Cobra Kai 2 : Dojos Rising, le test sur Switch

Pour ceux qui suivent le site depuis quelques mois, vous avez dû lire mon test à contre-courant de Cobra Kai. Le titre, bien que moyen dans sa réalisation, proposait un bon défouloir. Et quand on est amoureux de Beat Them Up souvent, c’est ce qui compte. De fait, Game Mill a souhaité proposer une suite à la franchise sur console avec : Cobra Kai 2 : Dojos Rising. Et on peut conclure que son aîné a dû avoir un succès suffisant, car Game Mill se permet de ne pas proposer le même jeu avec juste un reskin, mais une refonte assez conséquente. Est-ce que la voix du poing ne risquerait pas de nous mettre KO cette fois?

Cobra Kai 2 tente de se renouveler et de s’enrichir de nombreuses fonctionnalités

Cobra Kai 2 : Dojos Rising est la suite directe de Cobra Kai The VideoGame. C’est à dire un Beat Them Up nerveux, mettant en scène les protagonistes de la série Netflix Cobra Kai. Vous parcourez les niveaux, taper nerveusement le bouton X pour enchaîner les mandales ou si vous êtes du genre fin, vous pourrez faire quelques sauts, choppes ou user de vos compétences de Chi. Contrairement à Cobra Kai The Karate Kid Saga Continues, les compétences de Chi (ou l’utilisation du décor pour frapper l’adversaire) demanderont désormais d’avoir assez de points dans sa jauge. Pour le reste, on est en terrain connu et classique des Beat Them Up, les vagues d’ennemis arrivant en conséquence comme sur son aîné.

Cobra Kai 2 : Dojos Rising en profite pour intégrer tous les nouveaux personnages de la série vus lors de la saison 4 et 5. Forcément en plus du grand méchant Reese nous aurons l’arrivée de Terry Silver. Les deux s’associant pour faire monter en puissance Cobra Kai. De l’autre, Johnny Laurence dirigera les Eagles Fang, et M. Larousseau sera toujours le Sensei de Miyagido. Vous pourrez jouer ces trois Dojos dans le jeu avec leur lot de personnages principaux et secondaires.

C’est d’ailleurs le nouveau cœur du jeu que de devoir faire « grandir » notre Dojo en recrutant des combattants et des employés. Il y aura aussi une gestion financière légère avec la possibilité d’investir dans le Dojo et de le faire monter de niveau, mais aussi dans les compétences de combat du Dojo.

Cobra Kai 2: Dojos Rising ou faire grandir le Dojo à tout prix

Vous aurez 14 jours pour faire grossir votre Dojo, votre but étant d’être assez fort et préparé pour gagner la finale du tournoi All Valley -18 ans. Pour cela, votre équipe réduite en début de partie devra parcourir la ville pour recruter les jeunes de la série. Ici, pas de règle, un Miyagido peut devenir Cobra Kai et l’inverse. Pour réussir à recruter un personnage, il vous faudra réaliser son défi personnel qui peut être exprimé de façon plus ou moins claire. Le battre sera souvent facile, par contre devoir obtenir un rang 2 (ne me demandez pas ce que c’est, je ne sais toujours pas) sera plus compliqué par exemple. C’est selon les goûts du personnage ou des développeurs.

Dans chaque niveau vous pourchasserez vos futurs combattants ou employés dans l’ordre de votre choix, d’ailleurs vous n’êtes même pas obligé de finir un niveau pour pouvoir accéder à d’autres. Par exemple, lors de ma partie, sur le premier niveau, je recherchais Laraie. Lors du combat avec ce personnage qui dans la série est faible. Et bien, il m’a mis littéralement une raclée, cela en raison d’attaques totalement craquées (on reviendra sur le sujet de l’équilibrage plus tard). La perte de tous mes personnages n’a cependant eu aucun impact (éventuellement sur leur morale, un peu), et j’ai continué ma partie sur un autre niveau avec 3 personnages que j’ai réussi à recruter dans le niveau précédent.

D’ailleurs comme pour Cobra Kai The Videogame vous pourrez construire une équipe de quatre combattants de votre choix au début de chaque niveau. En jeu, vous pourrez switcher de l’un à l’autre. Variant ainsi les attaques, les compétences et le plaisir de jeu.

Le passage à la vue à la troisième personnage qui tue le game

Grosse nouveauté de Cobra Kai 2 : Dojos Rising, alors Cobra Kai The Karaté Kid Saga Continues était un pur Beat Them Up à scrolling, le petit nouveau veut jouer dans la cour des grands. Il nous propose donc une vue à la troisième personne avec caméra libre et à la main du joueur. C’est un choix étonnant en 2022, que de proposer la gestion de la caméra sans assistance. Ça apporte tous les défauts que nous avons pu maudire dans les premiers Beat Them Up sur PlayStation (j’ai Fighting Force en tête). Caméra qui se coince, pas de possibilité de lock l’ennemi, et on passe son temps à tenter de comprendre ce qui se passe à l’écran.

Là ou le premier Cobra Kai, proposé une vision simple, mais bourrine, et forcement un peu jouissif. Cobra Kai 2 : Dojos Rising tente de grandir, mais sans y mettre les moyens. Alors forcement, une fois que l’équipe de développement (enfin surtout le Game Designer…) a souhaité partir sur une vue à la troisième personne. Il s’est en toute logique ouvert les portes du jeu d’action/aventure et j’imagine qu’il s’est dit que de proposer quelques possibilités de Parkour serait sûrement bienvenu. Là encore, le titre chute lamentablement en proposant une maniabilité pas adaptée, et surtout en empêchant d’utiliser ses capacités de Parkour dans la partie Beat Them Up. Résultat, on fera ça dans les moments tranquilles, dans des zones balisées. Et l’on pourra chuter un nombre incommensurable de fois, nous laissant ainsi tout le temps nécessaire pour maudire le titre.

La difficulté de l’équilibrage quand on veut faire grandir un Dojo

Mais Cobra Kai 2 : Dojos Rising outre ses petites problématiques de jeunesse n’est pas forcément mauvais. Il reprend en partie quelques éléments de son aîné qui avait pu me plaire. Le problème, c’est que Cobra Kai The Videogames n’était pas équilibré, et Dojos Rising ne l’est pas plus. Dans le contexte Cobra Kai premier du nom, ça donnait un début de jeu un peu difficile, mais une fois quelques niveaux obtenus et des compétences débloqués, c’était la foire au n’importe quoi! Et ça en devait jouissif.

Pour Cobra Kai 2, ils ont aussi voulu limiter grandement ce côté « toute puissance ». Et résultat, on passe d’un titre nerveux et qui devenait sûrement trop facile, mais procurant du plaisir. À un titre peu maniable (p**** de caméra) et difficile (p***** de Laraie) qui crée beaucoup de frustration. Frustration pour obtenir un rang A, frustration pour recruter, frustration pour réussir les mini-jeux (encore une nouvelle fonctionnalité).

Le Ceasar est attribué au boss de fin

Il en devient ridicule tant il est surpuissant avec des attaques impossibles à contrer. Ce n’est pas en raison de mon incompétence, c’est juste que durant le brainstormig chez Game Mill, y’en a un qui a cru malin de proposer une attaque psychique non évitable qui va rentrer dans la tête du personnage pour l’empêcher d’utiliser son esquive et ses attaques Chi… OK, bah vas y fait comme chez toi! À quel moment, ont-ils cru que c’était une bonne idée?

Et des problèmes comme celui là, y’en a plein, que ce soit les ennemis de bases qui peuvent courir sous terre pour arriver sur vous, et vous faire un Dragon Punch en boucle. Ou encore la mission où l’on doit ne casser aucun élément du décor. Où l’on va tenter vainement pendant 10 minutes de taper des ennemis énormes sans toucher les chaises ou tables du réfectoire. Et que dans les quatre secondes qui suivent des « soigneurs » ennemie apparaissent et éclatent littéralement toute la map avec leur « Heal » de zone. Je ne sais pas quoi dire, il n’y a pas eu de testeurs? Personne n’a vu que ça coinçait?

Etc., etc.

Features Rising et bugs à gogo

Alors oui, Cobra Kai Dojos Rising propose une histoire, des cutscènes sympas, des voix off cool, un nombre de coups spéciaux (Chi) conséquent. Il propose aussi de nombreux personnages jouables, on ne s’ennuie pas de ce point de vue. La partie combat reste sympathique, petit bémol sur les règles du tournoi All Valley, mais ce n’était pas évident de faire beaucoup mieux. (petite blague, y’a 0 spectateurs dans le stade …)

On a aussi cette partie gestion du Dojo, des employés, des revenus, des dépenses pour l’améliorer. Grosse nouveauté, la possibilité d’acheter des accessoires dans un Pawn Shop, et ils ne sont pas que cosmétiques. Sans oublier que l’on a une gestion de l’expérience pour chaque personnage, même si leur arbre de compétences est bien moins sympathique que dans Cobra Kai premier du nom.

Mais additionner les fonctionnalités ne fait pas un jeu, une équipe DevOps ne fait pas un jeu. À un moment, il faut se demander qu’est-ce que ça apporte? Pourquoi je le fais? Mais surtout quand on l’a réalisé, demandez-vous si ça marche? Parce que Cobra Kai 2 : Dojos Rising sur Switch est blindé de petits bugs. La console peut freezer, en combat on peut se prendre un lag conséquent, les hits box sont des fois complètement craquées au point que l’ennemi sera à plusieurs mètres de nous, mais nous touchera quand même, et je crois que la cerise sur le gâteau, c’est cette variable mal écrite que l’on voit encore dans le texte d’amélioration d’une compétence Chi. Résultat, j’ai l’impression que le nombre de Kill avec compétence qui est censé débloquer cette amélioration n’est malheureusement pas pris en compte. Dommage…


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Version testée : 1.19.8b
Mis à disposition par l’éditeur : Oui
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Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

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Pas d'anecdote

Avis sur
Cobra Kai 2 : Dojos Rising

👌Moyen👌

Cobra Kai était un jeu moyen et mal équilibré, mais se prenait pas la tête et proposait un jeu de combat jouissif grace à la sensation de puissance donné au joueur. Cobra Kai 2 : Dojos Rising est un jeu moyen et mal équilibré qui sous couvert de proposer plus de d'options de gameplay va tendre vers le jeu buggué, trop difficile, et frustrant. Comme quoi, dans certaine recette il ne faut pas grand chose pour passer de l'amusement à l'ennuie.