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Ys X: Nordics, le test PS5

La série d’action aventure de notre héros aux cheveux de feu fait son grand retour avec une proposition d’aventure inédite. Cette fois-ci, Adol Christin, croise la route des fiers « Nordmann » pour une épopée maritime. Fidèle à son univers, la saga Ys plonge une fois encore les joueurs dans un monde d’Heroic Fantasy où les influences médiévales et antiques ne sont jamais très loin. Après Ys IX: Monstrum Nox, techniquement aboutie sur PS5, et légèrement en retrait sur Switch, qui vous confinait dans une cité fortifiée, Ys X: Nordics s’annonce comme une aventure pleine de promesses. Cette nouvelle itération sera-t-elle l’apogée tant attendu de la série ?

Tiens bon le cap et tient bon le flot

Cette nouvelle proposition est un peu à contre-pieds des deux opus précédents confinés dans des endroits clos (une île pour Ys VIII et une ville prison pour Ys IX) . Désormais Ys X: Nordics nous propose un vaste voyage en mer. La civilisation que rencontre notre héros est cette fois centrée sur les peuples vikings tel qu’ils existaient entre le Ve et le XIIIe siècle. On retrouve donc ici un peuple fier, violent, porté sur le combat et la domination des mers. Mais même ces fiers guerriers se retrouvent impuissants face à des monstres « éternels ». Ces derniers ne peuvent mourir sous les coups classiques. Heureusement, notre héros acquiert (évidemment!) une force magique au début de l’histoire, et devient alors l’unique espoir pour les terrasser. Pour cette aventure, il est secondé par Karja Balta, une princesse viking qui est surtout une guerrière déterminée.

Un système de combat solide et maîtrisé

J’avoue que cette proposition de n’avoir que deux protagonistes est la bienvenue. Il permet en effet de se concentrer sur leurs coups spéciaux respectifs. De ce côté-là, rien de neuf, mais le système est toujours aussi intéressant. On rappelle que la série repose sur l’alternance d’un coup faible et de coups spéciaux qui s’enclenchent via une jauge qui remonte lentement. Plus vous les utilisez, plus leur maîtrise augmente. Une fois arrivée à 100% de maîtrise, vous avez souvent accès à des variantes ou à d’autres mouvements débloqués. À cela s’ajoutent des attaques combinées, véritables « furies » déclenchées par le duo, qui apportent une touche spectaculaire aux affrontements.

Les phases de combats sont toujours particulièrement nerveuses et restent le sel de cette série. Cependant, la difficulté est assez facile, seules les boss vous proposent un véritable challenge, avec en plus une barre de vie (trop) conséquente.

Une ambition technique bridée par la Switch

Comme nous l’a confié Toshihiro Kondo quand nous avions pu le rencontrer à Paris, Ys X: Nordics a été pensé pour la Nintendo Switch. Vous vous doutez bien que quand on prend la console la moins puissante comme système de développement principal, le rendu ne peut pas être exceptionnel sur PS5 ou Xbox. Cette situation est surtout visible lors des discussions avec les personnages secondaires qui font vraiment pâle figure. Le problème est que le jeu est particulièrement verbeux et enchaîne les discussions surtout durant les trois premiers chapitres… Cette impression est moins prégnante dans les phases de combats ou d’explorations sur les îles. Par contre cette version PS5 ne souffre d’aucun ralentissement ni de « clipping » de décors ou de textures comme on peut l’avoir sur la version Switch, notamment dans les premiers niveaux.

Une exploration qui prend l’eau

Ys X: Nordics joue beaucoup sur l’exploration maritime. Sur le papier l’offre est particulièrement alléchante, mais la réalité est bien terne. Premier écueil, votre bateau est particulièrement lent, TRÈS lent ! Alors certes, on finit par améliorer la vitesse à force de sauver des villageois qui renforcent votre esquif, mais tout ceci reste laborieux. Le jeu a certes prévu des courants marins que vous pouvez emprunter, mais ils sont peu nombreux et aussi larges que des voies de circulation pour vélo. Et puis surtout, la haute mer reste monotone en vrai comme dans un jeu vidéo… on n’a pas grand-chose à y faire. Heureusement les développeurs ont glissé quelques activités comme de nombreuses zones de combats maritimes, tout comme des caisses perdues par les autres bateaux qu’on peut ramasser. Il est également possible de lancer des expéditions sur des forteresses ennemies ou de découvrir de nouvelles îles à explorer .

Qu’il est beau mon bateauuuuuu

Comme on l’a dit le bateau pourra être régulièrement amélioré et décoré selon vos envies. Votre navire constitue à la fois votre moyen de transport et votre base d’opérations. Vous pouvez y discuter avec votre équipage, améliorer votre équipement, concocter des potions ou accomplir des quêtes secondaires. Toutefois, ces éléments restent globalement anecdotiques et s’intègrent sans réelle profondeur puisque le jeu vous donne largement de quoi améliorer le bateau jusqu’à un certain point puis vous l’interdit avant votre progression dans le scénario principal. Autre point les batailles navales sont assez basiques et ne demandent aucune stratégie particulière.

Exploration plateforme

La série des Ys est souvent tentée entre les deux concepts et mêle habilement les deux… parfois… car ici l’exploration est assez terne, par rapport à ce que pouvait proposer un Ys IX: Monstrum Nox, particulièrement brillante dans ce domaine. En effet, les donjons de Ys X: Nordics sont assez classiques et n’offrent pas vraiment de challenge, ni de découvertes et de trésors. Ys X: Nordics joue un peu plus sur le côté plateforme, mais qui n’est pas spécialement inspiré. La faute comme toujours au positionnement de la caméra qui donne une perception des distances pas toujours évidente (le fameux : mais ça passait là !).

Cependant, au cours de vos pérégrinations, de petits éléments sont rajoutés qui permettent de dynamiser un peu l’exploration :

  • un monocle pour voir des trésors ou des plates-formes invisibles
  • des phases de surf / aéroglisseur
  • deux actions spécifiques des personnages, Adol peut brûler des végétations bloquantes et Karja Balta permet de geler l’eau ce qui vous permet d’accéder à des éléments difficiles d’accès.

La joie du riff

On retrouve une bande-son particulièrement soignée. C’est avec joie qu’on retrouve dans quelques morceaux une guitare électrique toujours aussi énervée. À noter quelques belles compositions réussies tout aussi énergiques aux pianos. Certains morceaux jouent également sur le côté épique, sans toutefois surpasser les précédents.

Deux éditions physiques soignées

On notera au passage que NIS / Falcom soignent l’édition physique. On vous propose une édition normale dite « deluxe edition » avec un petit livret d’images du jeu, et un feuillet avec un code pour télécharger quelques musiques.
Pour les plus fans, une édition collector dite « limited edition » comporte de nombreux goodies : sac à dos, pin’s, art book, CD musical etc.


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Mis à disposition par l’éditeur : Oui
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Kuk

Type de joueur : Mauvais | Type de test : Bordélique Kuk s'est lié d'amitié avec le monde du jeu vidéo très jeune. En 1988, il possède son premier ordinateur, un Atari 1040 STF flambant neuf. Et Atari ne le quittera plus jamais… Durant les années suivantes, il s'intéresse tour à tour à la Nec GT, à la NeoGeo Pocket et à sa petite soeur, la déclinaison Color, qui le font rentrer dans le jeu vidéo portable. Passionné d’histoire et de littérature, il apprécie tout particulièrement les jeux de rôle et les jeux d’aventure. Il montre aussi beaucoup d'intérêt pour le travail fourni par les développeurs indépendants dont il se fait une spécialité. Dans tous les cas, il privilégie le fond à la forme.

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Pas d'anecdote

Avis sur
Ys X: Nordics

👍Plaisant👍

Ys X: Nordics est donc un jeu développé sur Switch qui montre sur PS5 les faiblesses techniques du support initial. Les aficionados de la série y joueront sans déplaisir, mais ne manqueront pas de le trouver un peu terne par rapport aux propositions antérieures (notamment YS IX qui reste notre préféré). Cependant il reste une expérience intéressante pour les plus jeunes qui ne connaissent pas la série. En espérant qu'ils arriveront à faire abstraction d'un début particulièrement verbeux qui ne décolle qu'après un long moment.