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The Precinct : Entre réussite et déception

En août 2024, j’aperçois le trailer de The Precinct et je me dis : « Tiens, ça pourrait claquer sur PC. » Puis, comme souvent, le temps file, et je vois le jeu ressurgir… mais cette fois sur consoles. L’occasion parfaite pour tester ce petit flicage vidéoludique sur PS4, me dis-je naïvement. Sauf que non, bim, il ne sort que sur PS5…J’ai donc fait comme tout bon père de famille : j’ai réquisitionné la console de mon fils dans le salon. Il est bon de rappeler que la loi, c’est moi.


8h13 : la journée commence très tôt

Dès le lancement, The Precinct plante son décor avec un petit goût de naphtaline : années 80, néons, moustaches fournies et crimes en pagaille. On incarne Nick Cordell Junior, fraîche recrue dans la police d’Averno, cette ville fictive des Etats Unis. Junior, parce que papa faisait le même taf, avant de finir six pieds sous terre dans des circonstances plus que troubles. Contrairement à un GTA où l’anarchie est reine, ici, vous devrez faire respecter la loi et l’ordre.

Très vite, nos rondes de débutant tournent à la lutte contre les gangs locaux: carjackings, fusillades, deals dans les ruelles. Deux factions principales se tirent la bourre, chacune avec ses sbires et ses chefs. À travers ces missions, on sent que le scénario essaie de se donner un genre : vengeance, héritage, guerre de territoire… la totale. C’est un peu cousu de fil blanc, certes, mais l’intention est là, et ça suffit à tenir la manette sans bailler (mais pas à s’extasier non plus). Petit à petit, l’affaire du daron mort ressort des cartons, et on se dit que, peut-être, Junior ne fait pas que contrôler les papiers des passants. Du coup, on reste pour voir si ce polar tient plus dune bonne série policière américaine ou d’un épisode de Julie Lescaut.


Deux flics à Averno

Visuellement, The Precinct joue à fond la carte nostalgie avec une vue de dessus à la manière des deux premiers GTA, mais en version 3D bien propre. Ce n’est pas un jeu qui va faire décoller le ventilateur de votre PS5, soyons clairs : il pourrait tourner sans souci sur une PS4, même fat. Et pourtant, malgré cette « modestie » technique, la ville d’Averno est diablement crédible. Grâce à ses teintes de jour, ses néons blafards la nuit, et ses rues animées, l’ambiance eighties transpire de partout. Mention spéciale à l’éclairage, qui évolue entre le jour et la nuit avec une fluidité réussie.

Mais là où on se dit “respect les gars !”, c’est en découvrant que tout ce boulot vient d’un studio de… cinq personnes. Cinq ! À ce niveau-là, c’est plus du développement, c’est de l’artisanat. Les animations, que ce soit à pied ou en bagnole, tiennent la route sans sourciller, même avec une faune urbaine bien dense autour de nous. Piétons, voitures, gyrophares. Tout bouge, tout vit, et franchement, c’est réussi. Petit bémol : les persos sont un peu rikiki à l’écran. Heureusement, une option permet de zoomer un peu pour suivre l’action. Côté narration visuelle, pas de cinématiques animées mais des portraits dessinés à la sauce GTA : c’est propre et efficace mais un brin figé. Pour une suite, on ne cracherait pas sur un peu d’animation pour donner vie aux dialogues.

Niveau dialogues, on est en VOSTFR ce qui en soit n’est pas gênant. Enfin, finissons avec les musiques basées sur des synthés et saxophones qui font dire à ma femme : “On dirait un vieux film de cul.” même si je trouvais qu’elle faisait vraiment écho à des séries policières comme Rick Hunter ou Miami Vice. Voilà, ambiance assurée.


Police Academy

Dans The Precinct, on enfile la casquette du vrai fonctionnaire de l’ordre : celui qui patrouille, suit les procédures, et surtout qui est conscient de la responsabilité qui lui décombe. Car le cœur du gameplay, c’est la simulation policière rigoureuse ! Chaque intervention obéit à un protocole précis : contrôle d’identité, annonce des droits, fouille, menottage, et notification des infractions. Et pas question de bâcler le boulot sinon, on se tape des pénalités. En respectant la procédure à la lettre, vous gagnez des points d’XP qui permettent de débloquer de nouvelles compétences, des armes et des véhicules. Dit comme ça, on dirait un RPG du maintien de l’ordre… et c’est un peu le cas, en fait façon levelling forcé dans Dragon Quest.

Mais si l’idée est bonne sur le papier, elle finit par tourner un peu en rond. Passé l’enthousiasme des premières arrestations bien menées, on se retrouve parfois à coller des PV pour stationnement gênant ou à coffrer des types pour contrebande de cassettes audio ce qui se révèle absurde, surtout après des gunfights contre des gangs. Le système, bien que rigide, reste tolérant grâce à la carte d’interventions : vous choisissez ce que vous traitez, ce qui permet de zapper les tâches ingrates. Un petit bol d’air dans un gameplay qui, sans ça, serait devenu aussi agréable qu’un épisode de Marie Pervenche.


Un hommage à Hooker

Côté action, The Precinct coche toutes les cases du bon film de flic à l’américaine à savoir plein d’interpellations musclées. Il faudra également gérer votre sprint, surveiller votre jauge de fatigue et bondir par-dessus les obstacles. Le tout est nerveux, fluide, et franchement jouissif… jusqu’à ce que votre coéquipier vienne tout gâcher en traînant la patte dès qu’il faut remonter en urgence dans votre véhicule.

Les poursuites en voiture, elles, sont clairement le plat principal du jeu. Maniabilité à la sauce Driver, ambiance de course poursuite tendue, appuis tactiques avec herses ou camions anti-émeute, tout y est. Et pour ceux qui aiment s’égarer un peu, il est même possible de participer à des courses illégales ou de s’éjecter sur des tremplins pour faire des concours de sauts. C’est incohérent pour un flic ? Absolument. Mais c’est fun ! L’hélicoptère, lui, fait le job sans casser trois pattes à un bandit : suivi visuel de la cible, renforts au sol, et basta. Au final, avec un scénario principal assez court mais truffé de petites missions annexes, comptez une quinzaine d’heures bien remplies. Et honnêtement ? Pour un premier jet signé par une micro-équipe, c’est un projet solide qu’on ne peut que recommander surtout si vous êtes du genre à aimer les séries policières.

Mis à disposition par l’éditeur : Oui
Image de VTG

VTG

Vintage, quadra seino marin, père de deux monstres. Biberonné à la ps1 et aux consoles portables, j’oscille entre ma période rétro et les nouvelles technologies. Adepte du troll et du bon mot, j’aime partager mes galéjades.

Disponibilité

Age conseillé

Nombre de joueurs

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Testé Sur

Editeurs/Auteurs

Pas d'anecdote

Avis sur
The Precinct

👍Amusant👍

The Precinct est un bon premier jet, imparfait mais sincère, avec une vraie identité et de bonnes idées. Malgré une redondance marquée, il mérite clairement qu’on lui donne sa chance.