INDIKA est un jeu d’aventure particulièrement original dans une Russie alternative et décadente de la fin du XIXe siècle. Vous y incarnez une jeune nonne qui se pose des questions existentielles et rédemptrices.
Un univers vraiment original
Dire qu’un jeu à un univers est souvent un lieu commun. Pourtant ceci est vraiment dans la nature de ce qui va vous faire adhérer à INDIKA (ou pas). En effet, il est original a plus d’un titre, notamment sur l’idée de base. Vous y incarner une jeune nonne dans une Russie dystopique (ou fantasmatique au choix) de la fin du XIXe. De plus vous ne tardez pas à comprendre que la religieuse se pose de nombreuses questions, mais la petite voix qui lui répond de manière cynique et sardonique n’est autre que le diable en personne. Ainsi, même si on croise peu de personnages, on a de nombreux dialogues à forte teneur philosophique et religieuse. Que ce soit quand la Nonne se parle à elle-même, ou avec quelques interlocuteurs comme le tentateur lui-même ainsi qu’un prisonnier en fuite.
Le petit studio à la réalisation (du nom de Odd Meter ) est russe . Du coup on ne peut que vous conseiller de mettre le jeu dans sa langue d’origine. Les dialogues y sont particulièrement immersifs et bien meilleurs que la version anglaise (je vous rassure, les sous-titres peuvent être en français).
Graphisme ou fluidité ?
La réalisation graphique en 3D est juste superbe. Certains effets de matière, comme les vêtements ou la neige sont particulièrement réussis. Là aussi l’immersion joue à plein, c’est d’autant plus vrai pour l’architecture représentée qui est directement issue d’un monde slave qui nous est finalement assez peu connu. À cela vous rajoutez une ambiance de fin de règne. Le monde lui-même semble en ruine ou en plein effondrement économique.
Pour une meilleure optimisation, INDIKA est compartimenté en une multitude de chapitres qui sont autant de mini zones. Enfin ça c’est la théorie. Il y a toutes les chances que vous deviez choisir entre le rendu graphique ou la fluidité si votre PC n’est pas une bête de guerre. S’il était normal que mon PC portable soit hors course, j’ai quand même été surpris de voir mon PC de bureau à genoux quand j’ai sélectionné les options graphiques au maximum. Le lag était omniprésent dans mes cessions de jeu. Ainsi le jeu semble assez peu optimisé et il est particulièrement gourmand en termes de ressource machine. Nul doute que si ce n’est pas corriger prochainement vous allez être obligé vous aussi de choisir entre fluidités et graphisme.
Des puzzles un peu bancal
Comme on l’a dit, INDIKA est un jeu d’aventure exploration. Pour le coup, ce n’est pas un jeu où on combine des objets trouvés, mais plutôt de résoudre des puzzles de situations. Il s’agit le plus souvent d’actionner des leviers, ou de pousser des éléments pour continuer votre chemin. Hélas, le jeu vous laisse souvent un peu seul à comprendre ce qu’on attend de vous. Alors évidemment ceci est particulièrement frustrant, mais permet aussi une certaine satisfaction quand on comprend l’énigme. Le problème c’est que vous pouvez vous retrouver coincé. Le mieux à faire est de recommencer le niveau, mais vous devez parfois vous refaire de long passage de dialogue…
Par contre, il faut reconnaître que la technique ne vous aide pas toujours. Comme on l’a dit, la fluidité n’est pas toujours au rendez-vous. Or certaines épreuves qui vous demandent de courir ou d’esquiver des obstacles (par exemple fuir un chien dans un vieux moulin abandonné ou quand dans une usine où vous devez vous faufiler dans des tourniquets remplis de poissons). On a également de petits passages qui évoquent les rêveries ou le passé d’INDIKA sous la forme de mini-jeux en pixel-art. Ils sont magnifiques, mais certains sont d’une maniabilité hasardeuse. Mention spéciale à l’introduction, que j’ai dû recommencer un grand nombre de fois.