Nous avons eu la chance d’être invités par Koch Media à tester la première démo d’un nouveau RPG, Mato Anomalies. Produit du studio chinois Arrowiz, il s’annonce à mon avis très prometteur.
Vous connaissez peut-être déjà Arrowiz. Fondé en 2014, le studio a déjà réalisé le jeu de musique VR Beats Fever (et son petit frère F2P Beats Fever Paper) ainsi que Hermitage: Strange Case Files, un VN d’enquête et d’horreur.
Édité sous nos latitudes par Prime Matter (qui également publiera le prochain GunGrave -celui-là je ne m’y attendais pas), Mato Anomalies est le tout dernier projet d’Arrowiz et j’ai pu faire les 30 premières minutes.
Un nouveau RPG qui pourtant sait sembler familier
Qu’est-ce donc que Mato Anomalies? Il s’agit au premier chef d’un RPG/VN.
Le jeu alterne entre dialogues type VN et cutscenes façon manga/manhua (BD chinoise, -NdlR), ces dernières au demeurant doublées; la démo proposait d’ailleurs les voix en anglais, mandarin et japonais, de même pour les textes-écran.
Avant de parler du gameplay et des mécaniques, je voudrais m’attarder sur l’aspect visuel du jeu.
On retrouve le style et les couleurs de Hermitage (visiblement les mêmes artistes/chara-designers), mais surtout l’ambiance et le design généraux du jeu m’ont immédiatement saisis.
Une fois l’introduction passée, j’ai eu le sentiment d’être dans le monde de MegaTen (Megami Tensei, la légendaire série de RPG sur les dieux et démons qui envahissent notre monde), particulièrement j’ai pensé aux Devil Summoner: Kuzunoha Raidou, à Persona 2 et à Maken X/Shao.
Pourquoi? Les visages aux traits distincts, les couleurs à la fois contrastantes et froides, cette ambiance d’un monde qui est un peu cyberpunk et simultanément dans un passé rétro-futuriste (oui dit ainsi ça semble stupide, mais il suffit de juste visiter le premier pâté de maisons le temps de prendre le métro pour comprendre, puis de voir la pub holographique géante).
De même, les premiers monstres affrontés m’ont clairement fait penser aux ombres de Persona 3.
N’allez pas croire que j’accuse de copie, au contraire c’est un compliment. Combien de jeux arrivent à passer à vue de nez pour une spin-off officielle? Chapeau bas donc à un design général qui m’accroche en moins de 5 minutes.
Notons également que l’ambiance générale nous offre Mato, une ville imitant Shanghai et Hong-Kong dans un style années 40/colonial anglais où se mêlent costumes trois-pièces en velours, montres de gousset à chaînes, androïdes et monorails magnétiques (d’où ce sentiment rétro-cyberpunk). L’ensemble est élégant et coloré et on retrouve ces arrières-cours et bas-fonds de béton typique des mégalopoles d’Extrême-Orient (comme on en voit dans de nombreux jeux japonais à monde ouvert ou dans les films HK). L’impression d’une ville géante, étrange, décadente (l’opposition radicale entre les façades à colonnes à l’occidentale dans les beaux quartiers et l’aspect clapiers de béton dans les quartiers pauvres) et plutôt inhospitalière où la pègre fait florès passe dès les premières secondes d’exploration.
Néo-noir et cyber-magi-punk
Maintenant, qu’en est-il du scénario?
Pour faire simple, vous jouez d’abord Duo/Doe, un détective privé qui se retrouve embauché « de force » par un cartel de la pègre pour une mission discrète: enquêter sur des anomalies liées à une énergie magique étrange d’une autre dimension qui provoque des catastrophes et dont un autre clan semble faire le trafic. Très vite vous découvrirez un univers parallèle dans lequel navigue Gram, un exorciste qui purifie les démons avec son épée. Ils vous aidera à sortir et vous aiguillera dans l’histoire et votre enquête. Il a ses objectifs, vous avez les vôtres, il peut se battre dans la zone parallèle, vous non. Il vous donnera aussi un gant vous permettant d’interagir avec les émanations de la zone parallèle, ce qui ajoute une autre phase de gameplay.
Un jeu aux nombreux styles
Parlons-en justement du gameplay. Le jeu combine plusieurs types d’interfaces et de modes de jeu.
La partir narrative, comme mentionné plus haut, suit le schéma VN: des dialogues avec d’occasionnels choix et un journal (accessible à volonté) pour relire les dialogues.
Pour l’exploration, on se déplace à la troisième personne dans des zones balisées et on peut parler à divers PNJ, interagir avec des trucs, aller dans des boutiques, prendre le monorail pour visiter les différents quartiers de Mato et activer les points de mission qui feront avancer l’histoire (du moins pour le moment).
À l’attaque!
Les combats maintenant. Avertissement d’abord: même si Duo/Doe possède un pistolet, la démo n’offre aucun combat dans le monde réel et il n’a servi à rien, sans doute aura-t-il une réelle utilité dans la version définitive, mais en ce qui concerne la démo, Duo ne sert en gros qu’à faire avancer l’histoire. Il s’agit ici d’un RPG tour par tour classique, où l’on joue Gram contre les monstres de la zone parallèle. Il possède plusieurs techniques avec leurs durées de refroidissement propres et il faudra savoir alterner pour optimiser ses dégâts. Système classique, Gram attaque, les monstres attaquent ensuite (je n’ai pas été pris en embuscade, mais cela doit être possible).
Une autre phase est présentée dans cette démo: le mind hack. Gram équipe Duo/Doe d’un gant spécial qui lui permet de mieux interagir avec les anomalies. Ce faisant il peut aussi « hacker » l’esprit des gens si nécessaire. On bascule alors dans un jeu de cartes où il faut estourbir des démons, charger du pouvoir, de la défense, et optimiser son attaque sur l’esprit de la cible. Si jusqu’ici je n’avais rencontré aucun souci à jouer au pad, le jeu de cartes a besoin d’un peu de travail car il fallait repasser à la souris. C’est également le seul moment où les textes-tutos étaient peu explicites et j’ai tâtonné avant de comprendre que je pouvais attaquer directement ma cible et pas juste les « démons » qui le « protègent ».
Là aussi le design et le style graphique m’ont fait penser à MegaTen, quelque chose d’étrange et évanescent, sans nécessairement aller (du moins dans la démo) jusqu’aux délires visuels qu’on rencontre dans Persona ou MegaTen, mais on sent une influence assumée et maîtrisée. Le jeu de cartes néanmoins est intéressant et pas difficile à comprendre ni prendre en main, mais le bât blessait quelque peu.
D’un autre côté, c’est une démo alors pas de panique, ça sera évidemment corrigé.
La musique que j’ai pu entendre était surtout ambiante et bien composée. Les sons avaient assez de punch pour servir l’immersion. Globalement la partie sonore m’apparaît propre, efficace et immersive.
Conclusions
En résumé, cette démo de Mato Anomalies m’a mis l’eau à la bouche. Ma première réaction à la fin de la démo fut « quoi, déjà? ». Les contrôles sont plutôt intuitifs et se prennent bien en main, visuellement j’ai tout de suite accroché et j’avais envie d’explorer partout, les combats sont simples mais pas simplistes et le jeu de hacking mental ajoute une couche de stratégie différente.
La démo sera également présentée à la GamesCom fin août à Cologne et pour ma part j’ai toute confiance en Arrowiz, ce sera un bon jeu à ne pas manquer. Pour le moment, le studio espère le sortir en 2023, sans plus d’informations. Laissons-leur le temps de le peaufiner, je crois que ça en vaudra la peine.
Il est prévu sur PlayStation, XBox, Switch et PC (Steam). Vous pouvez retrouver plus d’infos sur le site officiel du développeur.
Au passage, vous pouvez aussi admirer le trailer du jeu.