Je continue de gratter mon backlog comme un moine en quête de rédemption avant le grand départ en vacances. Mais voilà, quand un éditeur que j’affectionne sort un nouveau jeu au parfum d’arcade, je me sens obligé de m’y plonger. C’est la loterie : parfois on tombe sur un jeu sympa, parfois sur une vraie pépite indé. Cette fois, c’est Flora & Fang: Guardians of the Vampire Garden qui atterrit entre mes mains. Et on va voir si mon amour pour Castlevania et les vampires tient encore debout.
Draculito, mon saigneur
On incarne au choix Flora ou Fang, les gosses de Dracula, sauf qu’au lieu de sucer du sang, ils protègent des citrouilles du potager de papa… oui, quand on est immortel, on peut aussi avoir des passions comme le jardinage bio. Logique. Le problème, c’est qu’une armée de moustiques veut dévorer les légumes, et toi, ton arme, c’est un pulvérisateur anti-insectes façon Super Timor, qui tue les moustiques en quelques coups. Le tout est bien évidemment ancré dans une ambiance Halloween prépubère pour coller dans un esprit arcade.
Un aspect arcade oubliable
Visuellement, Flora & Fang joue la carte rétro à fond, avec une DA 2D ultra simpliste qui rappelle les jeux des années 80, mais sans le charme pixel-art d’un Mappy ou de l’excellent Murtop. Les plans sont fixes, les sprites peu animés, et seuls les pulvérisateurs des gamins s’agitent avec un “pschit-pschit” aussi répétitif que rigolo. Les enfants sont mignons, oui, mais figés comme des Playmobil, ce qui finit par donner un rendu un peu lourd et creux. Côté son, c’est le néant ou presque : aucune mélodie marquante, juste des bruitages oubliables qui peinent à rythmer l’action. Heureusement, les boss de fin de zone relèvent le niveau : des gros sprites et un vrai feeling arcade (à la limite du shmup) qui sauve la mise. Mais au global, on sent clairement que le soft reste en-dessous des autres titres Flynn Arcade, surtout sur le plan technique et artistique.
Un Donkey Kong 3 mineur
Le gameplay de Flora & Fang est aussi simple que basique : tu sautes et tu pulvérises trois jets sur des insectes et tu leur sautes dessus pour les tuer. Votre seul objectif : protéger trois pauvres citrouilles. Chaque bestiole vaincue lâche des pièces, mais les upgrades qu’on peut acheter ont un impact franchement limité… Le jet du pulvérisateur, précis au pixel près, devient vite un cauchemar et transforme l’action en festival de ratés frustrants. Rapidement, on arrête de jouer proprement et on campe devant une seule citrouille en priant pour que ça tienne. Parfois, des ballons apparaissent et si on les chope tous, on zappe le niveau d’un coup. En fin de map, on tombe sur un boss, mélange réussi de shmup et tower defense, qui sauve l’honneur du jeu. Une fois leur pattern compris, ces boss sont funs… mais tout le reste est plat à pleurer. Bref, on se retrouve face à une pale copie de Donkey Kong 3 sans sel et sans saveur…
