rapporte jusqu’à 30$. Nettoyer les toilettes 10$ et les chewing-gums de 20 à 50$. De plus pour l’aspect « gestion », le titre propose de gérer « gentillement » la difficulté de vos machines et le prix d’une partie, mais cela reste un choix parmi trois configurations. On peut acheter de nouvelles bornes (un jeu de fléchettes et un billard aussi), influencer une borne avec une autre et c’est à peu tout. Ici pas d’électricité à payer, pas de loyer et encore moins de salaire. Tout ce qu’il faudra c’est de ne pas quitter le travail avant 14h sous peine de se faire houspiller (c’est beau comme mot) par votre père. Donc niveau gestion, on est dans l’ultra simpliste.

La partie « revival » qui est très bien mise en valeur est la possibilité de jouer à toutes les bornes que vous achetez. Et chaque jeux est inspiré de titre bien connu comme GTA x Pacman (une idée de génie), Arkanoid, Missile Command etc., etc.

Il propose même quelques idées originales assez incroyables comme Blockchain sorte de Tetris basé sur le nombre de blocs alignés. Vraiment une variante qui rend accroc. Et comme le titre veut que vous jouiez (au lieu de faire des lessives), il va vous récompenser à chaque fois que vous perdrez du temps sur une borne. Pour cela, il va gérer un score de popularité sur la machine. Ce score est augmenté en fonction du temps que vous passez dessus et des succès spécifiques à chaque jeu que vous réussirez. Et ça marche carrément, j’ai passé des journées (dans le jeu) à ne jouer qu’à Blockchain ou Zombot2.

Un jeu devenant populaire pourra voir sa difficulté et son prix augmenté, rapportant ainsi beaucoup plus d’argent.

Une « histoire » linéaire

Bien sûr pour vous motiver à gagner plus d’argent le titre va vous donner des objectifs financiers. Déjà l’achat de bornes d’arcade qui sera un de vos leitmotive, mais aussi l’agrandissement de votre salle ou pourquoi pas investir dans le projet de jeu vidéo d’un ami. Tout ceci est scripte, étape par étape. Cassant de fait toute rejouabilité.

Cependant chaque jour, Arcade Paradise va vous proposer des tâches à faire, ces tâches vous donneront accès à une seconde monnaie vous permettant de débloquer des améliorations pour vos salles ou vous-même (nouvelle lunette, chaussure, une voiture ou encore une montre).

Mais vous remarquerez rapidement qu’il y a un problème dans Arcade Paradise, Ashley a l’air un peu accroc au jeu vidéo. En effet pour elle tout est un jeu. Quand elle s’occupe de la lessive, elle imagine des shorts en pixel. Quand elle jette une poubelle, elle voit une cible. Et elle à l’air de collectionner les chewing-gums. Et le pire dans cette histoire, c’est que Ashley c’est vous. Chaque jour vous ferez ces actions, chaque jour vous tenterez d’obtenir le meilleur score quand vous lancerez la poubelle, et chaque jour vous répondrez au défi de Sam qui vous demande de battre son score sur le pire jeu de la salle.

C’est là où l’on comprend la force de Arcade Paradise et son pouvoir addictif.

Une fin de jeu pas fini

Vous avez donc pour une trentaine d’euros un jeu qui contient une compilation de jeux. C’est assez incroyable car il y en a pour tous les goûts : course, puzzle, réflexion, action, aventure, golf etc.. Beaucoup reprennent des poncifs du genre, comme Frogger, Arkanoid, Galf, Vectrexagon (un jeu Vectrex), Outrun, Dr. Mario et tellement d’autres. C’est une mine d’or pour le rétrogamer, car chaque titre voit son gameplay amélioré.

Ce qui va être un crève-cœur pour le joueur, c’est la fin de jeu. En effet, tout roulera pendant plusieurs heures, et puis viendra les dernières bornes. Certaines seront tout simplement bugguées, rendant le jeu bien moins drôle, voire même agaçant. Déjà que les canettes sales qu’on ne pouvait pas ramasser c’était crispant, mais alors avoir un jeu où aucune action n’a été codée, c’est limite se moquer du monde. C’est dommage, parce que sinon c’était vraiment un sans-faute pour les nostalgiques.

Je dis rarement qu’un jeu est parfait, et honnêtement il ne l’est pas encore totalement. Mais si je devais vous conseiller un achat cette année, c’est Arcade Paradise. Bien sûr, il y a des conditions, déjà il faut être un poil rétrogamer, avoir vécu cet âge d’or (parole de vieux con inside) ou en tout cas l’apprécier. Ensuite, il faut le mettre à jour, car son passage en version 1.4 corrige tous les défauts suscités. La fin du titre est un tendre crève-coeur, puisqu’il est un hommage à une personne disparue. Mais bordel que je suis fier de ma salle d’arcade. Alors certes, il n’y a pas de gestion financière, et ce n’est pas le point du jeu. C’est plus une grosse madeleine de Proust. Vous allez passer du temps sur les bornes, et vous allez y prendre plaisir!

Note : ça veut dire que la version physique est malheureusement bugguée, dommage il y avait des goodies dedans …


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Version testée : 1.4
Mis à disposition par l’éditeur : Oui
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Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

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A noter que certains jeux sont jouable jusqu'à 4 - et on s'éclate dessus. C'est une vraie compilation de mini-jeux, un trésor d'inventivité, le jeu dans le jeu!

Avis sur
Arcade Paradise

★Génial★

Arcade Paradise passe à rien d'être mon jeu de chevet. Peut être qu'il le deviendra avec encore un ou deux patchs.