Toudoudoudoum… Toudoudoudoum… Batman ! Collants gris et short vert, ambiance kitchissime à souhait, héros à la fois justicier et sombre, vilain qui rit sadiquement aux éclats… En quelques secondes, vous y êtes. Toujours en pleine épopée geeko-littéraire, nous allons nous intéresser aujourd’hui à l’ouvrage « Qui est le chevalier noir ? Batman à travers les âges », un livre aussi long que son titre, écrit par Siegfried Würtz et édité chez Third Editions.
Un pavé dans la batcave
La première chose qui impressionne quand on tient la bête entre les mains, c’est son poids. Au royaume de comics et des mangas, il est finalement peu courant de disposer d’un ouvrage plutôt encyclopédique de 350 pages et dénué de toute illustration. C’est d’ailleurs à ce jour le plus gros livre Third Editions que nous ayons eu l’occasion de parcourir. L’illustration sur couverture rigide est élégante et très sobre, peut-être trop… Mais nous y reviendrons.
Alors Qui est le chevalier noir?
L’accroche du livre commence sur une affirmation un brin provocatrice : « Batman est le plus intéressant des super-héros ». Derrière cette introduction, l’auteur entend mettre en avant la place particulière que la chauve-souris a dans la pop-culture moderne, et surtout ses multiples facettes et interprétations : paladin au service de la justice, sombre chevalier froid et cynique, être humain avant tout torturé par ses démons, interprétations tantôt classiques et tantôt expérimentales, etc.
L’auteur passe ainsi d’une époque à l’autre, de 1939 (année de création de Batman) à nos jours, en combinant contexte socio-culturel et interprétation de notre héros. Nous avons ainsi particulièrement apprécié les chapitres dédiés à la naissance du chevalier noir (1939-1945), au « nettoyage » et à la renaissance du mythe (2006-2019), et aux adaptations ludiques (jeux vidéo, jeux de société). Complexité du héros, influences historiques et culturelles, alter-egos féminin, indissociation du Joker, parallèles avec Superman, Batmania, multiples versions du Dark Knight… Tout y passe, et tout est traité avec un niveau de détail extrême plutôt impressionnant.
Un traitement classique… peut-être un peu trop ?
Mais c’est aussi là que le bât (man) blesse (un peu). Les critiques de deux autres ouvrages édités chez Third Editions (à propos de Spiderman et Akira) sont déjà présentes sur Air-gaming. Ces deux ouvrages cumulaient deux qualités essentielles pour retenir l’attention des lecteurs geeks que nous sommes : une approche thématique « à la carte » et surtout un réel esprit de synthèse.
Si la profondeur de traitement et le niveau de précision apporté sont louables, le pavé de 350 pages et une structure essentiellement chronologique rendent inéluctablement l’ensemble un peu moins ludique et surtout moins digeste. Cette approche plutôt classique et cet ouvrage volumineux constitueront-elles un avantage au traitement du sujet ou une contrainte à la lecture agréable ? A vous d’en juger, vous êtes prévenus.