Jeu

Pankapu, le test sur Switch

Pankapu est l’exemple que tous les financements Kickstarter n’aboutissent pas sur des projets retardés de plusieurs années ou des arlésiennes. Et rien que pour ça, on a envie de l’aimer. Créé par le studio Français TooKind Studio, le jeu est tout d’abord sorti en format épisodique sur PC en 2016. C’est aujourd’hui sa version complète que nous allons tester sur Switch.

« Une direction artistique un peu flashy mais surtout enchanteresse. »

L’histoire de Pankapu est d’abord celle de Jaha’rell, un enfant ayant récemment été traumatisé. Pour le réconforter, son père lui narre une histoire quelque peu onirique, à savoir celle de Pankapu. Ce dernier ayant la lourde tâche de libérer le royaume d’Omnia, empris à l’invasion des cauchemars. Voilà pour le pitch, et l’exploration des niveaux de Pankapu (le jeu) sera l’occasion de le compléter par la récupération de segments de mémoire, disséminés ça-et-là. Bon, comme d’habitude, on va être honnête avec vous. Le scénario ne nous a pas semblé particulièrement passionnant, tout comme les cut-scenes à base de jolies illustrations mais aussi d’interminables écrans textes. Celui-ci étant totalement dispensable à la progression, nous en resterons donc là sur ce point.

Du côté du game system, Pankapu se présente sous la forme d’un jeu de plateformes (beaucoup) et d’exploration (un peu). Autre particularité, le jeu présente quelques petits aspects de RPGs, et notamment la présence de trois « Egides » : le chevalier, l’archer et le mage. Chacune des formes présente certaines particularités, influençant le gameplay et les possibilités de certains passages. Le chevalier pourra par exemple se protéger avec son bouclier, l’archer tirer à distance, et le mage stopper le temps. A l’issue de quelques niveaux uniquement sous la forme du chevalier, il vous sera ensuite possible de disposer de deux puis de trois Egides, elles-mêmes influençables par des sphères de pouvoir spécifiques. A vous alors de switcher en permanence entre les différentes formes et pouvoirs, pour pouvoir progresser.

« Des passages originaux réussis mais malheureusement peu nombreux. »

La Direction Artistique de Pankapu risque de diviser. Chez Air-Gaming, nous l’avons trouvée soignée, onirique, réussie. Mais certains lui reprocheront peut-être son aspect « Flash » (surtout dans l’animation) et ses couleurs parfois criardes, en n’ayant pas tout à fait tort non plus. Tout ici sera alors affaire de goût et d’appréciation individuelle, au regard des captures d’écran de ce test. Mention spéciale tout de même aux musiques, discrètes mais envoutantes et parfaitement adaptées à l’environnement du jeu.

Le monde de Pankapu se présente sous la forme d’une carte avec embranchements et possible aller-retours. Afin de récupérer certains objets ratés (renforcement de pouvoirs, augmentation de la barre de vie, segments de mémoire…), d’emprunter de nouveaux chemins accessibles via de nouvelles capacités, ou tout simplement de tenter le contre-la-montre. Tout ceci semble conférer au titre une allure de Métroidvania, mais en toute franchise il n’en est rien. Malgré la forme, la progression du titre est plutôt linéaire, et les réelles motivations de revenir dans certains niveaux finalement peu nombreuses.

« Une jolie carte à embranchements, mais une progression bien linéaire. »

Peu nombreuses aussi, sont les initiatives de variété de gameplay, tels que les niveaux en bateau ou sous la forme de shoot-them-up. Ce qui est assez dommage, car ces passages originaux sont assez réussis et apportent une fraîcheur nécessaire à Pankapu. Car nous touchons là au souci majeur du titre : son absente d’originalité, voire de personnalité. Comme évoqué ci-dessus, la plupart des éléments de réalisation peuvent être discutés, mais nous ont semblé plutôt réussis. Par contre, le jeu est une bonne démonstration de l’importance du game-design.

Régulièrement en baisse de rythme et rarement vraiment difficiles, les 6 ou 7 heures requises pour parcourir Pankapu proposent un contenu déjà éprouvé mille fois. Vient alors rapidement s’installer un certain ennui, et lors de notre progression, nous avons également dû faire face à quelques plantages assez sévères. En conséquence, nous vous recommanderons chaudement de limiter votre progression à des parties courtes, heureusement possible par le mode nomade de la Switch.

Mis à disposition par l’éditeur : Non
Image de Angi

Angi

Né dans les Miel Pops, Ulysse 31 et les spirographes, ANgI- est un bon petit geek un poil rétro, mais pas que. Pas que car le présent a concrètement du bon vidéoludique à offrir à défaut de certitudes sur un avenir toujours incertain. Et pas que parce qu'au-delà des jeux vidéo, pas mal d'autres trucs l'intéressent tels que la culture nipponisante ou la technologie en général. Aujourd'hui, il a du mal à trouver sa place dans ce monde sans pitié où chaque comportement doit être codifié. Faux gamer devant l'éternel, ancien nerd doublé d'un otaku ou papa casual...? Ou peut-être un peu tout ça à la fois. Aujourd'hui, en matière de mobilité, la Nintendo Switch a ses préférences. Et soyons honnêtes jusqu'au bout, le smartphone aussi, un peu.

Disponibilité

Age conseillé

Thèmes

Format

Editeurs/Auteurs

Warned Edition devait sortir un Physique de Pankapu sur Switch, mais je ne crois pas qu'à ce jour il ait livré quoi que ce soit.

Avis sur
Pankapu

Plaisant

Evaluer et surtout noter Pankapu est un vrai dilemme. D’un côté, il est indéniable que le titre a été réalisé avec l’envie de bien faire, qu’il bénéficie d’une ambiance réussie et qu’il nous a permis de passer un bon moment. Mais de l’autre, il nous incombe d’évaluer le jeu objectivement et surtout par rapport à la (nombreuse) concurrence du genre. Sur ce point, Pankapu souffre clairement d’un level-design peu inspiré et beaucoup trop classique, sans pour autant être proposé à prix cassé. En résulte donc un coup d’essai finalement plutôt moyen mais, soyons positifs, tout de même prometteur.