Genre tenant une place un peu à part dans le paysage vidéoludique durant les années 80-90, les jeux de type Métroidvania ont littéralement explosé depuis une quinzaine d’années. Avec notamment Castlevania, Guacamele, Shantae, Ori… Team 17 est un studio de développement et d’édition légendaire, connu entre autres pour Worms, Alien Breed, Overcooked 2, The Escapists… Mélangez les deux, ajoutez le studio de développement Super Awesome Hyper Dimensional Mega Team (rien que ça), et vous obtenez The Knight Witch. Motivant, n’est-ce pas ?
Zaï Zaï Dagadai
The Knight Witch propose un univers et un scénario originaux. En cette époque de version « remastered », « HD » ou « remake » en tous genres, voilà qui fait plaisir d’emblée. L’histoire prend place dans un monde mêlant magie et technologie.
Les humains et en particulier le clan Daigadai ont développé des robots et une industrie de pointe, au point d’impacter les ressources de la planète entière et de commencer à la dominer. La révolte gronde, aidée par les quatre Knight Witches légendaires, qui sauvent un monde alors au bord du précipice. Les dégâts étant irrémédiables, les survivants se retrouvent alors contraints de vivre sous terre.
Voilà comment s’ouvre The Knight Witch. Puis l’histoire prend place quelques années plus tard, alors que vous incarnez Rayne, elle-aussi candidate Knight Witch mais pas retenue à l’époque. Alors que la paix règne et que tout ceci semble être de l’histoire anciennes, les robots et autres golems Daigadai refont surface et attaquent la population…
Metroidvania, Shoot ou TCG ?
Si ce début de scénario semble assez classique, ne vous en faites pas. Passé le premier tiers du jeu, quelques événements et autres twists assez rafraichissants viendront l’étoffer. Poussant le joueur non seulement à progresser dans les niveaux, mais aussi dans l’aventure.
La plus grande force et la plus grande originalité de The Knight Witch vient probablement de sa maniabilité. Si le genre Metroidvania favorise surtout l’exploration, le parcours des niveaux s’apparente surtout à un shoot them up twin stick et multi-directionnel. De ce côté, le stick gauche sert à se déplacer, le droit à viser et la grosse gâchette droite à tirer.
Classique, retenez tout de même que la petite gâchette droite déclenchera le même tir, mais à visée automatique et avec à la puissance un peu amoindrie. En complément, un (léger) système de deck building est également inclus. Rayne peut ainsi être équipée de quelques cartes aux pouvoirs spécifiques (tir mitraillette, bouclier temporaire, coups spéciaux…) consommateurs de mana.
Visuellement féérique
Les captures d’écran de ce test seront sûrement déjà assez équivoques, mais juste au cas où vous auriez encore quelques doutes sur le sujet : la réalisation de The Knight Witch est tout simplement somptueuse. La direction artistique est soutenue par des graphismes qui flattent en permanence la rétine. Chaque nouveau monde est un véritable tableau qui s’offre au joueur, qui plus est dessiné à la main. Autre point fort : le jeu est aussi lisible sur grand écran qu’en mode portable, les couleurs flashy des projectiles aidant.
Les musiques, mélanges de sonorités classiques et chœur, collent parfaitement à l’ambiance du titre. On pourrait peut-être leur reprocher leur manque d’entrain, parfois. Mais ce dernier aspect va aussi dans le sens d’une atmosphère toujours plus épique. Les bruitages sont un peu en retrait, et les quelques voix doublées restent trop rares. L’ensemble reste tout de même plaisant à tout instant. A noter que les textes sont traduits en Français.
PAS un énième clone
Le level-design est du même acabit. Si les deux premières heures de jeu laissent planer un certain scepticisme sur l’intérêt de combiner shoot et Metroidvania, ces inquiétudes sont vite levées ensuite. Tout d’abord, point plutôt évident, les déplacements sont systématiquement à penser sur quatre axes. Et l’air de rien, ça fait déjà une sacrée différence vis-à-vis des titres pédestres, en termes d’exploration et de liberté.
Ensuite, d’autres mécaniques de déplacement viennent s’ajouter. Les classiques systèmes d’ouverture et de déblocage de passages sont présents dès le début du jeu. Viennent ensuite les possibilités d’une téléportation courte distance, d’utiliser des véhicules et des tirs détournés via tourelles… Cumulés, ces éléments font des nombreux mondes de The Knight Witch des puzzles variés et innovants. Avec une mention spéciale au Lac Miroir, qui est à lui seul un petit trésor d’ingéniosité.
Magical but brutal
Mais alors, tout est-il irréprochable au pays de la sorcière chevalier ? Non, même si la copie parfaite n’était pas loin. La durée de vie se situe autour de la douzaine d’heures, variable en fonction de vos skills et de votre souhait d’explorer le titre de fond en comble. Respectable mais aussi inférieur à la moyenne du genre, surtout pour un tarif AA (vingt euros).
Notre expérience de jeu n’a pas, non plus et malheureusement, été exempte de bug. Par exemple, surviennent de temps en temps des « embuscades ». Lors de celles-ci, les passages de l’écran sont verrouillés le temps d’éliminer tous les ennemis présents. Il nous est arrivé de rester bloqué, alors que tous les adversaires avaient été détruits. Avec pour seule possibilité la sortie « brutale » du jeu, et le retour au dernier point de sauvegarde parfois pas tout proche. Agaçant.
Enfin et même si ça n’est pas vraiment un défaut en soi, sachez que la difficulté du titre est assez corsée, et ce dès le départ. Ce point écarte directement de son public cible les joueurs un peu plus casuals ou en recherche d’une promenade esthétique. Il est toujours possible de minimiser le challenge à l’aide de cheat codes (mana infini, tirs ennemis ralentis, invincibilité…), mais au risque évident de se gâcher une bonne partie de l’expérience.
Ceci pourrait peut-être vous intéresser…
- GamesCom 2013: The Witcher Adventure Game
- The Witcher 3 : Wild Hunt, le test sur Switch
- Dreamworks Spirit La Grande Aventure de Lucky en représentation sur console et PC cet été 2021
- (Gamescom 2017) Gwent: The Witcher Card Game en mode campagne
- GWENT: The Witcher Card Game en Beta Public – Laissez parler les cartes!