Musiques techno-futuristes, vaisseaux, aliens et tirs lasers. Crisis Wings ambitionne de vous faire replonger dans les plus belles heures de Truxton et des shoot them up l’ère Toaplan. Le titre développé par Pieslice Productions et édité chez Eastasiasoft y parvient plutôt bien, et même peut-être un peu trop.
Space Opera, épisode 1394
Le jeu annonce la couleur dès son introduction, et attirera immédiatement l’œil de tout fan de shoot them up un brin rétro. Sa direction artistique constitue un bel hommage au début des années 90, même si on regrettera l’aspect plutôt répétitif des décors. Les ennemis sont variés et bien détaillés. Les musiques de type synthwave sont plutôt pêchues et vous invitent immédiatement à aller (à nouveau) sauver l’univers, dans une ambiance arcade plutôt réussie. Aucune originalité donc, mais de ce côté-là, ça fonctionne.
Crisis Wings intègre une option d’affichage plutôt intéressante. Le jeu est au départ conçu pour un format vertical (aussi appelé Tate, pour les adeptes du genre). Dans ce contexte, il est possible d’activer une rotation de l’affichage, dans un sens ou dans l’autre. Mais surtout, il est possible de basculer l’ensemble du jeu sur un format horizontal façon R-Type, pour optimiser le plaisir en mode nomade par exemple. Cette option est vraiment très appréciable.
A noter donc que pour des soucis de lisibilité, les captures d’écran de ce test ont donc été réalisées en mode horizontal. Mais que le titre est prévu à l’origine pour être joué en mode vertical. Crisis Wings peut se parcourir localement à deux, baissant significativement sa difficulté mais augmentant aussi la confusion à l’écran. Nous y reviendrons.
Je suis pas venu ici pour souffrir, ok ?
Le titre se veut donc être un hommage fidèle aux shoot them up de la première moitié des années 90. Sur ce plan, c’est plutôt réussi. Mais le problème majeur, c’est que Crisis Wings en a aussi repris les défauts. Le vaisseau est plutôt lent, et les masques de collision des ennemis sont souvent énormes. De plus, leurs mouvements sont stéréotypés au possible et surtout répétitifs. Les sept niveaux de l’aventure ne comprennent aucun moment mémorable, y compris du côté des boss. Pour résumer, nous avons ici affaire à un « jeu à patterns ».
La durée de vie est donc augmentée de manière artificielle et pas forcément très épanouissante, le « par cœur » étant de rigueur. Le système de scoring intègre une notion de chaîne et de collecte de médailles en conséquence, mais ne va pas plus loin. Le tableau de score est par ailleurs uniquement local, pas en ligne.
De plus, les commandes sont classiques et peu excitantes.Le jeu ne propose tout simplement rien d’autre que trois armes différentes (avec power-up) et des bombes. Les multiples modes disponibles (jeu classique, time attack, entrainement et boss rush) ne font pas illusion.
Une lisibilité réduite
Côté lisibilité, l’ensemble est très brouillon. Vos tirs occupent rapidement une grande partie de l’écran, et viennent recouvrir ceux des ennemis. Aucun code couleur permettant clairement de les distinguer n’est présent. Même la bombe, une espèce de tête squelettique verdâtre, prend tout l’espace mais n’annule pas les attaques adverses. Il est donc courant de mourir de cette manière et bien entendu, la situation est encore pire en mode coopératif, lorsque tous les tirs se superposent.
Tout en respectant les codes esthétiques de début de l’ère 16-bit, Crisis Wings a donc oublié d’intégrer quelques éléments de gameplay et de design des shoots modernes. Car malgré son prix modique de huit euros et à moins de vouloir « souffrir comme à l’époque », subir de telles contraintes en 2021 passe plutôt mal.