La licence Donjon de Naheulbeuk est enfin adaptée en jeux vidéo avec un Tactical RPG. D’abord proposés sur PC/Steam, nous avons attendu la version Nintendo Switch pour l’essayer.
Naheulbeuk une origine dans l’internet 1.0
J’ai connu l’internet avec des modems 56k et des images qui s’affichent quasiment ligne par ligne. Dans ce monde-là, quelques joyeux drilles avaient inventé des sketches audio compressés, dans des mini épisodes au format MP3 (ouais ! le truc avant le MP4). Dans le genre, il y avait « Le Donjon de Naheulbeuk », une saga crée en 2001 par John Lang, musicien de formation. On suivait les aventures d’un groupe d’aventuriers dans un style parodiant les jeux de rôle d’heroic-fantasy. Inutile de vous dire qu’on était fan de cet OVNI gratuit et sans publicité (heureux temps).
John Lang a décliné sa licence avec des bandes dessinées, des romans, et divers produits dérivés. Seul le support jeu-vidéo manquait à l’appel. Artefact Studio se lance dans le projet, et nous appâte par une présentation Gamescom 2018 plein de promesses. Mais c’est surtout lors du salon de la Paris Games Week 2019 que l’intérêt se concrétise. Nous avons pu discuter longuement avec l’équipe de développement et le projet nous semble vraiment intéressant.
Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre plus qu’un jeu à licence
Finalement, le Donjon de Naheulbeuk, l’amulette du désordre, sort sur Steam en 2020. On attend cependant la sorte Switch pour vous parler de cette version. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a une vraie proposition de Gameplay et pas seulement une exploitation de la licence.
Pour autant, tout l’univers du Donjon de Naheulbeuk est bien présent. Vous incarnez une équipe de bras cassés, pardon d’aventurier dans l’exploration d’un Donjon. Tous les archétypes d’un jeu de rôle sont bien campés : un ranger leader sans charisme, un voleur pleutre, un barbare qui tape avant de parler, un nain avide, un ogre affamé , une elf cruche et maladroite, et une apprentie sorcière… À cette équipe, vous pourrez ajouter un huitième compagnon à choisir parmi un ménestrel, une paladine, une prêtresse.
Le Donjon est une tour qui combine donc plusieurs étages variés, des sous-sols à la terrasse qu’il vous faudra débloqués au fil de l’aventure. Celle-ci est plaisante et les combats s’enchaînent plutôt bien. Vous avez des phases d’exploration et de déplacement où vous diriger un des membres de l’équipe. Le groupe vous suit alors dans les différents étages de la tour. Pour diversifier un peu, quelques petites missions annexes vous sont proposées, notamment à la taverne. Car oui il y a une taverne dans ce donjon pas si classique que cela.
Dans certaines zones du Donjon de Naheulbeuk, des combats s’enclenchent selon le scénario. La partie tactique est vraiment très bien travaillée. On joue sur la couverture des éléments du décor, des attaques de zones et des coups spéciaux. Pour ce faire, vous avez des arbres de compétences assez diversifiés pour chaque classe de personnages. Très clairement, l’attaque frontale vous amènera directement à une mort certaine. À vous d’adopter la meilleure stratégie possible. Car même si l’utilisation de la couverture est essentiellement certains éléments sont destructibles et d’autre sont successible d’exploser et vous occasionner des dégâts. On est donc très loin de devoir camper ses positions. D’ailleurs, la fausse bonne idée de dynamiser les combats est d’avoir introduit (quelque fois) des renforts infinis. Ce qui fait qu’on se doit de remporter la victoire le plus rapidement possible.
Une écriture savoureuse
Le scénario est certes sympathique, mais c’est surtout un prétexte. Ici le ton est à la parodie et au pastiche. On croisera donc beaucoup de poncif ou de clins d’œil de jeu de rôle classique (papier comme de jeu vidéo), toujours traité avec humour. Celui-ci passe donc par des situations cocasses et surtout SURTOUT, une très bonne écriture des dialogues. Les doublages français sont excellents et sont réalisés par les voix « historiques » de la série notamment John Lang lui-même. Quelques guests sont également de la partie notamment des membres de série la Kaamelott tels que Franck Pitiot (Perceval) et Jacques Chambon (Merlin). Ce dernier double d’ailleurs merveilleusement bien le ranger.
Même chose pour la musique qui est vraiment de qualité. Certaines sont même directement issues du répertoire de la série audio. Par contre, les mêmes vannes reviennent dans les phases de déplacements, ce qui est lassant. Heureusement, vous pouvez cependant rendre silencieuse votre équipe durant ces moments (et on vous conseil de le faire).
Une version Switch du Donjon de Naheulbeuk améliorable
L’aventure de base du Donjon de Naheulbeuk : L’amulette du désordre est déjà une très bonne proposition. Trois DLC sont prévus pour compléter l’offre. La version Switch (Chicken Edition) comprend le premier d’entre eux dans la cartouche : Ruines de Limis. Il faudra donc passer sur l’Eshop pour aguerrir les deux autres, ce qui est tout de même un peu dommage.
Les graphismes, notamment des personnages sont directement inspirés des dessins de la BD réalisés par Marion Poinsot. Par contre la version Switch est clairement en retrait par rapport au PC. Le downgrade est bien visible, et encore davantage dans les zooms que vous pouvez faire dans le jeu. La situation est moins pire dans la version Dock/TV. Quand on prend la vue la plus globale et qui est la plus adaptée, on arrive cependant à un aspect assez honnête et plutôt joli mais très loin du rendu PC/console de salon.
Autre bémol de la version 1.31 que nous avons testé, celle qui est dans la cartouche donc, est très instable. Le jeu crachait lors de certains combats. La version 1.311, corrige ce problème et réduit (un peu) les temps de chargements.