Il y a des jeux qui ne payent pas de mine, mais qui tombent pile au bon moment. Sherlock : La Copie, édité par Geek Attitude Games (en français) et paru initialement chez Enigma Studios (version anglaise), fait partie de ceux-là. Derrière ce format compact se cache une enquête bien ficelée utilisant le Q System (auteurs : Marti Lucas & Josep Izquierdo). Un petit prix, un moment de déduction à partager, sans téléphone ni gros setup.
Une salle des ventes, un tableau, et des doutes…
Dans La Copie, vous incarnez une équipe d’enquêteurs confrontée à une toile suspecte lors d’une vente aux enchères. Très vite, vous découvrez que le tableau est une contrefaçon. Mais comment en est-on arrivé là ? Qui a fait quoi, et pourquoi ? À vous de fouiller les indices pour reconstituer la chronologie des événements.
Comment ça se joue ?
Le jeu se compose de 32 cartes, chacune représentant un indice : un témoignage, une photo, une note, un rapport… Certaines sont utiles, d’autres sont des distractions. Et c’est justement là toute la subtilité.
Chaque joueur commence la partie avec 3 cartes en main. À son tour, il doit en choisir une : soit il pense que l’indice est pertinent et le révèle à tous, soit il estime que l’indice est inutile et le défausse, face cachée. Une fois défaussée, une carte n’est plus jamais rejouée, et on ne pourra même plus en parler… du moins, pas avant la fin de la partie.
Pour discuter de vos cartes, la règle est stricte : vous ne pouvez mentionner que les mots soulignés. Et parfois, il n’y en a même pas ! Il faudra donc interpréter, suggérer, deviner… et souvent se planter gentiment.
La partie progresse ainsi jusqu’à ce que la pioche soit vide. À ce moment-là, vous entrez dans la phase finale : dix questions vous attendent, auxquelles il faudra répondre collectivement. Le but est de reconstituer le déroulé des faits, de pointer les bons suspects, les bons mobiles, et de comprendre l’affaire dans son ensemble.
Scoring : attention aux fausses pistes
La mécanique de scoring est simple mais impitoyable :
- Chaque bonne réponse vous rapporte 2 points.
- Chaque carte que vous avez révélée mais qui s’avère inutile vous fait perdre 1 point.
Vous l’aurez compris, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de jouer une carte. Et parfois, on se laisse embarquer dans un scénario qui semble tenir la route… jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’on s’est fait un film. Ces fausses pistes sont fréquentes – et franchement, c’est ce qui rend le jeu aussi amusant. Parce qu’il faut l’avouer : quand on se trompe, il y a toujours quelqu’un pour vous charriez à table!
Durée, ambiance, format
La boîte annonce 60 minutes de jeu, mais en réalité, la partie dure plutôt 30 à 40 minutes, mise en place comprise. Les règles s’expliquent en trois minutes chrono, le format est compact (pratique à transporter), et le jeu fonctionne aussi bien en solo qu’à plusieurs (jusqu’à 8 joueurs).
Un QR code est disponible sur la boîte pour accéder à une courte bande-son d’ambiance, qui pose le décor de l’enquête. Ce n’est pas indispensable, mais c’est une petite touche agréable.
Attention, si vous jouez seul, le titre perd tout son sel, et surtout la durée de vie passe à 15 minutes.
Un format malin, et un prix mini
Lors d’un festival, j’ai payé La Copie 6,66 €. En boutique, le prix tourne autour de 8,90 €, parfois 10 €. Pour ce tarif, vous avez une enquête complète, une vraie expérience de déduction, et une rejouabilité limitée (une fois que vous connaissez la solution, c’est plié), mais suffisamment marquante pour valoir l’investissement.
À noter que la gamme Q System / Sherlock, ce n’est pas juste La Copie. Il existe plus de 15 enquêtes différentes, certaines se déroulant dans d’autres univers comme le far west, le médiéval, ou même une version enfant. En revanche, toutes ne sont pas forcément éditées en français, donc à vous de fouiller un peu.
