Le studio Ready at Dawn s’était fait remarquer en 2005, à l’occasion de la sortie de God of War sur PlayStation 2. Alors que tous les regards étaient braqués sur les consoles de nouvelle génération, incarnées par la Xbox 360 et la PS3, le développeur a secoué le microcosme vidéoludique en présentant un titre renversant sur la génération précédente. Un jeu ultra-bourrin et sanglant qui, en plus de proposer une mise en scène accrocheuse, affichait une réalisation graphique somptueuse. Dès lors, il fallait sortir du placard cette bonne vieille console de Sony : elle en avait encore dans le ventre, pour ceux qui en doutaient !
Une suite plus tard (en 2007, God Of War II : Divine Retribution), nous arrive alors un épisode exclusif à la PSP. Une conversion de licence logique, aussi bien sur le plan technique que d’un point de vue commercial. Au fil des mois, screenshots et vidéos de preview défilent sur le Web : rapidement, God of War : Chains of Olympus est devenu le jeu le plus attendu sur PSP pour 2008.
Kratos est de retour, toujours aussi mortel
Chains of Olympus est une pré-quelle au God of War original. Sauvé par les dieux de l’Olympe, Kratos leur doit un dévouement sans limites et, ainsi, effectuer leurs basses besognes sur terre. L’action débute en Attique, lorsque notre héros sans peur tente de sauver la cité d’Athènes, face aux hordes perses. Et tout de suite, on retrouve la patte God of War : les envahisseurs utilisent une créature monstrueuse, un basilic cracheur de feu. Idéal pour faire place nette. Kratos va devoir l’affronter à plusieurs reprises au cours du premier niveau pour finir par l’achever au cours d’un combat titanesque. Les soldats perses ne sont que du menu fretin à coté. Toute la structure de jeu de God of War s’articule ainsi : de la progression classique avec affrontements par milliers, des boss qui vous sembleront indestructibles, le tout saupoudré de quelques énigmes placées ça et là pour débloquer telle porte ou telle grille. Présenté ainsi, c’est finalement peu sexy et sans aucun doute vu et revu, mais ici la mise en scène est tout simplement impeccable.
Prenons par exemple les caméras. Intégralement en 3D, le jeu ne vous laisse pourtant aucune maitrise sur ces dernières. Et c’est finalement sans importance, puisque les angles de vue sont presque toujours idéalement choisis, de sorte que l’on voit en un clin d’œil qui affronter ou ce qu’il faut faire. Lorsqu’une action est à effectuer (déplacer un objet, faire tourner une manivelle, etc.), une indication apparait à l’écran. Du coup, on ne rate rien.
Coté gameplay, là encore, c’est aux petits oignons. L’absence de boutons L2 et R2 de la PS2 se fait vite oublier, avec quelques nouvelles combinaisons très pratiques. Les esquives se font désormais en appuyant simultanément sur L et R, plus une direction. On ne « zappe » plus entre les différentes magies, mais on la déclenche avec R plus un bouton associé. Une bonne heure de jeu permet de mémoriser toutes les actions possibles. Et celles découvertes en cours de jeu viennent s’ajouter naturellement. Enfin, on retrouve bien évidement toutes les scènes en « quick time event » qui, pour peu que l’on appuie sur les bonnes touches au bon moment, permettent d’effectuer des actions précises : achever un boss, interagir avec un décor, etc.
Un épisode solide mais sans surprises
Ceux qui découvrent la série sur PSP devraient s’éclater avec ce God of War : Chains of Olympus. Les sensations procurées par Kratos, notre tueur sans pitié sont bien là, et tous les bons ingrédients de la série sont en place. Avec, pour ne rien gâcher, une réalisation somptueuse, digne des meilleures réalisations PSP (peut-être avons-nous la plus belle !). Bien sur, on a un peu moins de polygones que sur PS2. Mais tout a été travaillé dans les moindres détails, aussi bien au niveau des décors que des superbes effets de transparence ou de lumière. On se surprend parfois à tourner en rond, juste pour admirer ! Les animations, elles aussi, ont parfaitement été retranscrites et l’on retrouve tout le panel de mouvements de Kratos. Musiques et bruitages sont, quant à eux, superbes.
Mais qu’en est-il pour ceux qui connaissent la série sur le bout des doigts ? Eux devraient être légèrement déçus. Non pas du fait de la linéarité de l’aventure, propre à la série, mais plutôt du fait de l’absence totale d’introduction de nouveautés. God of War 2 avait su un peu renouveler cela avec le Pégase, pour des phases de tir totalement absentes ici. Globalement, le bestiaire n’est pas vraiment inspiré lui non plus, puisqu’il semble provenir directement d’un mix des deux premiers épisodes. Double déception : le Basilic auquel nous faisions référence au début du test sera le seul boss réellement titanesque à combattre. Sur ce point, et ce point seul, God of War : Chains of Olympus perd un peu de sa superbe.