Salt and Sacrifice : La promesse scellée d’un jeu salé
Fort du succès de leur jeu “Salt and Sanctuary”, qui nous promettait de faire l’expérience d’un Dark Souls-like en 2D (promesse tenue), Ska Studio propose 6 ans plus tard un nouvel opus intitulé “Salt and Sacrifice”.
Cette nouvelle promesse est double en intégrant la notion de sacrifice dès le titre du jeu, et associé au sel si cher à tout joueur à la recherche d’un challenge à la hauteur : ce nouveau metroidvania se veut difficile et les nombreuses morts inévitables… mais c’est en prenant le risque de se retrouver avec des joueurs au bord du rage quit ou qui ne tenteront tout simplement pas l’expérience proposée par ce tout petit studio indépendant au style graphique reconnaissable déjà depuis The Dishwasher.
Inquisition et chasse aux sorciers
L’histoire nous plonge dans un royaume autrefois pacifique, mais qui s’est retrouvé submergé par des Mages – incarnations impitoyables du chaos élémentaire – ravageant totalement les villages, châteaux et domaines aux allures médiévales. Nous nous retrouvons dans la peau d’un Inquisiteur, marqué d’une malédiction, condamné à se lancer dans la chasse aux Mages, par-delà la mort.
Malgré vos “obligations” d’Inquisiteur, le jeu ouvre une porte de réflexion sur vos actions et celles des Mages en vous laissant faire certains choix d’actions, comme de dialogues… de nombreux secrets et parts d’ombre du scénario sont donc à découvrir, mais ne se laissent pas explorer de manière linéaire.
Le Dark Souls des Dark Souls-like
Je ne peux nier que je suis passé par plusieurs phases négatives pendant une bonne partie de l’aventure… Tout d’abord, nous avons en effet affaire à un clone 2D de Dark Souls, tout comme le promettait également le premier épisode “Salt and Sanctuary”. Mais tout est trop calqué à mon sens : l’interface, les bruitages, les portes de brume, les fioles pour récupérer les vies avec des obélisques qui permettent de les remplir (et faire respawn les ennemis), les messages d’autres joueurs, …
Et si vous pensiez être perdu ou mal accueilli sur les jeux de FromSoftware, attendez de lancer votre première partie de Salt and Sacrifice. Pfiouh !
En plus d’être complètement parachuté sans préambule, puis d’être malmené par un premier boss, vous allez vite vous retrouver directement dans le cœur de l’action avec le strict minimum d’explications…
Comme dans Dark Souls, il va vous falloir trouver et “libérer” des PNJs pour pouvoir les retrouver dans le “hub central” du jeu. Vous aurez alors accès à des aides non négligeables : nouveaux objets, nouveaux équipements, des informations sur l’univers du jeu, etc.
De décès en déceptions ?
Comme évoqué précédemment, le début de votre aventure va être rude… très rude… De mon point de vue, Salt and Sacrifice se veut “difficile à la Dark Souls” mais ne réussi pas là où réside justement la force des jeux de la licence dont il s’inspire…
Dans Dark Souls, les morts sont punitives et parfois injustes, mais le level design et les mécaniques de jeu sont si bons qu’ils permettent de progresser naturellement et d’aboutir à un ratio “frustration/récompense” très juste et gratifiant.
Dans Salt and Sacrifice… vous n’avez pas ça. Vous prenez claques sur claques. Du moindre petit ennemi, au piège dissimulé dans le décor, et jusqu’aux différents mages que vous allez affronter. C’est pas le nombre de morts qui vous fera lâcher la manette, mais plutôt un sentiment d’impuissance face à certaines situations (un monstre rencontré trop tôt, un piège inévitable lorsqu’on y a affaire pour la première fois…). Un level design ingénieux qui fait de lui un bon metroidvania, mais aussi extrêmement sadique.
Du positif !
Dans les aspects plus positifs, le jeu est intégralement traduit en français. Ça vous semble peut-être anecdotique, mais c’est un des points qui pouvait gâcher l’expérience dans Salt and Sanctuary, le premier épisode, où la traduction française était totalement ratée… Cette fois la traduction est d’excellente facture.
Pour le amateurs de modes multijoueurs, vous allez être ravis. Avec, toujours dans la veine de la série des Souls, une possibilité de joueur en coopération et un PvP (c’est à dire du combat contre d’autres joueurs en envahissant leur partie ou en se faisant envahir). Ces fonctions en ligne ne sont qu’un gros plus totalement optionnelles si seule l’expérience solo vous intéresse.
Mais le gros point fort du jeu, celui qui fait qu’on continue de jouer et de prendre du plaisir : le gameplay.
Les déplacements, les différentes actions réalisables (grappin, wall jump, roulades, grimper sur les plateformes ou en descendre, …) et même les attaques sont vraiment très plaisants manette en main. Un excellent feeling qui fait presque oublier tous les petits défauts du jeu et moments de frustration.
Rien que pour cette fluidité qui rend l’exploration et la partie “plateforme” du jeu très agréable, on enchaine les heures de jeu avec plaisir et ça permet d’en explorer toutes les possibilités sans jamais se lasser (par exemple tester de nouvelles classes). Tout ça en débloquant à chaque fois des raccourcis dans tous les sens, comme tout metroidvania moderne qui se respecte.
J’ai aussi beaucoup apprécié les “finishs” dans certaines situations qui permettent d’infliger de gros dégâts de manière safe ou d’achever l’ennemi. Ça contribue également au très bon feeling du jeu.