Pendant que votre serviteur trainait avec ses gosses à l’espace culturel, ma fille se mit à m’appeler en me disant qu’il y avait une bande dessinée qui parle de « Bornes d’arcades » (et nommée Arcade Club). Premier volet d’une série éditée par AUZOU, il fallait forcément que je lise cette nouveauté de Baptiste Pagani et Aurélien Ducoudray.

Le shonen européen du jeux vidéo

Vicky est une jeune fille passionnée de jeux vidéos. Avec deux de ses amis, également fans de jeux vidéos, ils passent l’essentiel de leurs temps dans la salle de jeux d’arcades de leur quartier. Ils ont pour rêve ultime de rejoindre un club secret et renommé des joueurs : l’Arcade Club.

Alors qu’une manifestation type eSport arrive en localité, un de ses amis vient à quitter leur troupe pour rejoindre l’équipe qui détient tous les records de la salle de jeux. C’est alors que Vicky trouvera le soutien d’un jeune étranger arrivé en ville. Tel un shonen, notre héroïne trouvera dans ce nouveau partenaire un as du jeu vidéo. Ainsi, notre trio tentera donc sa chance lors de ce tournoi pour se défaire des meilleurs joueurs.

Ou est Charlie ?

Tout d’abord, ce qui marque à la lecture de cette BD, est la pléthore de référence au monde de l’arcade ou du jeu vidéo d’autrefois. En effet, le dessinateur Baptiste Pagani a inséré dans son oeuvre beaucoup de détails dans ses dessins. Si les jeunes générations n’y prêtent pas forcément attention, les lecteurs adultes auront parfois le sourire en les découvrant. Ceci est une vraie expérience, car ma fille n’a pas relevé un quart de ces éléments lors de la lecture.

D’autre part, l’histoire mélange deux générations à savoir le monde du retrogaming et le monde de l’eSport. Ainsi Arcade Club mélange pleinement les deux générations sans pour autant les perdre. L’histoire de ce premier volet met bien en place l’histoire et nous avons hâte de suivre l’épopée de ce trio.

Interview du dessinateur

J’ai eu le plaisir d’échanger avec Baptiste Pagani, dessinateur de la BD Arcade Club. Comme vous pourrez le constater sur son twitter, Baptiste est un joueur (voir retrogamer) assumé et il me paraissait interessant d’en savoir davantage. Extraits :

Air-gaming : Est ce que tu peux nous expliquer la genèse de l’arcade club.
Baptiste : Début 2020 j’ai été contacté par les éditions Auzou qui lançaient leur première collection de BD jeunesse. Ils m’ont demandé si j’avais un scénario à proposer, si possible qui soit un peu urbain et contemporain. J’avais en tête d’écrire quelque chose sur les jeux vidéos et en particulier le VS Fighting. J’ai donc proposé un scénario mettant en scène de jeunes E-Sportifs qui s’incarneraient à travers leurs avatars de combat, ces derniers les aidant également à traverser la difficile période de l’adolescence. L’univers et le scénario ont plu mais c’était peut être un poil trop mature pour le lectorat visé (9-12 ans). Héloïse Ragot mon éditrice à eu l’idée d’appeler Aurélien Ducoudray à la rescousse pour retravailler le scénario. Je connaissais et j’adore le travail d’Aurélien, j’ai très vite accepté. Nous sommes donc parti sur un tout autre scénario, plus léger et accessible, et c’est ainsi qu’est né Arcade Club.

Air-gaming : La bd est truffée de référence au retrogaming un peu à la manière de « ou est charlie » ou le lecteur cherche les références/jeux, est ce que c’était le but recherché ?
Baptiste : Oui bien sûr ! J’avais envie que les parents aient autant à se mettre sous la dent que les enfants. J’ai quarante ans et j’ai vécu cette grande période jeux vidéos des années 80-90, je n’allais pas me gêner.

Air-gaming : La bd a deux aspects de lecture. Une axée rétro pour le lecteur adulte, et l’autre esport pour les plus jeunes. Est ce que tu peux nous en dire plus à ce sujet ? 
Baptiste : Avec Aurélien, nous nous sommes très vite mis d’accord pour aborder le JV sous toutes ses formes : qu’il s’agisse de jeu en ligne ou de salles d’arcades, on voulait parler de tout, ne laisser personne de côté et surtout éviter le « c’était mieux avant ». C’est pour cette raison qu’à l’instar de la série Sex Education, Arcade Club se déroule dans un espace/temps relativement flou. La ville dans laquelle évolue nos héros est une ville côtière qui est un mélange entre le Brésil, le Japon et la côte Ouest des Etats Unis. Les enfants quant à eux sont sapés comme dans les 90s, font du skate et jouent à plein de jeux rétros, mais ils ont également des téléphones portables et jouent à des FPS et des MMO.En résumé, on voulait écrire une lettre d’amour au Rétro, sans passer non plus pour des vieux cons dépassés par le jeu vidéo actuel.

Air-gaming : Tu es toi même un joueur arcade et rétro assumé, quels sont pour toi les 3 jeux arcades qui devraient être au « Game festa » ?
Baptiste : C’est difficile car il faudrait qu’ils soient tous compétitifs, hors mes jeux d’arcade préférés ne le sont pas forcément. Du coup je dirai :-Marvel VS Capcom 2 pour la hype qu’il génère à chaque fois- Outrun 2006 rien que pour Life Was a Bore dans l’OST- Et enfin une race sur Elevator Action Returns. Ce n’est pas un jeu taillé pour la compétition, mais c’est mon jeu d’arcade préféré, fallait bien que je force un peu avec …

Air-gaming : Si tu devais citer pour toi le meilleur de sport, de puzzle et de Vs fighting, quels seraient ces jeux ?
Baptiste : Pas facile non plus mais je me lance :- Sport : Neo Turf Masters sans aucun doute-Puzzle : Ce n’est pas mon genre de prédilection mais j’avoue avoir un faible pour Magical Drop 2 !VS Fighting : au risque de paraître peu original, je dirai Street Fighter 3 Third Strike. Je pense que je pourrai m’amuser sur ce jeu jusqu’à la fin de mes jours.

Air-gaming : Peux-tu nous en dire plus sur les prochains volumes à venir ?
Baptiste : Le prochain volume est prévu pour la rentrée scolaire de cette année, donc très bientôt. Je ne vais rien vous spoiler du scénario, mais on va beaucoup parler de l’Arcade Club et de Bilel, l’étudiant étranger. Je m’amuse toujours autant à dessiner cette aventure en tout cas.

Je remercie Baptiste Pagani pour m’avoir accordé de son temps et apporter sa bonne humeur tant à travers sa BD que son interview.

Le site internet des éditions AUZOU