The Legend of Heroes: Trails from Zero nous arrive sur Nintendo Switch en cette fin d’année 2022. Il s’agit en fait d’une version remastérisée d’un opus PSP sorti en 2010. Trails from Zero se situe entre la série des Trails in the Sky (elle aussi disponible sur PSP) et la série qui a fait connaître la franchise en Europe : Trails of Cold Steel (dont la majorité sont testés ici même, les deux premiers sur PSvita notamment Trails of Cold Steel et les deux suivants sur Switch Trails of Cold Steel III et Trails of Cold Steel IV)…
J’avoue que je commence un peu par être lassé par la série des The Legend of Heroes: Trails in the Sky, qui n’en finissent pas de s’embourber dans un scénario sans évolution marquante. Une reprise d’un titre PSP situé dans le même univers nous faisait craindre le pire. Au final, c’est tout le contraire qui s’est produit.
Focus sur Crossbell, ce petit Monaco ?
The Legend of Heroes: Trails from Zero prend lieu et place dans la ville de Crossbell qu’on a déjà croisée dans les nouveaux opus Switch. Si vous êtes amateurs de la série, vous aurez un petit air de déjà vu puisque certains personnages ainsi que la ville font une apparition dans le Trails of Cold Steel III.
Crossbell, est un petit territoire coincé entre l’empire et la république, et qui propose à ses puissants voisins, un lieu de villégiature et de plaisir. Vous dirigez un groupe de quatre jeunes recrues idéalistes de la police locale, qui sont mutées dans un nouveau service de police. Mais ils vont vite comprendre que la corruption, les diverses mafias et sociétés secrètes (qui a dit encore Ouroboros ?) ainsi que les enjeux politiques ont miné depuis un bon moment ce petit territoire. Toute ressemblance avec certains petits territoires enclavés de l’Union européenne est bien sûr complètement fortuite…
Une aventure classique, mais prenante
L’aventure se concentre sur un nombre limité de personnages : le héros empathique, la jeune fille de l’élite timide, une nerd froide, un coureur de jupons désinvolte. Certes, on reste dans les clichés, mais on se complaît à suivre leurs pérégrinations, et bien sûr des informations qui égrènent leurs histoires et leur caractère, et qui évidemment vont les complexifier (un peu) plus que ce qu’ils semblent être. Les dialogues sont assez bien menés et pas dénués d’intérêts (en tout cas ceux qui concernent les dialogues entre les personnages). Bien sûr, d’autres personnages pourront être joués temporairement ou présents comme soutien dans les combats.
Le ton est résolument adulte au fur et à mesure qu’on progresse dans l’aventure. La ville sympathique du début va vite montrer toute l’étendue de la corruption qui la gangrène. Aux files des chapitres, certains sous éléments scénaristiques, comme la vente d’enfant, la prostitution, et bien sûr les complots et l’espionnage des grandes nations, se succèdent…
Bien sûr, JRPG oblige, certains sujets sont beaucoup plus légers, et l’on est également incité, entre deux tentatives de déstabilisation politique, à faire des parties de pêche, ou découvrir de nouvelles recettes de cuisine.
Un système de combat toujours (déjà) impeccable
Le système de combat est justement ce qui fait le charme de la série The Legend of Heroes. Tout est déjà bien présent. Pour rappel, vous disposez de plusieurs attaques, un coup de base, des coups spéciaux dits Crafts, selon les personnages, et de la magie dite Arts où vous avez sept emplacements pour agencés des Quartz. Ses pierres vous donnent droit à des pouvoirs magiques.
Chaque journée ouvre une série de missions plus ou moins facultative (et plus ou moins intéressant il est vrai également), combinée avec une mission principale. Le système repose sur l’exploration de zone avec des combats au tour par tour quand ils sont engagés. Le titre vous pousse à attaquer vos adversaires de dos dans la phase d’exploration. Ainsi assommé, vous avez un bonus d’attaque particulièrement puissant. On slalome donc entre les ennemis pour avoir le meilleur angle d’attaque aussi bien pour engrangé l’expérience, mais aussi pour rechargées ses coûts spéciaux / Crafts.
Un rendu ancien magnifié par sa remastérisation
D’un point de vue graphique, le rendu est assez étonnant, puisqu’on a effectivement un moteur de la période des jeux PSP, avec de petits personnages à grosse tête qu’on déplace dans des environnements en vue de ¾. Mais tout cela est rehaussé par des graphismes retravaillés notamment au nouveau des textures et des personnages. Pour être tout à fait exacte, une version retravaillée avait déjà été réalisée sur Psvita sous le nom de The Legend of Heroes: Trails from Zero evolution. La version Switch est cependant plus nette, avec un doublage en japonais. En termes de rendu on est clairement sur un moteur ancien, bien moins beau qu’un Trails of Cold Steel III par exemple. Paradoxalement ce rendu un peu ancien favorise au mieux la visibilité dans les déplacements. On prend un vrai plaisir à se balader et à explorer toutes les zones.
Évidemment, on a là un titre assez ancien qui n’est pas exempt de défaut notamment des menus à n’en plus finir, ou la carte volontairement invisible dans les donjons, histoire de les rendre encore plus difficiles. Mais tout ceci reste assez secondaire par rapport à la qualité générale.