A chaque nouvelle console son Super Monkey Ball ! La PS Vita n’échappe pas à la règle et accueille, un peu en retard par rapport à ce qui était prévu initialement, Super Monkey Ball : Banana Splitz. Le titre de Sega nous promet d’exploiter la plupart des capacités spécifiques de la PS Vita. Qu’en est-il réellement ?
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le principe de Super Monkey Ball, il s’agit d’un jeu d’action d’adresse où de petits singes (AiAi, MeeMee, GonGon et Baby), enfermés dans une boule, doivent collecter des bananes et parvenir à la fin du niveau en roulant, le tout en un temps limité. Il va sans dire que plus l’on progresse dans le jeu, plus l’architecture des niveaux est complexe. Derrière l’aspect coloré et enfantin se cache un titre particulièrement retord. Et c’est particulièrement vrai pour la version PS Vita du jeu où il vous faudra pas mal de patience et de persévérance pour venir un bout d’un game design machiavélique.
Ce qui est à la fois positif et négatif dans Super Monkey Ball, c’est la 3D. Les niveaux disposent d’un vrai relief et s’étendent parfois sur plusieurs niveaux. La petite séquence d’introduction qui présente chaque niveau est donc importante : il s’agit de bien observer avant de lancer sa boule sur le terrain de jeu, l’anticipation n’étant pas toujours possible en pleine action. Sur PS Vita, nous avons le choix entre deux modes de contrôle : classique, avec les boutons de la console, et par inclinaison de la console grâce au gyroscope. Avec cette configuration, on incline le plateau plutôt que de diriger la boule. Disons-le franchement : il faut être masochiste pour opter pour ce mode de contrôle, tant il se révèle imprécis dans les niveaux avancés. Et encore, dès le deuxième monde on a affaire à des niveaux au sol incliné et bosselé. Très rapidement, on se rend compte que l’on contrôle non pas un singe sur pattes, mais une vraie boule !
En tout, une centaine de niveaux sont proposés répartis en cinq mondes aux thèmes différents. La puissance de la PS Vita n’est guère exploitée, Super Monkey Ball n’étant pas un jeu très complexe d’un point de vue graphique. On relèvera, dans cette version, simplement quelques décors animés (statues géantes, etc.) d’un assez bel effet. Pour tout le reste, à savoir l’animation, ou bien encore la composition musicale, c’est d’un assez bon niveau. On regrettera que le concept du jeu n’évolue guère depuis dix ans maintenant. Un point de détail en passant : pourquoi ne pas avoir inclus de compteur de bananes restant à ramasser dans chaque niveau ? Ce dernier n’apparaît que dans les niveaux bonus…
Du coup, comme la partie solo n’évolue pas ou peu, Sega complète l’expérience avec nombre d’à côtés. A commencer par les huit mini-jeux proposés : Monkey Target (faire atterrir le singe sur une cible), Monkey Bingo (remplir un damier avant les concurrents), Monkey Bowling, Monkey Rodeo (ramasser le plus de bananes possibles avant les concurrents), Boule Numérotée (toucher les boules dans l’ordre indiqué), Billard Bataille (faire tomber les boules rivales), Chasse Féérique (prendre des photos) et Labyrinthe de l’Amour (contrôler deux boules à la fois sans briser le lien). On navigue entre l’excellent avec le très fun Monkey Bingo par exemple et le très moyen, voire l’injouable. Le mode de contrôle est ici imposé dans tous les mini-jeux. Une belle erreur !
Enfin, il reste le mode multi-joueurs, en local ou par Internet. Il peut accueillir jusqu’à quatre joueurs. Problème : en ligne, il n’y a presque personne… Lorsque les salles ne sont tout simplement pas vides. Une dernière déception : le mode Création. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, il ne permet pas de créer un niveau complet. Non, à la place, Sega propose au joueur de prendre une photo et de l’utiliser en guise de décor… On a déjà vu plus excitant.
Super Monkey Ball: Banana Splitz est un jeu très correct et dont nous vous recommandons l’achat… à condition de ne posséder aucun autre épisode sur 3DS, Xbox 360, PlayStation 3, Wii… La liste est longue ! La licence a beau bénéficier d’un capital sympathie non négligeable, nous commençons sérieusement à nous en lasser.